Un dimanche matin sur les terrasses de l’aéroport Berlin-Tegel

Pour deux euros, il est possible de s’offrir une place aux premières loges avec vue plongeante sur le tarmac de l’aéroport de Berlin-Tegel. Impensable en France et pourtant…

Le ticket coûte deux euros. Sans doute pour couvrir les frais de sûreté. Pour ce prix, il est possible de s’offrir un bon moment à regarder décoller et atterrir les 737 de Lufthansa, les A320 d’Air France, Fokker 100 d’Air Berlin… depuis les terrasses de l’aéroport de Berlin-Tegel. 152.000 mouvements par an.

Surplombant le tarmac, ces plates-formes offrent une vue imprenable sur les équipes qui s’affairent autour des avions. Un spectacle fascinant qui attire des dizaines de personnes et qui émerveille les enfants.

Les berlinois s’y rendent en famille, comme autrefois, les parisiens allaient le dimanche à Orly voir s’envoler les 727 d’Air France, les DC10 d’UTA et les Mercure d’Air Inter. La belle époque. C’était avant… Avant les attentats, bien sûr ! Un jour, les autorités ont décidé d’interdire l’accès à ces postes d’observation privilégiés pour ne pas favoriser le travail des terroristes. C’était de bonne guerre.

Depuis, les postes d’inspection filtrage et les portiques de détection se sont généralisés dans les aéroports. Les moyens de contrôle se sont renforcés. Aujourd’hui, il est possible de filtrer les mauvaises intentions… C’est ce que font les autorités allemandes à Tegel, mais aussi sur d’autres aéroports comme à Francfort (500.000 mouvements par an !)

Pour accéder aux terrasses, la procédure est la même que pour pénétrer en salle d’embarquement. Il faut passer un PIF. Il fallait y penser ! Pourquoi, ce qui est possible en Allemagne, n’est même pas concevable en France ?

Sur les terrasses, les visiteurs ne sont pas non plus enfermés dans des cages et la zone n’est pas patrouillée par des soldats armés. Les gens sont libres de photographier ce qu’ils veulent. Même la base américaine située en face, avec ses Galaxy, ses Cobra et ses Sikorsky S61.

Question de culture. Et si nous demandions à la DGAC d’étudier la question ?

Gil Roy à Berlin. 8 Juin 2008