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Jean-Michel HERPIN

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Aerobuzz

Il était persuadé que le métier de pilote de chasse ne lui était pas socialement autorisé. A la tête de la Patrouille de France, Jean-Michel Herpin veut convaincre les plus jeunes qu’il rencontre après chaque présentation qu’un rêve peut devenir réalité à condition de s’en donner les moyens.


Aerobuzz.fr – Vous souvenez vous de votre baptême de l’air ?
Jean-Michel Herpin – Mon premier vol au sein de l’Armée de l’air s’est effectué sur C160 Transall. Mais je me souviens surtout de mon premier vol sur avion de chasse au sein de l’ETO de Cazaux. Déjà un Alpha Jet même s’il n’était pas bleu blanc rouge. Ce fut un vol extraordinaire car je découvrais ce qu’était la poussée au décollage, le facteur de charge, les manœuvres de combat…Bref tout ce qui fait le quotidien du pilote de chasse. Après un tel vol, impossible de faire autre chose que ce fabuleux métier.

Quelle est pour vous la plus belle machine volante ?
Pour les pilotes de chasse, la plus belle machine est en général leur premier amour c’est à dire leur premier avion opérationnel. C’est avec elle que l’on a appris les bases du métier de pilote de chasse opérationnel, les premières opérations extérieurs, J’ai donc une sensibilité particulière pour le Mirage 2000D. Mais je ne suis pas objectif… C’est d’ailleurs le sens de la question n’est ce pas ?

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez vous ?
Un Alpha jet. Bleu blanc rouge bien sûr…

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
J’ai lu et relu le livre de Jean Louis Monnet, « le baiser de la mort » relatant son passage au sein de la Patrouille de France. Cela m’a profondément touché par la franchise de l’auteur et par la richesse humaine et technique de cette incroyable aventure.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
J’ai lu dernièrement « Spatiale Première » écrit par Monsieur Bernard Chabbert sur l’aventure spatiale de Jean Loup Chrétien et Patrick Baudry, parrains de la Patrouille de France cette année.
On le dévore en quelques heures et on se rend mieux compte de ce que fut cette fabuleuse aventure de ces pionniers en pleine guerre froide…

Quel est votre film aéronautique de référence ?
Fly boys de Tony Bill.

Quelle chanson ou musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
Je ne suis pas un grand mélomane mais la musique philharmonique qui accompagne les séquences en vol de la Patrouille de France tournée par Eric Magnan est parfaitement adaptée.

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
René Fonck et Maryse Bastié.

Quel exploit aéronautique auriez vous aimé réaliser ?
Participer à la bataille d’Angleterre.

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Ce n’est pas tout à fait vrai. Je vous invite à venir sur les aérodromes sur lesquels nous nous posons pour que vous vous rendiez compte de la ferveur populaire qui encadre l’arrivée de la Patrouille de France. Je me souviens notamment cette année, de l’accueil extraordinaire de la population normande lors de notre passage au Havre pour commémorer les 70 ans du Débarquement en Normandie. Il y a un vrai attachement des français envers leurs aviateurs en général et en leur patrouille en particulier.

Qu’auriez vous conseillé à Icare ?
D’attendre quelques centaines d’années de plus avant de s’élancer…mais de ne jamais renoncer à ses rêves. C’est également le message que nous apportons aux petits Icare que nous rencontrons lors des meetings. Avec beaucoup de travail, de motivation et de passion nous sommes arrivés à devenir pilotes, alors pourquoi pas eux ?

Quel le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Il y en a plusieurs, mais j’en retiendrais deux. Le saut de Baumgartner car il allie la performance sportive à la performance mentale et technique. Le vol du Solar Impulse car il ouvre une voie alternative. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements mais n’a-t-on pas commencé à voler sur des machines faites de toiles et de bois il y a un peu plus de cent ans ?

Vous est il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Non, jamais.

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Un passage obligé entre deux vols.

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
J’ai mis du temps à prendre conscience qu’être pilote était une possibilité réelle même pour moi. Issu d’un milieu scientifique, je pensais que cela était réservé à une élite. Il n’était pas imaginable que je puisse en faire partie. Je m’étais orienté vers le métier d’ingénieur au service de ces élites. Tout a changé lorsqu’un camarade de classe m’a dit qu’on pouvait passer le concours de l’école de l’air et devenir pilote de chasse. J’ai réalisé que ce métier était ouvert à tous. Ce fut le tournant de ma vie.

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?
D’avoir représenté et de représenter du mieux possible tous mes frères d’armes tous les week-end avec mon équipe.

Quelle autre activité auriez vous pu ou aimé faire ?
Leader solo de la Patrouille de France…

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View Comments

  • Jean-Michel HERPIN
    Un rêve qui le restera pour certain.a 57 ans,je n ai toujours fait le deuil de ce rêve. Une vue pas aux normes peut le briser.le plus dur c'est de connaître des personnes qui ont pu réaliser mon rêve de gosse en ayant jamais eu la moindre passion et qui ne connaissaient rien a l aviation en terminale..même au sol ,avec y5 on n'est pas grand chose.quand on veut ,on peux c'est une belle "c.....e"

    • Jean-Michel HERPIN
      Bonjour,
      Je vous conseille de lire (ou relire) l'interview de Jacques Bothelin qui malgré une vue pas aux normes militaires est leader d'une patrouille sur avions de chasse. Alors ce n'est certes pas la patrouille de France mais l'exploit n'en reste pas moins extraordinaire.
      Et si y5 vous empêche d'avoir ne serait-ce que la classe 2, Aviasim ou Renaud Emont montre que la simulation offre des possibilités de plaisir immenses (même si c'est de l'aviation civile). Alors oui ce n'est pas la même chose, mais à leur façon ils ont réalisé le rêve d'Icare et le font même partager.
      Oui, il y a 1000 façons de réaliser son rêve si on s'en donne les moyens.
      Bien sur qu'il y aura des déçus, un concours aussi sélectif ne peut que créer des déçus mais il faut essayer d'autres voies, elles sont innombrables.

    • Jean-Michel HERPIN
      Je connais des personnes, qui ont fait le deuil d'être un jour pilote de chasse, mais qui ont réalisé leur rêve en devenant pilote d'aéroclub, ou même à votre âge se sont orientés vers l'U.L.M; pourquoi avez-vous abandonné votre rêve?

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