Dans un livre qui sera publié cet automne 2020, le dessinateur de bande dessinées laisse libre cours à son talent et met en couleurs la vie de pilote d’Antoine de Saint Exupéry. Voici en avant-première le dessin de couverture, marqué comme toujours par le souci de l’exactitude technique et de la belle lumière…
Il est 8h30 heures du matin en ce 31 juillet 1944 et Antoine de Saint Exupéry est installé dans son P-38, solidement harnaché, prêt à décoller. Le soleil vient de se lever sur la Corse et il éclaire d’une lumière douce l’écrivain pilote. Celui-ci nous regarde, un très léger sourire aux lèvres. Sait-il qu’il ne reviendra jamais de cette mission ? A quelques jours du débarquement en Provence, la mort n’est pas une certitude, mais elle reste une éventualité bien réelle.
« Etudiant à l’école d’art appliqué de Paris, je rêvais déjà d’illustrer Terre des hommes avec des aquarelles raconte Romain Hugault. Les années ont passé et toujours je pensais dessiner St Ex, le présenter avec de belles machines, sous l’angle du pilotage… J’en ai parlé à Bernard Chabbert et nous nous sommes retrouvés très naturellement sur ce projet de livre, qui aura donc comme couverture l’écrivain dans son avion, le matin de son ultime mission ». Le rêve est donc en train de devenir réalité. « St Ex », qui sera publié par les éditions Paquet en octobre 2020, combinera des textes de la plus fine plume aéronautique et les illustrations de son alter ego du pinceau numérique.
« Il n’y aura aucune photo, poursuit Romain Hugault. D’abord parce qu’on les connaît toutes, ensuite parce que le dessin offre une liberté incomparable, avec en premier lieu des couleurs qui nous manquent terriblement sur les documents d’époque. Je dessine beaucoup d’avions militaires dans des couleurs souvent ternes… Mais il n’y a rien de plus beau, rien qui me plaise plus qu’un Caudron Simoun rouge pétard sur le vert de la forêt guatémaltèque… »
« J’ai aussi voulu montrer la quintessence du pilote, l’interface homme machine, St Ex engoncé dans un magma de fils et de tuyaux dans son cockpit. Son visage nous regarde en émergeant de la machinerie pour nous rappeler qu’être pilote de P-38 c’était un peu comme être astronaute maintenant : un travail d’extraterrestre… »
Et puis, toujours, cette recherche effrénée de l’authenticité, marque de fabrique de Romain Hugault. Pour coller à l’exactitude historique, le dessinateur a mené un travail de détective. Avec l’aide de son complice Mathieu Bianchi, il s’est appliqué à dessiner les bons équipements de vol (normal…), mais aussi afficher la bonne heure sur la montre du pilote, bien placer sa gourmette, dessiner le bon trait sur la carte glissé sur la casquette de la planche de bord.
Pour la réalisation, Romain Hugault est resté fidèle à sa méthode : un croquis rapide sur papier au crayon de couleur bleu. Puis un dessin plus fouillé au crayon à papier noir qu’il scanne ensuite, gardant ainsi toute la grâce et la vibration du travail « à l’ancienne ». Une fois scanné, le dessin est patiemment colorisé avec un pinceau numérique. « La mise en couleurs étonne toujours les lecteurs qui imaginent parfois que j’utilise 5.000 calques successifs… Pas du tout ! J’utilise un seul calque pour le trait et un seul autre pour les couleurs. La palette est numérique, mais je peins vraiment ! Et ce n’est pas parce que le travail se fait sur un écran que le coup de pinceau est absent… »
Frédéric Lert
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@xav520
...Et un article avec débat (où vous étiez déjà intervenu) a été publié sur Aerobuzz il y a trois ans sur les certitudes et les hypothèses de la mort de l’écrivain, basé sur un document rédigé par une équipe d’enquêteurs très sérieux.
Peut-être avez-vous des informations inédites ?
Je suis intéressé (sans arrière pensée)
Bien à vous
@xav250
Je croyais aussi que ces preuves, non seulement existaient, mais en plus avaient été repêchées ,identifiées et étaient maintenant le bien du musée de l’air et de l’espace. (La fameuse gourmette de St Ex. ainsi que des pièces de l’épave de l’avion dont les N° de série correspondaient à celui du pilote disparu).
J’en connais l’inventeur, qui est loin d’être un farfelu.
Pour le pilote Allemand, aucune certitude, mais comment pouvez-vous être si affirmatif ?
Inconditionnelle de Monsieur Chabert, fan de BD en gêneral et de Romain en particulier, j'en VEUX un tirage de tête dédicacé. Qui pourrait m'aider ? 😍
Les éditeurs... ;-) !?
C'est dans l'article. Paquet !
Oui, je suis aussi un inconditionnel d'Hugault, et un ami de Bernard Chabbert. Mais l'un et l'autre ont-ils parcouru mon troisième livre sur Saint-Ex , à savoir "Saint-Exupéry, ses combats" ? Le livre contient de nombreuses photos de l'écrivain-pilote jamais publiées jusqu'alors, et quelques révélations.
Pour info, les archives alliées disent qu'il n'y avait pas de Me-109 en l'air dans le ciel de Provence le 31 juillet 1944 ! Certes, on n'est sûr de rien.
S'il est encore temps...
Bien amicalement.
Bernard
Et il y a eu tant d’autres combattants non médiatisés car discrets, qui sont dans l’ombre de personnages devenus célèbres quelquefois malgré eux, mais tout aussi méritant, sans doute!...
Bonjour Bernard,
Je croyais que le pilote Allemand ayant abattu le P38 de St Ex. était connu et qu’il volait sur un FW190.
La légende (mais tu es sûrement le mieux placé pour la confirmer) veut que cet homme, frère du chanteur Yvan Rebrov, a été très affecté de découvrir, après la guerre, sur quel adversaire d’exception il avait tiré ; c’était lui même un grand admirateur de l’écrivain.
Cette histoire, même triste, me plaisait bien.
Certes, mais surtout complètement fausse...
Tant qu'on ne retrouvera pas des débris de son avion avec des traces de combat, il n'y aura aucune preuve 'archéologique'... on risque d'attendre un peu...
Merci Gil et merci à tous les journalistes qui participent à cette superbe idée de mettre en lumière par la photo et/ou le dessin l'AVIATION !!!
S'agissant de Romain, je ne peut être ''impartial'', étant un inconditionnel ;-))
Bravo à lui pour ses œuvres, et j'attends avec grand plaisir et grande impatience la parution de ST EX ! ! !
Me to.