Dans « Cauchemar en Afghanistan » (éditions JPO), le major Michael Franzak du corps des Marines des Etats-Unis, raconte avec franchise et simplicité son année passée à faire la guerre dans le ciel afghan aux commande de son Harrier… Une année de cauchemar.
C’est sur la base aérienne américaine de Bagram, coincée entre les massifs montagneux de l’Hindou Kouch dont les sommets s’élèvent à près de 7000 mètres, et à quelques dizaines de kilomètres au nord de Kaboul, que l’escadron d’attaque VMA-513 va stationner pendant un an, entre la fin de 2002 et la fin de 2003. Avec leurs six jets de combat mono-réacteur AV-8B Harrier, les « Flying Nightmares » (cauchemars volants) – surnom de l’escadron – les pilotes américains vont multiplier les missions quotidiennes de surveillance, de reconnaissance et d’attaque.
Peu, voire pas de temps de repos pour les hommes, entre les missions : décollages, atterrissages, ravitaillements en vol, combats air-sol… de jour comme de nuit, sans répit. Le rythme est tellement soutenu que le major Franzak, l’un des pilotes de l’escadron, va « craquer » plus d’une fois. C’est sans honte, sans pudeur même, que Franzak raconte son histoire. Une histoire de pilote perdu dans une guerre qu’il ne comprend pas très bien, loin de son pays, de sa famille.
Tout commence par une succession ininterrompue de vols de nuit qui bousculent totalement son rythme circadien durant plusieurs mois. Puis ce sont les vols de jours de longue durée, avec plusieurs ravitaillements en vol. Puis arrivent les vols de jour ET les vols de nuit. C’en est trop, beaucoup trop pour notre major. D’autant que les vols sont tous effectués dans des conditions extrêmes : montagnes élevées et vallées encaissées, météo capricieuse, terrain miné de part en part…
Quant au confort des Marines, il se réduit à un simple lit de camp abrité par une toile de tente en lambeaux. Et la température qui varie du froid polaire aux canicules sahariennes. Alors Franzak va abuser d’anxiolytiques et de somnifères et se replier sur lui-même dans cette base américaine, véritable prison sans alcool où la moindre sortie est synonyme de suicide.
Pour tout arranger, Franzak ne supporte pas son chef. Pourtant, notre homme va se battre. Un terrible combat qu’il va mener contre les ennemis (les Talibans et Al-Qaïda) mais aussi et surtout contre lui-même. Finalement, grâce à une volonté exceptionnelle et après quelques combats « réels » qui vont enfin lui ouvrir les yeux, le major Franzak tiendra bon jusqu’à son retour aux Etats-Unis et les retrouvailles de sa femme et de ses deux enfants.
Une belle histoire, authentique, de pilote de chasse, de pilote de guerre, vue non pas de l’intérieur du cockpit d’un Harrier, mais du cerveau et du cœur d’un homme pour qui la guerre et l’éloignement des siens représentent le plus gros des cauchemars.
Bruno Rivière
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Un pilote de Harrier raconte sa guerre d’Afghanistan
A Philippe,
Après vérification auprès de l'éditeur, Michael Franzak est bien "major" au sens américain. Pour information, il est maintenant lieutenant-colonel à la retraite...
Un pilote de Harrier raconte sa guerre d’Afghanistan
Bonjour,
Était ce un major au sens américain ou français ?
Si au sens américain, c'est donc un commandant au sens français.
Très souvent l'erreur de retrouve dans beaucoup de médias.
Philippe
Un pilote de Harrier raconte sa guerre d’Afghanistan
Je pense que les civils afghans ont connu pire, entre les attentats des talibans et les "bavures" des occidentaux. Notre brave pilote, qui a dû en occire plus d'un par inadvertance, a-t-il eu une pensée pour eux?
Un pilote de Harrier raconte sa guerre d’Afghanistan
Franchement ça ne fait pas envie...
Un pilote de Harrier raconte sa guerre d’Afghanistan
@ Manu#1 :
"Les hommes au sol subissent des conditions bien pire et ne font pas de livre pour autant."
J'ai peur de comprendre votre raisonnement : selon vous, puisque que les troupes aux sol n'écrivent pas, il serait injustifié que des pilotes écrivent ?
Qui plus est, dire que les soldats n'écrivent pas est faux… Par exemple, chez le même éditeur (pourtant spécialisé aéro), il y a "Opération Geronimo" écrit par Chuck Pfarrer, un ancien SEAL.
Renseignez-vous, vous trouverez d'autres exemples. :)
Un pilote de Harrier raconte sa guerre d’Afghanistan
C'est ça la guerre!!!
C'est sale, c'est extrêmement dur et nous sommes privé de nos familles pour quelques mois.
Pendant la seconde guerre mondiale, les hommes partaient plusieurs années sans revoir leurs familles, idem en Corée......
Les hommes au sol subissent des conditions bien pire et ne font pas de livre pour autant.
Je parle en connaissance de cause, il ne faisait pas chaud en Bosnie l'hiver....