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Retour sur les débuts de l’aviation légère en France

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Jean-Marie Klinka

Lorsque j’ai reçu ce pavé de 400 pages, intitulé « L’aviation légère en France entre 1920 et 1942 », j’avais oublié ma souscription d’il y a 6 mois. Je m’étais dit qu’il viendrait en son temps et le facteur me l’a livré pour Noël ! Merci à Roger Gaboriau de cette belle surprise qui arrive à point et qui va nous mener largement jusqu’à l’année prochaine.


Roger Gaborieau est l’un des animateurs du Musée régional de l’air d’Angers (Espace Air Passion). Il est surtout éditeur et auteur d’ouvrages sur l’aéronautique. Cela faisait des années qu’il s’était mis en tête de raconter les débuts de l’aviation légère française, une épopée qui se confond avec celle de l’aviation tout court. Et puis, Gaborieau s’est jeté à l’eau. Pour financer son projet, il a lancé une souscription. Et ceux, qui comme moi, lui ont fait confiance, ne sont pas déçus. Outre le fait qu’il soit arrivé quelques jours avant Noël, ce pavé de plus de deux kilogrammes intitulé « L’aviation légère en France de 1920 à 1942 » tient ses promesses, de la première à la 400ème page.

Cette période de l’entre deux guerres est intéressante car méconnue, alors qu’elle est à l’origine de la vitalité de notre aviation légère, tant du point de vue de l’activité que de l’industrie. Cette histoire est décrite par Roger Gaborieau sans concession, avec de nombreuses notes, par exemple, sur la remise en cause des aides de l’Etat. Il n’est pas question de résumer ici ces 400 pages. Je m’attarderai, subjectivement, sur quelques aspects qui ont attiré mon attention. Je vous laisserai découvrir le reste par vous-même…

L’aviation légère est née avec les pilotes et les constructeurs rescapés de la Grande Guerre (Caudron, Potez, Morane Saulnier et nombreux autres). Comme par exemple le MS 35, dérivé du MS 30 militaire. Il deviendra un des piliers de la flotte des avions école dans les aéroclubs : construit à 400 exemplaires dans les années 20/30, on croit rêver ! Sur les plans associatif et sportif, les brevets de pilote sont délivrés par l’Aéro-Club de France (à partir de 1905) et sur le plan industriel, le Ministère de l’Air est créé en 1928 sur le site du Boulevard Victor, devenu aujourd’hui Ministère de la Défense, toujours à Balard.

Le vol à voile (l’aéromodélisme n’est pas oublié) tient une place importante dans l’histoire de l’aviation légère que nous propose l’auteur. Le congrès de vol sans moteur de Combegrasse (1922) y est détaillé, et en place d’honneur on trouve le C800 dessiné par Jarlaud en 1941.

Un chapitre est consacré à la voltige (1930). L’entre-deux guerres est aussi le temps des records (de vitesse, de distance, l’époque glorieuse d’Hélène Boucher) et la presse met en avant les pilotes qui apparaissent comme de véritables héros (match Doret-Detroyat) sur leurs impressionnantes machines. L’esprit de la voltige d’aujourd’hui est déjà là, et les règlements sportifs font leur apparition, avec leurs problèmes connexes, toujours actuels : l’introduction de la notation des évolutions des pilotes donne naissance à la difficulté de nommer un « jury crédible ». Problématique vieille comme le monde !

Sous l’impulsion d’Henri Mignet, qui créé en 1933 son célèbre Pou du Ciel, une association, ancêtre du RSA, voit le jour. Moyennant une cotisation annuelle de 5 francs, les constructeurs amateurs se fédèrent auprès du RAA (Réseau des Amateurs de l’Air) dont l’objectif principal est « de créer un lien amical entre les constructeurs amateurs français ». Très rapidement, un arrêté (en 1935) donne naissance au CNRA, attribué à un aéronef construit sous la responsabilité du constructeur, délivré après le passage d’experts du Bureau Veritas et du STAé. Pour la petite histoire, (et pour les spécialistes qui se reconnaîtront), le ministre Guy La Chambre libéralise le CNRA en 1938 en autorisant une cylindrée de 15 litres pour les moteurs des avions multiplaces, « au-delà des espérances des constructeurs ».

