Eric JAMIER

Aerobuzz.fr- Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Eric Jamier – Oui. C’était sur l’ancien aérodrome d’Angers, à Avrillé. Ce devait être en 1992. J’ai été invité à faire un vol sur un motoplaneur SF-28. Quel frisson ! Ce sont surtout les virages qui m’ont impressionné, la verrière intégrale m’offrant un point de vue inédit sur ma ville natale. Les petites pompes aussi ont été une découverte assez déstabilisante. Sachant que mon second vol s’est fait (grâce à un heureux hasard) sur un Citation en place droite, mon initiation a été plutôt exotique !

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Deux en fait : un ancien et un moderne. Le Spit, que je ne me lasserais jamais d’admirer, surtout avec la voilure elliptique ; et le F-16 pour le « moins vieux », qui a une esthétique unique et qui ne vieillit pas.

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
J’ai un faible pour les gros zings : un Noratlas peut-être ?

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
« Le grand cirque » évidemment ! Lui aussi ne vieillit pas et son propos est une véritable initiation à ce qu’a pu être le combat pour la liberté aux commandes d’avions incroyables.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
« Le grand cirque » justement, pour tout ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de l’ouvrir… L’autobiographie d’H.Reitsch est une belle découverte aussi.

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Les chevaliers du ciel » de G.Pirès est fabuleux grâce aux images aériennes d’E.Magnan !

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
J’ai beaucoup aimé la bande originale de ce film, nerveuse pendant les combats, très douce le reste du temps, comme un agréable petit vol en fin de journée…

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
C’est toujours difficile de désigner un « plus grand ». De la Poype, que j’ai eu la chance de croiser plusieurs fois et qui avait ses attaches en Anjou ; il a quand même survécu à l’un des fronts les plus rudes, arraché un beau palmarès et gardé une profonde modestie. Quant à l’aviatrice, pour m’être intéressé à son parcours à travers le musée d’Angers, ce serait sans hésitation Hélène Boucher, qui a elle aussi connu à sa manière un parcours flamboyant.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Toujours par goût des gros avions : le premier vol de l’A380, peut-être ?

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Le nivellement par le bas de certaines valeurs, hélas… Sans pour autant demander à ce qu’on applaudisse encore aujourd’hui les aviateurs : ils font pour certains leur métier, pour d’autres leur devoir.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
D’utiliser une meilleur marque de cire !

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Le saut de F.Baumgartner est assez bluffant. Mais j’aime bien aussi le parcours discret de B.Piccard et ses avions solaires.

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Jamais. C’est toujours un plaisir. D’autant que n’étant pas pilote, j’ai souvent eu grâce au musée d’Angers l’occasion de voler sur des engins aussi rares qu’exceptionnels, avec des pilotes qui l’étaient tout autant !

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Le paradis sur terre.

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Comme Obélix, je suis tombé dedans étant petit, mais tout seul, on ne m’y a pas poussé (il n’y avait pas d’aviateurs dans la famille…). Du coup, d’heureuses rencontres ont guidé mes pas jusqu’au terrain d’aviation de ma ville où, heureux hasard, se trouvait une association de passionnés qui se retroussaient les manches pour restaurer et remettre en état de vol des planeurs et des avions anciens. J’y ai mis les pieds à l’âge de 13 ans et n’en suis plus jamais parti.

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
D’avoir consacré les 12 premières années de mon parcours professionnel à ce qui s’appelle aujourd’hui l’Espace Air Passion et d’y transmettre encore aujourd’hui ma passion aux petits comme aux grands. Plus le bénévolat avant et après, cela fait 22 ans que j’y consacre du temps. J’en ai 35 ; ça fait un bon ratio !

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Exercer une autre de mes passions : la photographie d’aviation, en professionnel. Mais les places sont rares et il faut un vrai talent.