Bernard DECRÉ

Ce passionné de mer et d’aviation s’est mis en tête de prouver que Nungesser et Coli ont été les premiers aviateurs à réussir la traversée de l’Atlantique nord, en 1927, quelques jours avant Lindbergh. Celui qui recherche l’Oiseau Blanc au large de Saint-Pierre-et-Miquelon et dans les archives des Coast Guards américains, vit sa passion pour les grands aventuriers.

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Bernard Decré – Je l’ai fait avec mon frère ainé, Michel, qui était alors président de l’aéro-club de Nantes. On disait « Château Bougon » à l’époque. Mais je me souviens plus de mon lâcher… comme tout pilote. C’était sur un HR-200, au bout de 20 ou 21 heures de vol. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai vu mon instructeur sortir du cockpit. Il est allé à la tour. Et c’était le plus grand bonheur.

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Le Concorde. C’est un engin fantastique

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Un Beaver sur flotteurs parce que c’est comme une Jeep. C’est assez extraordinaire. Je rêverais d’un amphibie de 4/6 places…

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
J’ai adoré la vie de Sir Francis Chichester, anobli par la reine. Un grand aventurier qui a fait des exploits en bateau. Il a fait de l’avion avant. Il s’était acheté un Gipsy Moth, alors qu’il ne savait pas piloter. Après s’être fait lâcher, il est parti d’Angleterre jusqu’en Australie. Il a appris au fur et à mesure.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Le livre que j’ai écrit avec Vincent Mongaillard : « l’Oiseau blanc, l’enquête vérité ».

Quel est votre film aéronautique préféré ?
J’en ai plusieurs. Je suis plus documentaires d’archives et plus spécialement sur les bush pilotes qui approvisionnent les Inuits dans le Grand Nord avec des DC3

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
« Lindbergh » de Charlebois. J’ai rencontré Charlebois à Saint-Pierre-et-Miquelon. Il m’a dit que nous devrions faire une chanson ensemble sur Nungesser et l’Oiseau Blanc.

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Comme tout homme, je suis séduit par Amelia Earhart. Une grande aviatrice. J’ai vu récemment une exposition sur elle à Boston. Côté aviateur, je suis peut-être un peu chauvin ; mais Charles Nungesser n’est pas assez connu. C’est un as de l’aviation. Un pilote fabuleux.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Je vais le faire… Je compte partir faire le tour du monde avec ma boite d’aquarelle et un petit biplace…

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
C’est exactement pour cela que je veux réhabiliter un vrai héros…

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
De prendre de la super glue au lieu de la cire. Son idée était bonne. C’est le rêve de tout le monde de voler.

Quel est le plus grand évènement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Tous les travaux pour faire voler des avions et des hélicoptères à l’énergie solaire. C’est fantastique. Il faut aller à fond dans ce sens.

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Non jamais. Pour moi, c’est vraiment un bonheur à chaque fois. J’ai connu, sur des gros avions, des atterrissages délicats où il a fallu s’y reprendre à plusieurs fois, mais je n’ai jamais regretté de prendre l’avion.

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
J’aime bien les aéroports moyens ou les petits champs d’aviation. Ils sont plus sympas que les grandes gares de triage grillagées. Mais il faut bien protéger les aéroports…

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
L’envie de voir ma ville, ma région d’en haut. C’est merveilleux.

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
De ma famille. C’est comme un équipage.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
J’aurais aimé être médecin sans frontières ; à défaut de soigner les autres, je veux soigner l’histoire de l’Aviation, la mémoire de l’Aviation, en commençant par la véritable histoire de Charles Nungesser…