Zo RAMAROMISA

Aerobuzz.fr – Vous souvenez-vous de votre baptême de l’air ?
Zo Ramaromisa – J’étais trop petit mais c’était sûrement dans un des avions de l’Aéroclub de Tananarive (Madagascar), dans les années 70.

Quel est pour vous la plus belle machine volante ?
Si c’est dans l’esthétisme pure, je dirais un Phantom IV !
Autrement, si on parle d’ « affect », ce serait chaque nouveau Robin DR401 qui vole la première fois en sortant d’usine ! J’ai essayé depuis ces dernières années à rendre nos DR401..plus beaux, j’espère que vos yeux seront complices !

Si vous étiez un aéronef, lequel seriez-vous ?
Un « zoiseau » androïde et hybride ! Yves Rossy et Buzz L’éclair sont sur la bonne voie !

Quel est votre livre aéronautique de référence ?
« Le livre d’or de l’Aviation Malgache » de M Jean-Pierre Penette.

Quelle est votre dernière lecture que vous recommanderiez ?
« Le guide de l’instructeur » du SEFA devenu ENAC.

Quel est votre film aéronautique préféré ?
« Les Joies du Vol », que j’ai eu l’honneur de réaliser avec l’appui des différents aéroclubs en Rhône-Alpes en 2005. C’est un DVD qui montre de manière contemplative les activités au sein d’un aéroclub : Vol de nuit, vol montagne, la voltige, les avions anciens et la patrouille en DR400.

Quelle chanson ou quelle musique évoque le mieux l’aviation selon vous ?
« Sail On » des « The Commodores». On est dans la Soul Music, Babe !

Quels sont pour vous le plus grand aviateur et la plus grande aviatrice ?
On ne peut pas dire « LE », mais « LES ».
Déjà une mention spéciale pour les pilotes NOIRS de l’escadron « TUSKEGEE AIRMEN », sur Mustang P-51 « red tails » pour bien montrer le « type » de pilotes ! De belles et foudroyantes guêpes noires de la Deuxième Guerre !
Puis viennent ceux que j’ai eu la chance de voir à l’œuvre assez longuement :
-M. Daniel RAMAROMISA (mon père), qui était LE SOCLE de la formation PPL à Madagascar vers 1980.
-M Jacques Aboulin , champion du monde en vol à voile et un des hauts responsables à l’ENAC.
-M Alain Ruelloux, ex -pilote MIRAGE IV et pilote réceptionneur de l’ex-Apex AIRCRAFT.
…bref, comme le dit si bien M Aboulin : de vrais AVIATEURS ! (l’aviateur en question se reconnaîtra !)

Quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ?
Un exploit déjà fait par quelques uns, mais qui me tient à cœur : décoller d’un coin de la France et atterrir à Madagascar au bord d’un ROBIN DR401 !

Ce ne sont plus les aviateurs que les foules accueillent à leur arrivée sur les aéroports, mais les footballeurs. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?
Que d’une façon où d’une autre la foule à l’aéroport a oublié qui a emmené les footballeurs à bon port ! C’est une question d’époque et l’émerveillement de la foule…est malléable !

Qu’auriez-vous conseillé à Icare ?
Ce serait trop facile et mal placé, des siècles après, d’émettre des conseils à l’endroit d’un gars de son calibre ! Je lui dit plutôt MERCI car sans lui…bref, il lui manquait juste un staff adapté à ses visions !

Quel est le plus grand événement ou exploit aéronautique de ces dernières années ?
Permettez-moi d’inclure les années1970 dans ces dernières années, car le plus grand événement, je dirais même définitivement énorme est que la France ait pu industrialiser le DR400 pour l’essor de l’aviation populaire !

Vous est-il arrivé de regretter d’avoir pris l’avion ?
Prendre l’avion JAMAIS, mais entreprendre un vol en tant de CDB, si !
Je me suis fait peur lors d’un trajet Cannes-Grenoble le Versoud au commande d’un DR400.
MTO pourtant OK au départ, arrivé au niveau de GAP, les nuages se soudent autour du zinc. J’ai perdu mes repères, mes PAX étaient tétanisés car j’ai du jouer avec les reliefs alors que je n’avais pas la qualification montagne ! J’ai feinté la dignité et la plénitude pour les rassurer, alors que j’étais largué total ! Je suis là pour en parler, certes, mais c’était le vol qui m’a le plus apporté en terme d’expériences.

Qu’évoque pour vous un aéroport ?
Un no-man’s land ! Un lieu universel qui permet à l’humanité de se rejoindre ! Que vous soyez à Darois (France), à Morondava (Madagascar) ou à LA (USA), on a l’impression d’être au même endroit !

Qui ou quoi vous a amené à l’aéronautique ?
Une évacuation sanitaire improvisée à Madagascar, qui a sauvé la vie d’un individu gravement malade, habitant au fin fond de la brousse, grâce à un Piper Aztec. Le dispensaire le plus proche se trouvait à une journée de marche ! Sa famille a eu la bonne idée de se rendre à l’aérodrome (en fait une piste en terre balisée par des pierres), et notre pilote qui vient d’y déposer des touristes a accepté dare-dare d’embarquer le malade, « gratos », vers la Capitale ! Après seulement 1 h 20 de vol, notre homme a été secouru et accueilli SVP par une ambulance sur le tarmac !!
Piloter c’est tip-top, mais jouer avec l’espace-temps pour sauver une vie c’est le top of the top ! Seul, un Aviateur et son avion peuvent le faire !

De quoi êtes vous le plus fier dans votre carrière ?
Deux choses :
– d’avoir en 2003 réalisé un Cd.Rom interactif pour accompagner les élèves PPL, avec le soutien de l’ex-SEFA devenu ENAC
– d’avoir pu re-désigner en 2014, le DR401 avec toute l’équipe de Robin Aircraft.

Quelle autre activité auriez-vous pu faire, ou aimé faire ?
En 20 années, j’ai eu la chance de devenir pro dans au moins 10 secteurs d’activités et cela en partant de la musique, l’audio-visuel, la presse, en passant par l’informatique institutionnelle et finalement dans l’aéronautique ! J’aimerais toujours avoir une activité qui me passionne tant qu’il est question de créativité et de partage des acquis !