Rétromobile rend hommage à Roland Garros

En cette année du centenaire de la première traversée aérienne de la Méditerranée, le salon Rétromobile (6-10 février 2013, Paris-Porte de Versailles) consacre une exposition à l’aviateur Roland Garros.

Conjugaison du passé et du futur, Rétromobile relève chaque année le défi d’émerveiller le grand public et les collectionneurs en organisant un grand salon entièrement voué à la belle mécanique, essentiellement automobile. Pourtant, lors de l’édition 2013 qui se tiendra à Paris Expo, porte de Versailles du 6 au 10 février prochain, les organisateurs mettent l’aviation à l’honneur.

Comme chacun le sait, Roland Garros n’a jamais été joueur de tennis. Il était, en revanche, bon cycliste, parfois footballeur et rugbyman du stade Français lors de ses études à HEC. Sa notoriété a cependant été acquise après qu’il se soit lancé sur la Méditerranée un jour de septembre 1913. Mais ce que l’on connaît sans doute moins de lui est sa passion pour… l’automobile. C’est sans doute grâce à cette passion que Rétromobile, la Fédération Française de Tennis et le Musée Louwman lui rendent hommage et fêtent le centenaire de la traversée de la Méditerranée, lors de la 38ème édition du Salon.

Déjà titulaire de plusieurs records d’altitude, Roland Garros, au petit matin du 23 septembre 1913, décolle son Morane H depuis l’aéroplace de Fréjus, alourdi de 200 litres d’essence et de 60 litres d’huile de ricin. Garros se dirige à la boussole, avec un moteur qui présente des pannes à deux reprises, au large de la Corse et au-dessus de la Sardaigne. Il ne lui restera que 5 litres d’essence quand il se posera à Bizerte après 750 km de survol de la Méditerranée.

À son retour à Marseille, puis à Paris, l’aviateur subit un triomphe. Après cet exploit, le vainqueur de la Méditerranée deviendra l’enfant chéri des Français. Puis la guerre plonge le héros dans le conflit. Il devient tout naturellement pilote militaire. Après son engagement en août 1914, il participe à de nombreuses missions d’observation et de reconnaissance, de bombardement et de de combats avec un observateur armé d’une carabine.

L’armement des avions étant à l’époque inexistant, ce pionnier de l’aviation étant également passionné de technique, va participer à la mise au point du premier chasseur équipé d’un système de tir de mitrailleuse à travers le champ de l’hélice. La même année, suite à une panne de moteur, il atterrit en territoire ennemi. Fait prisonnier, il s’évadera trois ans plus tard et retrouvera sa place au sein de l’escadrille des « Cigognes ».
Le 5 octobre 1918, son avion s’écrase non loin de Vouziers, dans les Ardennes, quelques jours avant l’Armistice, à la veille de ses 30 ans.

En 1908, son diplôme des hautes études commerciales en poche, Roland Garros sera embauché par la firme des Automobiles Grégoire. En même temps qu’à la pratique du commerce, guidé par son appétence technique, il s’initie rapidement à la mécanique et au sport automobile, qu’il n’a pas appris à HEC Paris. Fort de cette nouvelle expérience, il va vouloir rapidement prendre son indépendance et avec l’aide financière du père d’un autre condisciple d’HEC Parisle voilà qui deviendra à vingt-et-un ans chef d’entreprise et agent des Automobiles Grégoire dans la boutique qu’il a ouverte au pied de l’Arc de Triomphe à l’enseigne : « Roland Garros automobiles – voiturettes de sport ».

Quand Roland Garros rencontre le grand constructeur d’automobiles Ettore Bugatti, les deux hommes deviennent amis car ils sont animés par la même passion : la performance. C’est Ettore Bugatti qui donnera le nom de son ami à la Bugatti 5 litres commandée par Roland Garros et prénomma son fils cadet Roland après la mort de celui-ci.

Philippe Chetail