Les premiers avions étaient fabriqués… en bois ! C’est cette vérité historique que rappelle Jean-Marie Ballu dans un très bel album publié actuellement par l’Institut pour le développement forestier. Intitulé « Bois d’aviation. Sans le bois, l’aviation n’aurait jamais décollé », l’ouvrage rend un splendide hommage à cette très noble matière.
C’est Catherine Maunoury Catherine Maunoury, deux fois championne du monde de voltige aérienne et dix fois championne de France de voltige est actuellement directrice du Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget., et comme toujours sans langue de bois, qui préface le dernier livre de Jean-Marie Ballu. Le bois, elle connaît bien. Les avions avec lesquels elle a remporté tant de prestigieux titres, notamment les Cap 10 et Cap 232, ne sont-ils pas construits essentiellement en bois ? Alors Catherine Maunoury pose la question : « Qui, mieux qu’un forestier, un amoureux des arbres et des essences sylvestres, pouvait raconter la belle histoire qui lie le bois à l’aviation ? Sans doute se devait-il, après avoir hanté les ports, de pénétrer dans les hangars d’aviation pour démontrer comment, après la navigation sur l’eau, le bois a permis le développement de la navigation dans les airs… »
Le bois, Jean-Marie Ballu connaît aussi très bien. Agronome et ingénieur général des Ponts des Eaux et des Forêts, né dans une famille de forestier, Jean-Marie Ballu a déjà écrit plusieurs ouvrages consacrés au bois, dont « Bois de marine », « Bois de musique »… Un vrai travail de fourmis pour rassembler des centaines d’images, de photos, de plans d’avions dont le dénominateur commun est le bois. Le bois, rappelle l’auteur, qui est « naturel, renouvelable et écologique, et le seul matériau qui consomme du CO2 et produit de l’oxygène dans son processus de fabrication ! »
Alors il faut lire et relire, voir et revoir ce grand livre du bois d’aviation. Une forêt d’informations dont certaines totalement inédites ! Du rotin des sièges des premiers avions, jusqu’au placage de bois précieux qui équipe l’intérieur des cabines des Falcon, en passant par les structures des avions de tous les temps et de toutes les tailles (des petits monomoteur aux gigantesques hydravions des années 1940/1950), tout est réunis ici. Un chapitre entier est même consacré au traitement proprement dit du bois : quelles espèces utiliser ? Comment découper le bois ? Le travailler ?
Bien sûr, l’auteur s’attarde longuement sur les hélices. Là encore, des plus petites pales de quelques dizaines de centimètres, aux monstrueuses hélices de 12 mètres destinées aux dirigeables dans les années 1920. De plus, il s’est cru obligé de joindre de nombreuses interviews et autres encadrés sur des anecdotes précises (l’avion « invisible » de 1913, l’hydravion géant Hughes H-4 Hercules de 1947 plus gros de 18 mètres que l’A380…), et c’est très bien. Enfin, pour satisfaire pleinement la curiosité des lecteurs, des flashcodes et de nombreux liens permettent de se connecter sur des sites précis.
Bruno Rivière
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léger, solide, performant toujours et encore: le bois
Nous sommes au XXIe siècle. Et dans notre petite aviation le bois a toujours de l'avenir. Proche de la nature, son travail est si agréable...
Voler à bord d'un BB jodel est un pur régal. C'est rustique, peu cher et ça se pilote.
Bien sûr les autres matériaux sont respectables. Les aéronefs qui en sont issus sont de leur temps. Mais quelque part les avions anciens, les avions en bois, les planeurs, auront toujours un charme spécifique.
Le bois ? L'avenir est au passé...
Sans le bois, l’aviation n’aurait jamais décollé
Vive le bois, de chauffage! Certains clubs vol à voile s'obstinent à entretenir à prix d'or une flotte de bois et toiles dépassée par des générations de planeurs en fibre de verre et de carbone qui répondent davantage aux attentes de leurs adhérents. Comme par hasard ces clubs périclitent, cherchez l'erreur...
Sans le bois, l’aviation n’aurait jamais décollé
et sans le bois et les hommes qui le travaillent encore, que deviendrait elle ?
Il nous reste encore quelques ébénistes aéronautiques de métier capables de restaurer nos maladresses de pilotage, parfois notre malchance, mais toujours avec la même volonté de revoir des machines voler ! quelles qu'elles soient, du plus rare des Mauboussin en passant par des Stampe des Jurca, au plus communs des jojos !
Merci Gino D'ORSI, patient ébéniste du CQR de MONTAUBAN.
Sans le bois, l’aviation n’aurait jamais décollé
Parceque la nature est unique, intelligente et inimitable en son genre l'humain alors l'humain n'aura de cesse de s'émerveiller devant tant de grâce et de beauté.