« Eux », ce sont les pilotes du Canadair CL415 de la Sécurité Civile. Cette photo est l’histoire d’une estime mutuelle, teintée d’amitié durable, qui a amené Rémy Michelin à se retrouver, débout dans le nez du bombardier d’eau, à moitié sorti, face aux pilotes. Face aussi aux deux turbopropulseurs et aux pales qui brassaient l’air.
« La séance de prise de vues avec les quatre Canadair CL415 était terminée. Nous nous posons alors sur le Rhône, entre Avignon et Marseille. James, le copi m’invite à le suivre. Il passe sous le poste de pilotage et nous ressortons, par le trou de l’homme, une trappe qui permet de jeter l’ancre. Et là c’est la découverte… », se souvient Rémy Michelin. « Les turbopopulseurs faisaient un bruit d’enfer. James retourne s’assoir dans le cockpit. Je cadre, mais avec mon 17/35 mm je n’étais pas assez large. Je fais signe aux pilotes que je reviens changer d’objectif. Je passe à nouveau sous le cockpit. Je ressors avec un 16 mm monté sur mon boîtier Canon EOS1. Et cette fois, j’ai les deux turboprop dans le viseur ».
« Nous étions partis avec une noria de quatre avions, sans savoir ce que j’allais faire. C’était la première fois que je volais avec quatre avions. J’avais compris que les trois autres tourneraient autour du nôtre. Nous avons fait des vols en patrouille, des écopages, des largages. J’ai fait toute une série de photos. Il n’y avait rien d’extraordinaire. C’était du déjà vu ».
Du « déjà vu », jusqu’à ce que Charles Roy et James Griset décident de se poser sur le Rhône. « Ce sont eux qui ont eu l’idée de la photo », et ça Rémy Michelin en a conscience. Le photographe et « Charly« , le commandant de bord, avaient déjà travaillé ensemble, trois ans plus tôt et « on avait accroché ». Avec le copilote, le courant était tout de suite passé.
Quand, Rémy Michelin se retrouve débout face à l’avion, les fesses calées contre le nez, il communique avec les pilotes par geste. L’avion est légèrement incliné à gauche. La photo était déséquilibrée. Il demande de faire passer les trois autres avions, en haut à droite du cadre. « Le premier n’était pas dans le viseur. Le deuxième, un peu loupé. Le troisième est passé dans l’axe ».
Pour cette séance de prises de vue, le Canadair descendait le Rhône, à 10 km/h, mais à contre-jour. « J’ai fait de la surexposition et de la sous exposition en manuel, sans connaître le résultat. J’étais encore en argentique ».
Cette photo a été prise en 2000 et publiée en 2002 dans le livre « Dragon et Pélican » paru en 2002. Rémy Michelin n’était pas encore passé au numérique et il n’utilisait pas encore de GoPro.
« La GoPro c’est bien, mais quand tu es derrière le boîtier, c’est toi qui appuies. C’est toi qui fais la photo. Cette photo reste un de mes photos fétiches ».
Gil Roy
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Je viens de remarquer que le canadair a le capot noir comme les abarth pour eviter le reflet du soleil en course :-)
Vous avez la meme photo en vol ? :-)
Oui, faut pas non plus crier à l'exploit ! Sur le pelicandrome d'ANG, il y avait un pompier pour brancher la manche sur l'Hercules tous (4 !) moulins tournants...Vu depuis le nez de l'avion c'est une manoeuvre impressionnante pour le pompier, pas pour le spectateur !
La photo est insolite et attire l'attention. Ne soyons pas blasés de tout en comparant avec ce que nous connaissons déjà (ou parfois croyons assez connaitre pour en faire étalage, réaction très en vogue dans Aerobuzz).
En tout cas, c'est un joli clin d'œil à ces pilotes de la protection civile qui, pour nombre d'entre eux font leur travail en toute modestie avec un professionnalisme qui les honore.
En toute modestie, cela reste à voir, le rapport du bea de l'accident récent (écoper sur les péniches) donne une idée de l'ambiance à bord entre les "modestes" et les intouchables.
Chouette cliché!... Mais culottés quand même!.....
On ne fait jamais rien caché derrière une procédure de sécurité... ;-)