Roger Gaborieau a réuni une iconographie exceptionnelle (1, 2, 3 ou 4 photos par page), inédite (au moins pour partie) et qui démontre, au passage, la richesse de ses sources, notamment celles du Musée Régional d’Angers. Tous les artisans (et ils sont nombreux) de cet ouvrage sont remerciés dans la préface qu’il est important de lire attentivement car il semble impossible d’en extraire quelques uns pour les mettre en avant. Une suite, sous « l’amicale pression des lecteurs » est prévue prochainement. Nous vous préviendrons dès que la souscription sera ouverte !

Jean-Marie Klinka

Pour commander cet ouvrage

2. Le Potez 36, les vrais débuts de l’aviation légère en aéro-club.
2. Aviateurs, acrobates, voltigeurs, compétiteurs : Michel Détroyat et Marcel Doret, amis et concurrents
2. Le Dewoitine D27 de Marcel Doret
2. Le SFAN2 n°4 a reçu le 1er CNRA de l’Histoire, immatriculé F-PAAA
2. Le Caudron Simoun, magnifique limousine des années 30 : oserons nous dire que c’est l’ancêtre du TBM 700 ?
1. Henri Mignet devant son HM-14 Pou-du-ciel : pragmatisme et passion pour voler sans se ruiner…
2. Le MS 35, devenu l’avion-école par excellence.
2. Raymond Delmotte et le Caudron C-461 de 1936
2. Un planeur triplan « Clément » au rassemblement d'aviation sans moteur de Combegrasse en 1922
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Jean-Marie Klinka

Jean-Marie Klinka (1947-2021) était ingénieur (aussi pilote). Il a partagé sa carrière entre le bureau d’études, essentiellement aux Avions Mudry, la formation, à l’ENSICA de Toulouse et l’ESEM d’Orléans, la certification à la DGAC. Pour Aerobuzz.fr, il jetait un regard personnel sur les activités de l’aviation légère.

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  • Retour sur les débuts de l’aviation légère en France

    ... svp remplacer Villacoublay par Guyancourt dans le texte ... excusez-moi.

  • Retour sur les débuts de l’aviation légère en France
    J'ai hâte de lire ce livre. Ancien spotter britannique des années 60 (avec quelques virées en région parisienne), j'ai fait mon mémoire de licence sur l'aviation légère française (avec photos du musée de Chalais Meudon, Toussus, Villacoublay, Mitry ...). Un passage à l'Aéro-Club de France où j'ai rencontré Marcel Riffard, sans savoir qui c'était !! J'étais toutefois fier de retrouver les grandes lignes de mon petit oeuvre dans 'Passionnés de l'Air' de Bernard Marck. Maintenant retraité d'Airbus et toujours un grand fan de l'histoire de l'aviation.

  • Retour sur les débuts de l’aviation légère en France
    Bonjour Monsieur Klinka,
    Je fais parti de la Fédération RSA , je suis au poste de faire fonctionner notre fédération.
    Merci pour votre engagement , en plus du poste que vous occupé je trouve cela formidable avec beaucoup d'intérêt qui trace les début de notre aviation légère, certes çà beaucoup évolué, et je trouve que nos CNRA dans l'ensemble maintenant ne sont pas si mal que çà .
    Encore un grand merci.

  • Retour sur les débuts de l’aviation légère en France
    Magique"Retour sur les débuts de l’aviation légère en France" il est toujours bon de savoir d ou on vient pour savoir ou allez....On oublis notre histoire et notre patrimoine....2014 est plus de supersonique...et oui le concorde a fait et reste un fleuron de notre industrie.Bon vol.

  • Retour sur les débuts de l’aviation légère en France
    Vous trouverez un dossier complet sur http://www.meacmtl.com concernant le Potez 36 du Musée de Montélimar,avion classé Monument historique.On peut voir les papiers d'origine de cet avion ainsi que les photos de sa restauration en cours.

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