Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Jean-Jacques Chevallier – Aéroclub d’Angers en planeur en 1963, j’avais 16 ans, avec Christian Ravel moniteur à l’époque avant de devenir CDB chez UTA et président de l’Aéro Club de l’Ouest. Mon premier décrochage m’avait fichu un belle trouille, au deuxième j’avais les commandes ça m’a moins impressionné et après j’en redemandais.
Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
L’EC-665 Tigre, un appareil très achevé avec une puissance de feu très précise, qui est avec les autres machines de l’ALAT, l’Ange gardien de nos soldats en OPEX.
Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Le Rafale magnifique avion multirôles au performances indiscutables, un bijou de technologie française.
Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Il y en a plein ma bibliothèque parmi les derniers lus c’est « Dans les griffes du Tigre » de Brice Herbland. L’auto-analyse psychologique de ce capitaine est très bien écrite, je pense que tous les jeunes pilotes de l’ALAT doivent l’avoir à portée de la main.
Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Dans les griffes du Tigre, Histoire de l’ALAT du général André MARTINI, De la Terre par le ciel du général Yann Pertuisel, un recueil de récits des combats de l’ALAT depuis 2010. C’est très chauvin mais je suis fier d’avoir apppartenu à cette arme qui est reconnue comme la meilleur au monde pour ses interventions « micro-chirugicales » où les « civilians casualties » égalent zéro.
Quel est votre film aéronautique préféré ?
J’en ai plus d’une vingtaines en DVD, c’est difficile je les ai tous vu et revus de nombreuses fois, c’est quand même « L’étoffe des héros » qui arrive en tête car j’ai une grande admiration pour Chuck Yager et ce parallèle entre l’évolution de l’aviation et de l’astronautique m’a beaucoup plu. J’aime aussi « Spitfire », « Memphis Belle », des gamins qui ont mis toutes leurs tripes pour libérer l’Europe du nazisme.
Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
L’Hiver des Quatres saisons de Vivaldi, l’incontournable chevauchée des Walkirie utilisée par le cinéma.
Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Amélia Earhart qui en plus était très belle, Jacqueline Cochran et ses records, et une française Valérie André pour les hélicos.
Pour les hommes il y a en tellement, j’ai déjà cité Chuck Yager, je vais citer un français qui était un écrivain de grand talent, Antoine de St Exupéry et pour les hélicos Jean Boulet.
Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Passer le mur du son comme Chuck et marcher sur la Lune comme les astronautes US.
Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Aux USA comme dans d’autres pays ce sont les militaires de retour d’OPEX qui sont applaudis et acclamés. Ils n’ont pas les mêmes valeurs que le français moyen. No comments, c’est nul… en plus je n’aime pas le foot ball.
Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
De ne pas sauter et de mieux observer et comparer la morphologie des oiseaux avec celle de l’homme.
Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
La guerre de libération de la Libye où l’ALAT à inversé l’issue des combats sans qu’aucun appareil ne soit touché et sans dégats colatéraux. Interventions par nuit sans Lune (niveau 5, au JVN on distingue à peine l’horizon), évolution très près du sol entre 10 et 150 m, pour garantir au maximum la protection des équipages, très grande imbrication dans le dispositif adverse, tirs au canon (13 500 obus de 30) parfois à quelques dizaines de mètres, à la roquette (1 620 roquettes) et au missile (425 missiles HOT), en allant chercher les cibles une par une, où qu’elles se trouvent. Plus de 600 cibles détruites dont 400 véhicules et des gros blindés, en 1117 HDV.
Cet exploit a été salué par toutes les armées occidentales.
Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Je ne regrette jamais de prendre l’avion et j’aime ça, bien entendu il y a des incidents et quand on est loin du pare brise on regrette parfois d’avoir à faire à des gens moins compétents. Un poser à Nantes avec un SAAB ou j’ai vu le saumon de l’aile droite passer à moins d’un mètre du sol après un rebond, en précisant qu’il n’ y avait pas de vent. Ou encore un brutal coup de palonnier à gauche juste après le poser des roues et violent retour dans l’axe, tellement violents que les coffres à bagages se sont ouvert et des bagages sont tombés. C’était à Los ageles avec un 380, pas un mot d’explication, ni d’excuse des PNT, ni des PNC.
Qu’évoque pour vous un aéroport ?
C’est selon les aéroports, l’aventure et le voyage, le plaisir de partir ou d’arriver.
Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Quand j’étais enfant j’ai toujours voulu être aviateur aussi loin que mes souvenirs me le permettent. C’est pourquoi dès que j’en ai eu les moyens j’ai commencé à voler. Ma carrière de pilote ALAT a été brisée en deux temps la première fois en 1966 ou j’étais 8ème au test pour 7 places sur plus de 100 candidats. En attente de place j’ai choisi d’être météo par passion pour la physique et les maths, surtout que l’on m’avait dit que je pourrai changer de spécialité. En 1975 je devais partir en stage hélico en septembre, au printemps j’avais repassé les tests avec succès et la visite PN. Pas de chance entretemps la Direction du personnel de l’Armée de Terre avait qualifiée la spécialité MTO comme rare et interdit le changement de spécialité pour les météorologistes. J’ai quand même quitté cette spécialité en devenant officier mais la limite d’âge pour faire un stage pilote étair dépassée. Quand j’ai quitté l’ALAT j’avais quand même accumulé une très grande quantité d’HDV où assez souvent en place gauche j’ai tenu les commandes (il y a prescription et les CDB qui me laissaient le manche sont tous retraités).
De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
D’avoir prévu des chutes de neige record sur l’Allemagne en avril 1973 (le 13 si je me souviens bien), alors que se déroulaient de très grands exercices OTAN. On aurait voulu me fusiller après ce briefing tellement tout le monde ni croyait pas, on (d’autres MTO) m’a traité comme un imbécile, ni connaissant rien. La nuit suivante il est tombé 30 cm dans la vallée du Rhin à 3h10 du matin, j’était à la fenêtre à attendre. Des pales d’hélicos on cassées sous le poids de la neige au camps de Stetten. Le lendemain je n’était plus le crétin de service de la veille. Une occlusion rétrograde venant de Russie avait fait pas mal de dégâts.
Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Pilote hélico, je suis breveté avion depuis 1969. Quand je vais à Cap Canaveral, j’y suis allé un demi douzaine de fois, impossible de passer en Floride sans aller à Tituville, je rêve aussi d’aller dans l’espace.
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