Renaud Emont a construit un simulateur d’A320 dans son salon

Féru d’avions de ligne, Renaud Emont à construit un simulateur d’A320-200 dans son salon et invite tout un chacun à venir s’essayer aux joies d’un vol à bord de son « simu ».

Renaud Emont entreprend régulièrement des vols longs courriers, il est même parfois instructeur à ses heures. Il totalise à ce jour plus de 1.000 heures de vol. En cours de formation à l’aéro-club de Pontoise, il n’est pourtant pas pilote professionnel et ne compte pas s’orienter, pour l’instant, vers un ATPL (Airline Transport Pilot Licence) nécessaire pour devenir pilote de ligne.

Avec un grand-père ingénieur chez Breguet, le virus de l’aviation était présent chez Renaud. Ne restait plus qu’à faire germer cette graine qui allait prendre bientôt de la hauteur.

« Comme beaucoup de d’amateurs de simulation aérienne, j’ai débuté dans les années 90 avec très peu de matériel » se souvient Renaud Emont, « puis peu à peu les solutions matérielles se sont démocratisées, les solutions grand public pour reproduire un cockpit sont apparues. » C’est à cette occasion, en 2004, que naît cette idée saugrenue : recréer la cabine d’un A320-200 dans son salon et d’en faire profiter le plus grand nombre.

Il a d’abord fallu convaincre son épouse. Comme toute passion, la simulation peut vite devenir dévorante en temps, en espace et en finances… « De manière à maîtriser les dépenses liées au simu, j’ai trouvé une solution imparable : c’est madame qui tient les cordons de la bourse » sourit Renaud avant de poursuivre « au fil du temps, le simulateur a pris de l’envergure et occupe désormais une pièce à lui tout seul : j’ai la chance d’avoir une conjointe compréhensive! »

Le cockpit prend forme et, en 2008, devient véritablement fonctionnel et permet d’entreprendre des vols long courrier en double équipage, de s’initier au travail mutli crew, aux approches aux instruments… Avec l’aide de Stéphane Cabarrocas, commandant de bord sur un véritable A320 et instructeur sur l’avion, Renaud positionne chaque bouton de l’overhead (panneau d’instruments supérieur du cockpit), chaque instrument du pedestal (colonne centrale entre le pilote et le co-pilote) de manière réaliste. Une liaison au système de contrôle de vol virtuel IVAO permet également un véritable contrôle du vol dans un environnement virtuel.

Jusqu’à ce jour de 2011 où la source financière se tarit. Deux petites filles arrivent dans la vie du couple et il faut choisir : changer de voiture ou pour suivre avec le simu… « Pour ne pas voir dépérir le simulateur, il fallait trouver une solution » explique Renaud. L’ingénieux amateur de simulation, médecin de son état, a l’idée de créer une auto-entreprise qui permette une rentrée d’argent de manière à maintenir en état son simulateur. « L’objectif n’est pas de faire de l’argent » explique Renaud, « mais simplement de permettre au plus grand nombre de goûter aux joies de la simulation sur ce type d’appareil. »

Le simulateur, qui n’a pas de vocation professionnelle et qui n’est donc pas homologué, permet de découvrir l’environnement du cockpit de l’A320 ainsi reconstitué pour 50 euros l’heure de vol en équipage double ou 40 euros seul.

A ceux qui souhaiteraient réaliser leur propre cockpit d’A320 dans leur salon, Renaud peut apporter son expertise dans le domaine. Et le commandant de bord Emont de conclure : « Les rêves d’enfants se réalisent à l’âge adulte! »

Fabrice Morlon