Jean MOLVEAU

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Jean Molveau – Parfaitement, sauf de la date. Je devais avoir 8 ans – c’était il y a longtemps ! Embarqué derrière avec mon père et une cousine de ma grand-mère, dans un Fairchild Ranger, à Toussus-le-Noble. Au roulage, un grand boum et le pilote (il portait un serre-tête, je m’en souviens !) qui contacte la tour pour signaler qu’il a heurté une balise… Une expérience…

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
La mienne, évidemment !

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Le Blériot XI. On ne rendra jamais assez hommage aux pionniers, ceux par lesquels on vole aujourd’hui sans se poser de questions.

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
La Belle-Epoque des pionniers de Port-Aviation (Lys-éditions Amatteis, 2009). Normal, je l’ai (co)écrit. Hommage aux pionniers, disais-je.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Les Cahiers des as oubliés 14-18. Chapeau à Claude Thollon-Pommerol pour l’œuvre considérable dans laquelle il s’est lancé, de restituer l’histoire des ailes françaises, des plus célèbres aux plus anonymes, de la Grande Guerre.

Quel est votre film aéronautique préféré ?
Les merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines, of course !

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
La Symphonie Fantastique de Louis Blériot – pardon, d’Hector Berlioz !

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Wilbur Wright, le fondateur (mais n’oublions pas Orville). Elise Deroche, autrement dit la baronne Raymonde de Laroche, première aviatrice : il fallait en avoir des c… pour faire voler un Voisin en 1909 !

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Traverser la Manche en 1909 en Molveau…

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Il faut s’élever au-dessus de ce débat.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
De s’inscrire dans un club de vol à voile. Son père a réussi le premier « but fixé » sans moteur, et lui la première vache. Vraiment dommage…

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Mon lâcher. Après avoir été longtemps spotter et fan de maquettes, en fait, le gamin que j’étais encore ne se croyait pas capable de piloter. Certains se sont ingéniés à me prouver que j’avais tort – merci à eux !

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Jamais. Ah si, peut-être, si j’ai eu le choix un jour entre un vol en planeur et un vol en avion et que j’ai choisi ce dernier – une erreur !

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Une immense et magnifique volière, la porte ouverte sur le monde. Bateau, non ?

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Essayer de transformer mon rêve en réalité… Le déclic est dû à Tanguy et Laverdure qui un jour m’ont fait partager un « Danger dans le ciel ».

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
D’avoir assuré une certaine continuité aux magazines Aviasport et Vol à Voile et d’avoir jadis fait partie de l’équipe qui fonda ce bimestriel.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Historien de l’aviation. Ou gardien au musée de l’Air. Ou pilote de ligne, bien sûr – mais c’est un peu surfait, la réalité est souvent dure… En fait, j’aurais pu faire tout ce qui est humainement possible en cotoyant des machines volantes.