Voltigeur de haut niveau depuis 20 ans, c’est sur le circuit Red Bull Air Race qu’il a acquis sa notoriété internationale. Attaché à ses racines corses, Nicolas Ivanoff sillonne désormais la planète pour faire le spectacle, à 20 m de hauteur et à plus de 420 km/h devant des foules impressionnées. Il dispute ce week-end, en Pologne, la 4ème manche du championnat Red Bull Air Race 2014.
Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Nicolas Ivanoff – Je ne m’en souviens pas. J’avais trois ans et c’était pour faire Paris-Ajaccio, pour aller en vacances chez mes grands-parents. Je me souviens de mon premier vol en petit avion. C’était à Toussus-le-Noble, mon premier cours en Cessna C150. Je me souviens aussi de mon baptême voltige. C’était en Cap 10, avec André Roland, le président de l’aéro-club d’Ajaccio.
Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
C’est difficile à dire. Il y en a beaucoup. De tous les avions que j’ai pilotés, le meilleur est l’Edge 54O avec lequel je vole en ce moment. Il y a tellement de beaux avions… Pour moi le Cap 10 garde une certaine valeur ; il a été mon bureau pendant longtemps.
Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
(Rire). Peut-être le Concorde… à l’atterrissage. A cause de son nez…
Quel est votre livre aéronautique de référence ?
Je n’en ai pas trop. A part Aerobuzz.fr, je ne lis pas grand chose… (Rire)
Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Aerobuzz.fr… Evidemment !
Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Le bal des aigles ». Il s’agit des séquences aériennes du film Les chevaliers du ciel. Eric Magnan, le réalisateur, m’avait envoyé le DVD. Il faisait moche quand je l’ai regardé. Après j’étais en pleine forme !
Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
La musique de ce film d’Eric Magnan.
Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Catherine Maunoury parce qu’elle à ouvert la voie et qu’elle est toujours dans la voltige. Deux titres de championne du monde, dix de championne de France. Elle a lancé la machine des victoires pour la voltige Française.
Chez les hommes, tous les champions du monde sont impressionnants, à commencer par Coco Bessière. Il y a aussi les pionniers de l’aviation… On ne peut pas faire plus, ni mieux. Impossible de comparer l’aviateur sportif avec ces gens. Il y a une notion de courage et de danger qui a disparu.
Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
J’aurais aimé être champion du monde de voltige. J’aurais aussi aimé faire des courses sur les hydravions de l’entre-deux guerres pour battre des records de vitesse. Ces avions étaient super beaux.
Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Les footballeurs font rêver les gens à l’échelle planétaire. Nous en faisons rêver quelques uns les week-ends, le temps d’un meeting aérien. Ca ne me dérange pas. Et puis il vaut mieux que les footballeurs prennent l’avion plutôt que le train.
Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
De choisir des ailes en carbone et de prendre de la bonne résine.
Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
J’ai été impressionné par le saut de Felix Baumgartner, par l’impact médiatique qu’il a eu. J’étais en meeting à Sainte-Maxime. Les images étaient retransmises en direct. Même si je ne l’ai pas vécu, j’avais l’impression qu’on retrouvait les images du premier homme sur la Lune. Tout le monde était captivé par cet événement aéronautique. L’exploit n’était pas que médiatique. Il était aussi technique.
Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
En avion de ligne : non ! Mais en tant que pilote privé, je me suis retrouvé dans des conditions météo pas terribles. Ces fois-là, j’aurais mieux fait de rester chez moi. J’ai eu quelques convoyages un peu chauds aussi…
Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Un aéroport comme Roissy est une espèce de ville. Je suis toujours très impressionné. C’est un monde à part. C’est un lieu d’évasion. C’est toujours un moment de joie.
Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Par hasard. J’étais en prépa pour devenir ingénieur et j’ai tenté le concours de l’ENAC. J’ai échoué, mais c’est à ce moment-là que j’ai commencé à piloter. En faisant par hasard de la voltige, j’ai décidé de continuer dans cette voie. Quand j’étais petit, je voulais être pilote de voitures de course.
De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Mon parcours de sportif de l’aéronautique n’est pas si mauvais que cela. Je n’ai ni le titre de champion du monde, ni de champion de France, j’ai fait des podiums. Je fais toujours partie, très modestement, des meilleurs. J’ai pu arriver au haut niveau dans le sport.
Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
J’aurais pu dessiner des bateaux, être architecte naval. Mais comme on dit que je ressemble à Alain Prost, j’aurais pu prendre sa place. Je suis plus rapide que lui. Je veux bien échanger un tour d’avion contre un tour de voiture avec Prost.
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Nicolas IVANOFF
Bravo Nicolas !
Je vous ai vu voler à Barcelone, le RB Air Race est vraiment ce que j'ai vu de plus impressionnant !
Je tente d'expliquer à mes enfants que ce qui est important ce n'est pas tant le matériel que ce que chacun est capable de faire avec.
Vous avez des machines fantastiques dont vous tirez les plus belles symphonies avec grand talent.
Les avions comme les bateaux, quand ils sont "beaux", généralement ils "vont bien".
Bravo encore !