Un cumulonimbus d’une exceptionnelle force, si puissant que le sommet traverse la tropopause. Une photo qui a attiré l'attention de la communauté scientifique sur le travail de photographe du pilote de ligne Santiago Borja. © Santiago Borja
Santiago Borja a croisé la route de ce cumulonimbus qui se développe au-delà de la tropopause, une nuit de juillet 2016. Il était dans le cockpit de son Boeing 767-300ER. Il venait de New York-JFK et s’approchait de l’aéroport José Joaquín de Olmedo (GYE), dans le sud-ouest de l’Equateur.
« Cette photo a été prise à environ 80NM au sud de Panama City, entre JFK et GYE. A l’époque j’utilisais un appareil photo reflex numérique Nikon APS-C. Une forte cellule de cumulonimbus clignotait au-dessus de l’océan Pacifique, au sud de Panama City alors que nous tournions en rond à bord d’un Boeing 767, à 37.000 ft. Cette tempête s’est développée au-dessus d’une forte inversion de température qui a créé la basse couche de nuages. Finalement, ces nuages ont percé l’inversion et ont fait place à cette tempête d’une puissance inhabituelle. Ses courants ascendants étant si rapides qu’ils ont en fait traversé la tropopause et créé ce qu’on appelle les Overshooting Tops.»
Une consécration inattendue qui a valu à Santiago Borja d’être primé par le National Geographic Nature Photographer of the Year (2016). Ce puissant orage marque le début d’une nouvelle aventure pour le jeune pilote de ligne de Quito. « Cette photo a attiré l’attention de la communauté scientifique, en raison de la forte activité orageuse inhabituelle qu’elle mettait en lumière. J’ai été contacté par de nombreux scientifiques et universités qui souhaitaient en savoir plus et l’étudier. »
Le phénomène qu’a saisi Santiago Borja est spectaculaire : « On peut y voir un cumulonimbus d’une exceptionnelle force, si puissant que le sommet traverse la tropopause. Il s’est développé à partir d’une forte inversion de température, comme le montre la couche nuageuse dense. »
En juillet 2016, quand il a pris ce cliché, le pilote équatorien avait décidé, quelques mois plus tôt, de se lancer dans la photographie de ciels et de phénomènes particuliers. « Je voulais montrer ce que les pilotes voient en vol, et la beauté de notre planète. Peu de gens ont la chance d’admirer ce spectacle. C’est plus tard que je me suis intéressé à ces tempêtes qui se déclenchent si rapidement que même les pilotes qui les regardent en direct, ne peuvent en mesurer toute la nature. La photo nous permet d’en découvrir tous les détails ».
Le pilote-photographe insiste : « je ne prends des photos que lorsque je ne suis pas aux commandes l’avion. Sur les vols long-courriers, en équipage renforcé, par exemple, sur la moitié du temps je suis libéré de mes obligations. Je peux ainsi m’asseoir dans le cockpit pour prendre des photos ». Il utilise un appareil photo Nikon 35mm D850 avec un objectif Tamron 15-30mm.
Vols de nuit, avec un stylo pour Antoine de Saint-Exupéry et un appareil photo pour Santiago Borja.
Gil Roy
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Pour les CB, les altitudes maxi sont données pour 18.000 à 21.000 (: FL700, parfois donc au-dessus du FL du Concorde : 600. Qui n'allait pas en zones tropicales habituellement...)
Photo magnifique.
Mais la tête du Cunimb au-delà de la tropopause ?... Hum ...
Pilote de 767 je n'avais pas conscience que l'on pouvait voler aussi haut, la photo paraissant être prise par en-dessus ...