L’avenir du Conservatoire de l’Air et de l’Espace d’Aquitaine (CAEA) et de ses collections, actuellement hébergées sur la base arienne 106 de Mérignac, passe par la création de nouveaux espaces d’exposition en zone publique. La commune voisine de Saint Jean d’Illac pose des jalons solides…
C’est une affaire qui dure depuis quelques années et dont l’histoire semble enfin s’accélérer. En 1999, douze ans après sa création et victime de la tempête Martin, le CAEA doit quitter son hangar à l’ouest des pistes de l’aéroport de Bordeaux. Il est hébergé temporairement sur la base aérienne 106, avec des contraintes telles que l’accueil du public est aujourd’hui impossible.
Deux projets sont apparus ces dernières années pour relocaliser le Conservatoire dans des locaux accessibles au public : le premier était avancé par Aérocampus et le second par la commune de Saint Jean d’Illac.
L’an dernier, le renouvellement du conseil d’administration du CAEA a débouché sur le choix de l’association en faveur de Saint Jean d’Illac. La signature aujourd’hui d’une convention vient entériner ce choix. « C’est un engagement réel de notre commune (…) nous allons ensuite passer dans une logique de convention d’objectifs et de moyens » explique le maire de Saint Jean d’Illac, Hervé Seyve.
Cet engagement formel d’une collectivité territoriale en faveur du CAEA ouvre la voie à une deuxième étape, la recherche de financements auprès de partenaires du monde aéronautiques et des pouvoirs publics. Le coût du projet est estimé entre 10 et 15 millions d’Euros (hors foncier), à comparer aux 21 millions utilisés pour l’installation d’Aeroscopia et très majoritairement recueillis auprès de collectivités publiques.
La mairie de Saint Jean d’Illac apporte dans la corbeille de mariage un terrain d’une quinzaine d’hectares à proximité immédiate des pistes de l’aéroport, en bordure d’une route très fréquentée reliant Bordeaux au bassin d’Arcachon. Le terrain appartient aujourd’hui à une vieille famille illacaise qui souhaite qu’il reste propriété de la commune et participe à son rayonnement. L’installation du CAEA répond à ces exigences.
Ce terrain s’intègre en outre dans une réserve foncière plus vaste, d’une quarantaine d’hectares au total, à même d’accueillir de nombreux investissements dans le domaine aéronautique. La mairie évoque par exemple la création d’écoles aéronautiques et d’un centre d’aviation d’affaires.
Le projet mis en avant par le CAEA et Saint Jean d’Illac comporte un bâtiment de 1.854m2 abritant les activités du conservatoire (fonds documentaire, simulateurs de vol, espace pédagogique etc.), deux hangars de 5.000m2 pour héberger la collection (le CAEA possède en propre une trentaine d’aéronefs sur la soixantaine de sa collection actuelle) et un troisième hangar de surface équivalente pour les activités de restauration.
Pour le CAEA et Saint Jean d’Illac, l’année 2019 devra être celle des engagements de financement de la part des futurs partenaires. Une réflexion est également en cours pour déterminer quel sera le « véhicule » juridique le mieux adapté à la gestion de ce futur pôle patrimonial. Une chose est certaine : même si d’autres acteurs pourront être accueillis autour de la table, le CAEA et Saint Jean d’Illac seront les deux piliers de son fonctionnement.
Frédéric Lert
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Merci Frédéric pour cette bonne nouvelle, et pour tes articles sur les musées de l'aéronautique.
Bravo au CAEA et à Saint Jean d'Illac, qui s'engagent pour la conservation et pour l'exposition d'un patrimoine inestimable.
Espérons que cela mettra enfin un point d'arrêt à la situation de cette collection aeronautique extraordinaire et tellement méconnue .....
Espérons également que cette option ne fermera pas certaines portes financières régionales!
Longue vie au CAEA
L'ambition est elle réellement celle du rayonnement des collections ?