Pascal DAUSSIN

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Pascal Daussin – Oui, en 1976, j’avais douze ans. Nous étions en vacances en famille dans le Contentin pas loin de l’aéroclub de Lessay. Et c’est ma marraine qui m’a fait le cadeau du baptême de l’air. Vol d’une quarantaine de minutes dans un Rallye. J’ai contacté l’aéroclub dernièrement pour essayer de retrouver une trace de ce vol et connaître le nom du pilote, la date précise, mais le club ne dispose plus d’archives de cette époque. Il me reste une petite photo couleur où on déchiffre l’immatriculation de l’avion F-BXMG

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Impossible de répondre autrement que par une réponse plurielle. Côté réacteurs, le F-15 Eagle et le Concorde, côté hélices le Marchetti SF-260 et le Pitts S1. Je reste très attaché au C-130 Hercules sur lequel j’ai commencé ma carrière de mécanicien navigant.

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Un biplace simple à mettre en œuvre et à exploiter, ne consommant pas beaucoup de carburant, confortable, pas trop bruyant, bien équipé et facile à piloter. Ça ressemble plutôt à un ULM

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
J’ai un vieux Jane’s de poche acheté dans les années 1990, qui a autant d’heures de vol que ma valise de doc. J’ai toujours du plaisir à l’ouvrir, à regarder les photos, à lire les caractéristiques, à revoir des avions devenus rares, à me tester.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
« Mirage F1 » d’Alexandre Paringaux, édité à l’occasion du retrait du service de l’avion, après plus de 40 ans dans l’armée de l’air.

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Top Gun », je ne sais pas combien de fois je l’ai regardé.

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
« L’hôtesse de l’air » de Jacques DUTRONC. …toute ma vie j’ai rêvé de voir le bas d’en haut…

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Le qualificatif grand ou grande me fait penser à un exploit, mais cela est rarement le fait d’un seul homme ou d’une seule femme. L’instructeur en aéroclub, qui passe son temps libre dans les avions à transmettre avec humilité et passion son savoir, est aussi à mes yeux, un grand aviateur ou une grande aviatrice.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Faire un Paris New-York en Concorde sur le siège de l’officier mécanicien navigant. Quand on voit la multitude des cadrans et systèmes à gérer, chaque traversée à Mach 2, devait relever de l’exploit.

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Rien, je ne fais pas partie de ces foules.

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
Je lui aurais modestement conseillé de se concentrer sur le pilotage et de laisser la gestion du système propulsif au mécanicien navigant qu’il aurait pris soin d’emmener.

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
L’ascension suivi du saut de Félix Baumgartner

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Non. En revanche je regretterai sans doute un jour le fait de ne plus pouvoir le prendre

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Un endroit où on perd du temps, où une bouteille d’eau est dangereuse avant le contrôle de sécurité mais ne l’est plus dans la boutique juste après, où vos chaussures sont assimilées à des engins explosifs, où une pince à épiler prend des airs d’arme de guerre, où tout est fermé la nuit, où tout est cher, où le sens de l’orientation devient vital…

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Je ne sais pas. J’ai dû naître avec l’envie de travailler sur avion

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Ma famille est sans doute fière de moi. Pour ma part, je suis déjà assez content de faire un métier que j’ai choisi et qui me plaît

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Pilote de chasse ou chef d’orchestre