Un destin austral

Un roman d’amour qui met en scène les défricheurs de l’Aéropostale, signé par l’un des plus fins connaisseurs des Lignes Latécoère.

L’itinéraire romanesque d’un mécanicien de l’Aéropostale devenu chauffeur d’Eva Perón raconté par Bernard Bacquié qui troque, ici, sa plume d’historien de la Ligne, pour celle de romancier. Le décor de cette histoire d’amour est le Buenos-Aires de 1930 où Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry et les autres pionniers de l’épopée Latécoère sont en train de construire le réseau aérien postal sud-américain. Ils sont des personnages à part entière de ce drame qui est l’occasion pour l’auteur de mettre en scène de véritables icones sous un jour différent.

En choisissant d’écrire un roman, l’historien s’est accordé d’aborder cette page d’histoire qu’il connaît parfaitement bien, à travers la vie quotidienne de ceux qui l’ont écrite. Les détails pratiques et les anecdotes nourrissent le récit. Ils le ralentissent aussi, à certains moments, quand l’historien prend l’ascendant sur le romancier. Mais les inconditionnels de la grande aventure humaine que furent les Lignes Latécoère n’en tiendront pas rigueur à l’auteur, ils s’en délecteront au contraire. Au passage, le romancier rend hommage à ceux que l’Histoire a relégué injustement au rang de seconds rôles, comme Negrin, Pranville et Pruneta qui périrent dans un tragique accident, le 9 mai 1930.

Ce roman est aussi pour Bernard Bacquié une soupape qui lui a permis de continuer à écrire sur la Ligne alors qu’il a du renoncer à poursuivre sa grande entreprise de mise en valeur des archives Latécoère pour de regrettables histoires de droits d’auteurs et peut-être plus encore de reconnaissance qui opposent les ayants-droits et l’historien. Par la force des événements, l’auteur des « Carnets de la Ligne », entame une nouvelle carrière de romancier.

Gil Roy