Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Adam Shaw – Non… c’était a l’age de 6 mois, avec mon pere et ma mere, traversant l’Atlantique en Lockheed Constellation de Idelwild (JFK) au Bourget en 1950.
Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Forcément le CAP 10 du team Piel-Mudry-Klinka. Mais comment ne pas mentionner le Spad, le Breguet XIV, le Simoun, le Spit, le DC-3, la Cravelle, le Concorde et tous les avions de Kelly Johnson et de Stelio Frati?
Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Un Extra 300SC avec un train renforcé… pour faire une ruade, une cloche et trois declenchés en finale avant de poser a St.Roch-Mayere .
Quel est votre livre aéronautique de référence ?
« Pilote de Guerre » et « Quand L’Ombre Se Détache Du Sol » (Daniele DelGiudice)
Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Burning the Days de James Salter (« Une Vie a Bruler »)
Quel est votre film aéronautique préféré ?
« The Right Stuff » (L’Etoffe Des Heros).
Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
« It’s A Kind of Magic » de Queen…le vent.
Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
La liste passse forcément par Pilâtre de Rozier, les freres Wright, les connus et moins connus de 14-18, et ceux (si bien evoqué par Bernard Bacquié) de « la Ligne, » ainsi que toutes les aviateurs (homme et femmes) sous les drapeaux entre 1940-1945, sans oublier tous les pilotes d’essais qui ont repoussés les limites pour qu’aujourd’hui le miracle du vol paraisse banal. J’espere que, de la haut, trois aviateurs me pardonnent de ne pas avoir toujours su exprimmer ma gratitude et (oui..) mon amour: Marcel Charollais, mon premier instructeur voltige, et Montaine Mallet et Daniel Heligoin de la « French Connection » qui m’on appris le métier. Une moitié du cœur qui clos chaque demo de CAPTENS leur appartient.
Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Il me reste du temps pour imaginer quelque chose, mais certainement pas assez pour voler comme le faisait Bob Hoover et comme le fait tous les jours (en transmettant la magie) Jacques Aboulin
Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Qui est ce que la plebe de Rome acclamait juste avant l’invasion de barbares? Les gladiateurs ou les poetes?
Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
« Pack a parachute on a test flight »
Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Cpt.Sullenberger qui pose son Airbus 320 sur le Hudson River, le défi techno-humain de Piccard/Borschberg/Solar Impulse
Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Chaque fois que je fais la queue a un aéroport, déchaussé et traité comme un terroriste, avant un vol qui se deroulera avec les genoux derriere les oreille en classe « Eco. »
Qu’évoque pour vous un aéroport ?
La Tour de Babel insensé du monde moderne. Un aérodrome c’est autre chose… c’est le reve d’un gamin, en fin d’apres-midi d’été.
Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
« L’Equipage » de Kessel, « Le Grand Cirque, » de Clostermann, » et « Les Racines Du Ciel » de Gary
De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Elle n’est pas encore finie (rire). Que tous mes éleves se souviennent que leur pieds ne servent pas qu’a marcher vers l’avion, et qu’entre Bernoulli et Marconi, en cas de panne c’est Bernoulli qui prime. Et, forcément, bien sur, avec Marianne, la création de la patrouille de voltige CAPTENS qui en est maintenant a sa 8ieme saison.
Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Trop attaché a la verité et pas assez a la langue de bois, j’ai arreté le jounalisme (UPI et Washington Post), écrit un livre (SOUND OF IMPACT « The Legacy of TWA #514 »), des scenaris, puis fait du freelance, de la traduction, et elevé des chevaux. Sur un pari, j’ai ensuite passé mon brevet de pilote privé en 20 jours. Perdu vertical les Everglades dans un orage, j’ai vite compris 2 choses: qu’il valait mieux en faire un métier, mais que voler a plat en regardant des pendules n’était pas passionnant. Ensuite, il m’est devenu évident qu’en aviation, comme a cheval, on ne ne peut pas mentir — en tout cas pas longtemps. Apres les magouilles du monde des médias et de l’édition, ce face a face avec les lois incontournables de la physique et de l’aerodynamique étaient un bonheur. En voltige ou en vol montagne et, a fortiori, quand on mélange les deux, les sanctions de la mediocrité sont immédiates et parfois permanentes. J’aime. Dans une prochaine vie, a bord d’un aerotrucmachin électrique/solaire je ferais de la patrouille avec les aigles, en comptant les loups et les ours des Dolomites.
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Adam SHAW
Bravo Adam ! Tes réponses élargissent le débat au nouveau monde. Franco-Américain à tribord, poète à bâbord, tu mènes ta proue au zénith, tandis que ta poupe dessine avec Marianne le coeur gros qui te caractérise. Il ne manque dans tes réponses que le flying dog !
Adam SHAW
Merci pour cette interview. Des réponses nettes, limpides, honnêtes, sans équivoque. Comme le personnage d'Adam, avide d'authenticité et de choses vraies, et qui aime se poser des challenges. Un grand pilote de voltige, et un grand homme que j'ai la chance de connaître et de fréquenter dans une recherche de vérité parfois aussi "challenging" que la voltige ;-)
Amicalement.
--ChT