Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Damien Soulat – J’ai été baptisé à proprement parler par un vol commercial sur 737, comme une sardine au milieu du fuselage, avec un hublot qui aurait aussi bien pu être un poste de télévision.
Mais mon réel premier contact avec les Choses de l’Air, je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais 13 ou 14 ans, je prenais la place avant droite d’un Bell 406 Jet Ranger. La machine décolla délicatement ses patins, s’inclina gentiment vers l’avant puis partit en translation. Le terrain défilait sous mes pieds, pour mon plus grand plaisir et ma grande première découverte des 3 dimensions.
Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Bien sûr je pourrais évoquer les appareils de rêves et de légende déjà cités par les grands pontes dans vos pages. Mais j’aime les choses qui sortent de l’ordinaire.
Avec ses lignes élégantes, savant mélange d’avion d’affaire et d’hélicoptère VIP, le Bell 609 TiltRotor reste pour moi l’une des machines les plus belles et fascinantes, parfaite alliance entre innovation et esthétique,… Et ne serait-ce pas là l’essence même de l’aventure aéronautique?
Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Je serai probablement un ballon. Pour ne faire corps qu’avec la masse d’air et dans un silence presque parfait, contempler au gré d’Eole notre planète mais aussi le monde aérien. Pour un passionné des choses qui volent, il y a deux moments magiques: être au commande d’un appareil bien sûr mais aussi voir évoluer tous les autres.
Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Le Grand Cirque a marqué mon adolescence où je m’imaginais batailler aux commandes des Typhoon et autre Tempest pour les poser sur un bout de verdure. Mais ma « bible » reste indéniablement Les Chroniques de l’Aviation par Edouard Chemel, fomidable recueil d’articles de presses, de clichés et de documents d’époque qui ont marqué chaque année, que dis-je, chaque jour de l’épopée aéronautique mondiale, de la fin du XIXème à nos jours. Que de temps passer à revivre ces évènement incroyables, à découvrir les multiples facettes de l’Histoire, des prototypes oubliés aux grands noms qui ont fait que nous pouvons voler aujourd’hui à Mach 0.8 autour de la planète ou à 100 kt au-dessus de nos campagnes.
Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Je viens de terminer l’ouvrage de Franklin Devaux: Un Avion pour Rêver. Formidable récit autour du Catalina qui marquera d’une empreinte indélébile le petit écran. Plus qu’une aventure, il s’agit là d’un véritable parcours initiatique, qui n’a rien à envier aux pionners de l’Aéropostale, et qui ravira à coups sûrs initiés et curieux.
Quel est votre film aéronautique préféré ?
Il y en a beaucoup. Je regrette presque qu’une grande majorité traite de l’aviation militaire même s’il est difficile de ne pas rêver de se prendre pour Maverick. Mais si je dois n’en garder qu’un, ce sera la splendide vision qu’a eu Kaufman de la conquête spatiale dans The Right Stuff / L’Etoffe des Héros, film de 1984, excellente année au demeurant 😉 .
Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
Au risque de passer pour un grand enfant, ce que j’assume d’ailleurs complètement, je trouve que la bande originale du premier opus de Planes (Disney): « Nothing can stop me now » par Mark Holman, retranscrit bien l’adrénaline, la vitesse, la mania et la grande liberté que nous pouvons ressentir en volant. Et il est vrai qu’on se sent invincible en volant: rien ne peut nous arrêter (avec toutes les précautions de sécurité et d’usage bien entendu).
Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Commençons par les Dames. Par chauvinisme limousin j’aurais tendance à dire Maryse Bastié mais il y a bien une aviatrice qui a réalisé ce que beaucoup d’entre nous rêveraient de faire: piloter et être brevetés sur tous types de machines volantes: de l’avion au ballon en passant par la voilure tournante ou le dirigeable. Elle s’appelait Mme Marie Marvingt (1875-1963).
Pour ces messieurs, plusieurs noms me viennent à l’esprit. Mais la philosophie et l’ingéniosité d’Henri Mignet, auteur du Sport de l’Air: Pourquoi et Comment j’ai construit le Pou du ciel, que j’admire pour ce rêve fou qu’il avait: faire de chacun un pilote et un constructeur.
Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
J’aurai aimé me trouver dans le Rutan Voyager en 1986 pour boucler le premier tour du monde sans escale ni ravitaillement. Tout de même quelques 9 jours de vol…
Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Que nous disposons désormais d’une nouvelle marge de manœuvre pour raviver la passion de l’Air et de l’Espace. Mais même si le public aime la célébrité, rien à mon sens ne pourra égaler ce rêve humain de s’échapper de l’attraction terrestre pour vivre, ne serait-ce que quelques instants, la vie d’un oiseau ou pour aller flirter avec les confins de l’immensité intersidérale.
Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
Sans nul doute de s’équiper d’un parachute de secours pyrotechnique.
Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Bon on parle déjà de près d’une quinzaine d’années. Mais je reste fasciné par la persévérance de Betrand Picard et Brian Jones qui bouclèrent au terme d’une épopée de presque 20 jours, le premier tour du monde sans escale en ballon. Jules Vernes n’a qu’à bien se tenir.
Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Oui. Enfin je n’ai pas regretté le vol en lui-même mais le fait d’avoir pris l’avion pour de paisible vacances sur une île méditerranéenne sur laquelle je me suis retrouvé bloqué pour cause de caprices d’un certain Eyjafjallajökull (pardonnez l’orthographe). S’en suivit alors d’inombrables péripéties pour rejoindre le continent… Quelques heures pour lesquelles finalement j’aurai pu m’abstenir de prendre l’avion pour partir me mettre au vert…
Qu’évoque pour vous un aéroport ?
L’aéroport reste pour moi un endroit marqué d’une certaine magie. On y arrive, bon certes on y patiente souvent, puis on se réveille à l’autre bout du pays, du continent ou même du monde. J’ai toujours aimé cette ambiance surpeuplée avec les messages multilingues diffusés en bruits de fond par des haut-parleurs. D’ailleurs, je trouve l’illustration de cette atmosphère très bien réalisée dans Up in the Air, au côté de Georges (Clooney).
Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Probablement un livre éducatif que l’on m’a offert vers mes 6-7 ans dont le titre ne devait pas être loin de « Voler: de la Montgolfière à la Navette Spatiale ». De beaux moments passés à contempler les illustrations de ces fabuleux engins volants.
De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Avoir pu travailler au contact des machines volantes de l’avion léger aux jets d’affaires. Cadre de travail que je m’efforce de préserver chaque jour au travers de nouveaux projets aéronautiques.
Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
J’ai une véritable passion pour la création de nouveaux objets et concepts (volants ou non d’ailleurs). J’aurais aimé être un des ces inventeurs ultra prolifiques. Consolation trouvée dans l’exercice du Marketing et Développement de Nouveaux Produits.
Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More