Tout au long de la Grande guerre, St-Omer et sa région, dans le Pas-de-Calais, constituent l’un des principaux centres opérationnels et logistiques des forces aériennes britanniques sur le front ouest. Une longue tradition unit St-Omer et la RAF : la ville célèbre à l’été 2018 les 100 ans de la création de l’armée de l’air britannique.
Sur le petit aérodrome des Bruyères, situé sur la commune de Longuenesse, tout près de St-Omer, une imposante stèle, érigée en 2004, est encadrée par les drapeaux français et anglais. Sur l’une de ses faces a été inscrit en lettres capitales « Per Ardua ad Astra » (A travers l’adversité jusqu’aux étoiles), devise de la RAF.
C’est ici que, dès le mois d’octobre 1914, les premières escadrilles du Royal Flying Corps s’établissent. Jusqu’à la fin de la guerre, cet aérodrome en particulier et les aérodromes britanniques de l’Audomarois (c’est ainsi qu’est appelée la région de St-Omer) seront utilisés par les hommes du Royal Flying Corps, puis de la Royal Air Force. St-Omer restera un important centre de la RAF jusqu’en 1919.
Signe de l’attachement de la RAF à la petite ville française, le 41st Squadron a fait sienne, depuis 1937, les armoiries de la ville de St-Omer sur son blason. En visitant la cathédrale de la ville, le curieux retrouvera également l’étendard déposé par le 16th Squadron de la RAF : formé à St-Omer en 1915, l’escadron a été dissout en 2005 pour son 90ème anniversaire et, comme il est d’usage lors d’une dissolution, l’étendard a été déposé dans l’église de la localité qui a vu naître l’escadron. Depuis, celui-ci a été réactivé en 2008.
Le terrain des Bruyères est également le lieu d’un pèlerinage des aviateurs anglais. Quelques kilomètres séparent les côtes anglaises de St-Omer et, après être passés par Le Touquet pour les formalités administratives, les avions légers prennent la direction de LFQN.
Année de commémoration de la création de la RAF, 2018 ne pouvait passer sans un hommage rendu à St-Omer. La ville, labellisée Pays d’Art et d’Histoire, a travaillé d’arrache pied pour monter plusieurs expositions visibles durant tout l’été 2018, assortis de plusieurs animations.
La chapelle des Jésuites abrite ainsi jusqu’au 30 septembre 2018 une exposition d’envergure, immersive, où trône un Blériot XI qui fait son effet! L’exposition, concoctée par le Pays d’Art et d’Histoire, rassemble de nombreux objets provenant des effets personnels des pilotes, mécaniciens et personnels de la RAF présents à St-Omer dès 1914. Des scènes reconstituées permettent de se faire une idée de l’activité frénétique qui régnait alors sur l’aérodrome. Entre octobre 1914 et octobre 1918, pas moins de 67 escadrilles britanniques ont stationné, de quelques jours pour certaines à plusieurs semaines pour d’autres, sur l’aérodrome des Bruyères.
En plus des reproductions de photos monumentales, des films tournés à l’époque sur l’aérodrome ou dans la ville de St-Omer témoignent de la vie de la bourgade audomaroise, rythmée par la présence des forces aériennes britanniques et par les raids de bombardements menés par l’aviation allemande.
Le visiteur de l’exposition pourra également s’essayer au pilotage d’un Fokker au-dessus de la région de St-Omer : plusieurs simulateurs ont été installés par une équipe d’ingénieurs-informaticiens Anglais.
L’exposition retrace aussi la présence d’as de la Grande guerre à St-Omer. Le Major William « Billy » Bishop, l’as canadien aux 72 victoires, reçoit le commandement du 85th Squadron qui stationne à St-Omer à partir du 11 juin 1918. Durant sa présence à St-Omer, l’as canadien inscrit les 12 dernières victoires de son palmarès en s’offrant même le luxe d’abattre 5 avions allemands au cours de la seule journée du 19 juin 1918.
Présent sur l’aérodrome de Clairmarais, à quelques kilomètres de celui de St-Omer, du 28 avril au 30 juin 1918, l’as australien Arthur Cobby remporte 14 victoires aux commandes d’un Sopwith Camel. A la fin du conflit, il totalise 29 victoires aériennes parmi lesquelles figurent 13 ballons.
Autre lieu marquant, cette fois datant de la Seconde guerre mondiale, la Coupole propose elle aussi une exposition retraçant la présence militaire britannique dans le Nord-Pas-de-Calais pendant les deux guerres mondiales. L’établissement organise également un circuit dédié au pilote britannique de la Seconde guerre mondiale, Douglas Bader, amputé des deux jambes, abattu au-dessus de la région en 1941. Le circuit permet de suivre les traces du pilote, fait prisonnier, qui s’est évadé avec l’aide d’habitants de St-Omer. Du lieu de son crash à l’hôpital militaire dont il s’échappe, de sa visite cocasse à l’aérodrome de Saint-Omer où il rencontre le pilote de chasse allemand Adolf Galland, au typique quartier du Haut-Pont où il est caché, le circuit permet de revivre les aventures du célèbre aviateur.
Pour conclure les commémorations, l’Aéroclub de St-Omer accueillera civils et militaires le 20 septembre 2018 sur l’aérodrome de St-Omer pour une célébration des 100 ans de la RAF en présence de représentants de la Royal Air Force. Un rassemblement d’avions est également au programme.
Fabrice Morlon
Informations complémentaires : Office de tourisme de Saint-Omer
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
View Comments
John Bannerman, d'Angleterre, a été pilote en 1917 à Saint Omer. Il avait 18 ans.
"Royal Flying Corp"
Avez-vous des renseignements à son propos ?
Bonjour
Je ne savais pas que l'aviation anglaise avait utilisé des Blériot XI en début de guerre.
Est-il possible d'en savoir plus?
Merci
La légende de la photo choisie pour illustrer l'établissement de QG de la RFC donne l'impression qu'elle s'agissait du 16e escadron. Evidemment, a en juger par l'hexagone, c'était le 85ieme qui figure.