Claudine CLOSTERMANN

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Claudine Clostermann – J’étais âgée de quinze jours sur un Piper J3 (F.BEGS) piloté par mon père et ma mère me tenait dans ses bras…. alors, seules les photographies ont imprimé ce souvenir dans ma mémoire !!

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Le Piper J3, justement, mais pas parce-que ce fut l’avion de mon baptême.
Je lui trouve une petite « bouille » sympathique, attachante, souriante, et un peu espiègle…

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Probablement un Morane MS 733 parce qu’il a été très critiqué pour sa lenteur, son manque de puissance, sa mollesse, son inconfort … mais c’est un avion qui a rempli de nombreuses missions et a bien servi dans l’armée et dans le civil. Il a fait son devoir.

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Jonathan Livingston Seagull de Richard BACH: la belle histoire d’un goéland aviateur.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Que chaque pilote relise son carnet de vol en référence à ce texte splendide de Roger LABRIC:
« Au bas de chaque page, figure le total des heures de vol, soigneusement reporté jusqu’au total final, ce total dont le pilote, à tous les échelons, se montre si légitimement fier. Tout carnet de vol constitue une magnifique, une prodigieuse histoire, le plus grandiose de tous les romans vécus ».

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Sky Dance », un film de Eric MAGNAN produit à la Géode et tellement bien réalisé que le spectateur, dans les gradins, mettait instinctivement du pied pour accompagner les figures acrobatiques.

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
« L’aigle noir » de Barbara.

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Les aviateurs illustres sont nombreux et les départager est très difficile. Ils ont tous apporté une pierre indestructible à l’édifice aéronautique.
Deux noms ? Peut-être Jean MERMOZ et Jacqueline AURIOL.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Etre la première à passer le « mur du son ».

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Les aviateurs évoluent dans les trois dimensions de l’espace, les footballeurs dans les deux terrestres. Alors, les applaudissements des spectateurs sont conformes à la catégorie de dimension dans laquelle ils souhaitent placer leurs idoles.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
« Icare, vous avez eu une idée géniale en pensant, pour votre évasion, à vous diriger vers le ciel comme les oiseaux. Malheureusement, les grandes découvertes débutent souvent par un balbutiement et vous vous êtes brûlé les ailes ».

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
L’amerrissage réussi de l’A320 piloté par Chesley B. SULLENBERGER dans l’Hudson River, le 15 Janvier 2009, sauvant 155 personnes.

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Oui, lorsque la météo se dégrade dangereusement car l’être humain est tout petit face aux caprices de la nature. Oui, également, quand un problème mécanique ou une alarme se déclenche pendant le vol. Si je murmure « ouf ! » à l’atterrissage, c’est que je regrette et que ce ne fut pas un beau vol.

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Autrefois, les badauds passaient leur dimanche à regarder les avions décoller, atterrir, évoluer sur le tarmac. La courtoisie, la politesse, la correction régnaient dans les aérogares. Aujourd’hui, qui regarde un avion décoller ? C’est surtout une grosse machine qui fait du bruit ! Et, les aérogares ressemblent souvent à la place de la Concorde aux heures d’affluence. Mais,un aéroport reste malgré tout synonyme de vacances, de voyages et d’évasion.

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Je suis tombée dans la bassine si jeune que c’était presque une fatalité.
J’ai passé toute ma jeunesse sur les « terrains d’aviation » en y suivant mon père et ceux-ci sont devenus ma deuxième maison. J’y ai fait toutes mes bêtises de gosse. La suite est quasiment logique.

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Je tire une certaine fierté d’avoir lâché en vol mon fils unique car, pour une maman, ce n’est pas une évidence. C’est une partie de soi-même qui se détache. Il convient alors de considérer que c’est un élève normal mais pas son enfant.
Il est maintenant pilote de ligne sur B737.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
J’aurais aimé être comédienne, j’aurais aimé être une artiste…pour pouvoir faire mon numéro….quand l’avion se pose sur la piste (à Rotterdam, à Rio ou ailleurs) !!