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Stéphane MAYER

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Aerobuzz

Sous sa présidence, Daher-Socata a non seulement renforcé son statut de constructeur aéronautique en lançant le TBM 900, mais le pole aéronautique du groupe Daher est surtout devenu un sous-traitant de référence, présent sur tous les programmes phares. Stéphane Mayer pilote l’industrie comme les avions, avec passion.


Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Stéphane Mayer Mon tout premier vol a été, à 12 ans, un Paris – New York en Boeing 707 d’Air France. Mais après, pour un passionné d’aéronautique, chaque « premier vol » est une nouvelle émotion que l’on retient pour toujours : la première fois en Concorde, en Airbus A380, le premier vol solo, le premier vol en commandant de bord avec des passagers, le premier vol sur un nouveau type d’avion …

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
C’est difficile de choisir « la » plus belle car il y a tellement de catégories de machines, avec chacune son champion : le P-51 Mustang pour les Warbirds, le SR-71 Blackbird pour les avions militaires, le Concorde pour les avions de ligne, sans oublier le TBM 900 pour l’aviation générale …

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
J’aurais aimé être un Aviat Husky. Ainsi je passerais ma vie en montagne, avec mes skis aux pieds. Et de temps en temps, quand l’envie me viendrait, je les rétracterais pour descendre en plaine. Ou bien encore je mettrais mes flotteurs pour aller faire un tour sur l’eau.

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
C’est un des livres de St Exupéry, le pilote romancier, philosophe et poète : « Terre des Hommes », où est notamment raconté l’admirable exploit humain de Guillaumet qui, à force de volonté, échappera à la mort dans la Cordillère des Andes.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
Dans le domaine aéronautique, je recommande sans hésiter ces 3 récents livres : « Les essais en vol de l’A380 » par Claude Lelaie, « Une brève histoire de l’aviation » par Michel Polacco et « Les Ailes du Défi » par Daphné Desrosiers.
Pour rire, lisez Nick Hornby (« A propos d’un gamin » …), Douglas Adams (les 5 épisodes du routard galactique …) et aussi le merveilleux « Princess Bride » de William Goldman.
Et pour changer d’univers, prenez le dernier-né de Robert Silverberg, « Dernières nouvelles de Majipoor ».

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines », un film qui rend hommage aux pionniers de l’aviation en mettant en scène une course aérienne entre Londres et Paris au début du XXème siècle. C’est aussi une comédie qui traite avec humour des supposés travers des différentes nationalités des pilotes participants (français compris !) : un régal quand on a travaillé des années dans des programmes et des entreprises qui sont par essence des coopérations internationales, où il est souvent difficile de vaincre les différences culturelles.

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
La musique classique a ma préférence en général. Les sons de la clarinette ou des voix de sopranos dans certaines œuvres de Mozart sont si parfaits par leur harmonie et leur équilibre, qu’ils rendent sa musique absolument aérienne.

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
Si on cherche d’abord spontanément la réponse parmi les véritables héros des débuts de l’aviation, ils et elles sont trop nombreux pour les départager : en citer 2 dévaloriserait le courage des autres. Alors les plus grands aviateurs ou aviatrices, ex aequo, ce sont tous ceux qui accomplissent chacune de leurs missions, facile ou pas, première mondiale ou vol quotidien, avec un sans-faute dans les domaines primordiaux de la sécurité et de l’efficacité des vols.

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
En traversant l’Atlantique en TBM, avec la sécurité et le confort apportés par cet avion et ses équipements, je pense souvent aux conditions si différentes des premiers survols maritimes en monomoteur. Sans oublier les premières traversées de Louis Blériot et Roland Garros, celle de New York à Paris par Charles Lindbergh sur son Spirit of St Louis est l’exploit aéronautique que j’aurais aimé tenter.

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Un vol qui était un exploit il y a 100 ans, ou même 80 ans, est aujourd’hui devenu un processus régulier, fiable et sûr, qui ne déplace donc plus les foules. Ces progrès permettent la banalisation du transport aérien, ce qui est assurément une bonne chose pour tous. Heureusement, il reste une immense passion dans les usines aéronautiques, lors des premiers vols, dans les salons et les meetings aériens … et là il y a du monde sur les aéroports pour admirer les avions et les aviateurs !

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
Je lui aurais donné 3 conseils. Un avis d’ingénieur : mieux faire ses calculs de structure. Une règle de pilote : mieux connaître son manuel de vol. Et un point de vue d’entrepreneur : se lancer et décoller, car qui ne risque rien n’a rien !

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
L’aventure du Concorde est fascinante : c’est un avion tellement performant, en avance sur son temps, qui a repoussé les limites du savoir et atteint des sommets pour tous ses paramètres. J’espère que l’arrêt des vols supersoniques civils n’est qu’une parenthèse à l’échelle de l’histoire de l’aéronautique, qui démontre comment on a longtemps cherché à voler de plus en plus vite.

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Oui, en VFR, alors que la météo s’était significativement dégradée. Ce genre de situation est une des premières causes d’accidents en aviation générale. Après, j’ai passé la qualification de vol aux instruments, qui permet sans nul doute d’améliorer la sécurité. Cette qualification est fort heureusement en train de devenir de plus en plus accessible aux pilotes privés français et européens, grâce aux évolutions réglementaires récentes.

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
C’est le point de départ d’une aventure, là où les avions s’élèvent dans l’air.

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Attiré par les avions depuis longtemps, après le temps des maquettes en plastique et des fascicules hebdomadaires de « L’encyclopédie illustrée de l’aviation », j’avais choisi et obtenu de faire mon service militaire dans l’armée de l’air. C’est cette année que le déclic a eu lieu avec des moments mémorables : l’entraînement de la Patrouille de France dans le ciel de Salon-de-Provence, quelques vols en Fouga Magister, le ballet des Mirage F1 de la Base Aérienne de Reims … Après des premiers choix professionnels qui m’ont occupé quelques années, je suis devenu pilote privé, puis j’ai eu la chance de rejoindre l’industrie aéronautique.

De quoi êtes-vous le plus fier dans votre carrière ?
Sans doute de voir le résultat d’études, de décisions et de réalisations d’une équipe motivée aboutir à un nouvel avion. Outre de nombreux sous-ensembles et aérostructures pour des avions remarquables comme les Falcon ou les Airbus, j’ai lancé et conduit les programmes du TBM 850, des versions 600 des ATR 72 et 42 et plus récemment du TBM 900. C’est ce dernier qui a ma préférence, car, si ces 4 avions ont rencontré le succès commercial, piloter le dernier-né de la famille TBM est, de l’avis général, un immense plaisir.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
Je m’intéresse à beaucoup de choses, je pense que j’aurais aimé devenir pilote professionnel, travailler dans le secteur des technologies de l’information, faire du cinéma, ou encore être enseignant et chercheur en astrophysique : encore tourné vers le ciel !

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