Fernando ALONSO

Il s’apprête à offrir à Airbus la certification du très prometteur A350XWB avant de se lancer dans celle de l’A320neo puis de l’A330neo. A la tête du service des essais en vol, les journées de Fernando Alonso sont bien remplies. Pour lui, l’aéronautique est aussi une opportunité de faire des rencontres riches.

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Fernando Alonso – La première fois que j’ai mis les pieds dans un avion, j’avais 17 ans. C’était avec mes parents et nous allions de Madrid au Bourget. C’était à bord d’un Convair 990 Coronado d’Iberia. A l’époque, c’était l’avion de plus rapide du monde. C’était un petit DC8.

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Evidemment : Concorde !

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Je pense que je serais l’A380. J’ai passé tellement d’années de ma vie avec cet avion. Il y a certainement un peu de mimétisme. C’est un avion qui m’est très cher…

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Ce n’est pas vraiment un livre aéronautique, c’est tout de même « le petit prince » de Saint Exupéry. Le fait que ce soit un livre écrit par un aviateur est important.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
« The speed of Trust » de Stephen Covey. L’auteur explique comment les choses vont plus vite quand il y a de la confiance entre les individus, que ce soit dans le domaine personnel, professionnel ou familial. C’est vraiment très bien !

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines ». J’ai l’affiche du film dans mon bureau…

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
La musique d’ « Out of Africa ». Le survol à basse altitude de l’Afrique est magnifique…

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Charles Lindbergh et Amelia Earhart.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
La première traversée de l’Atlantique. Cet exploit me fascine. C’est incroyable de voir comment à l’époque, Lindbergh a eu l’audace de se lancer dans cette affaire avec les moyens dont il disposait. Et comment il y est arrivé.

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Un peu de tristesse… Avoir le talent pour réussir dans le sport, c’est bien. Mais j’aimerais aussi que les foules se passionnent pour l’excellence intellectuelle et technologique, pour l’innovation. J’aimerais amener les gens à rêver sur ce que l’industrie aéronautique est capable de réaliser.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
Réfléchir à tout ce qui peut aller mal avant de partir, et surtout savoir comment s’en sortir si ça ne va pas comme prévu. Il faut toujours se réserver une porte de sortie.

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
En 1986. Le tour du monde sans escale de Dick Rutan et Jeana Yeager. J’ai lu le livre. C’est une aventure technologique avec un haut degré de précision dans la conception de l’avion, la préparation du vol et l’étude de la météo. C’est aussi un exploit humain : ils sont restés neuf jours dans cet espace confiné…

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Regretté ? Non ! Regretté d’avoir pris une compagnie qui abandonne ses passagers au milieu de nulle part : oui ! Mais l’avion en soi, jamais !

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Autrefois, cela me faisait rêver. Quand j’étais petit, j’allais à l’aéroport et je passais mes après-midi à regarder les avions et à sentir le kérosène brûlé. Mais aujourd’hui, j’ai horreur des aéroports à cause des contrôles de sécurité, des longues files d’attente. C’est agaçant !

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Mon père. Il était un aviateur frustré. Sans qu’il m’ait jamais poussé, c’est lui qui m’emmenait voir les avions. La passion avec laquelle il m’en parlait a sans doute eu une influence.

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Je suis fier d’avoir eu la chance de choisir un métier passionnant. Tous les jours j’ai envie de venir travailler pour faire de nouvelles choses, pour rencontrer de nouveaux gens, pour voyager partout dans le monde.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
J’ai tellement de chance de pouvoir faire ce dont j’avais envie… J’aurais aimé être guide de tourisme pour rencontrer des peuples différents, visiter des villes et être confronté à d’autres façons de penser… Ce métier m’aurait beaucoup plu…