Le cercle des pilotes d’aéroclub aime se raconter des histoires. Avec « De l’Alaska à l’Oural, les aventures extraordinaires d’un pilote ordinaire » (Editions JPO), Alain Roellinger revient sans pudeur et sans fausse modestie sur ses différents vols à travers le monde, dans des régions dites inhospitalières, mais sublimes…
Mais ce livre va interpeller tous les pilotes qui accepteront d’accompagner Alain Roellinger à travers le monde. Car son livre, d’abord, s’adresse principalement à la communauté aéronautique. Le langage y est parfois technique et, surtout, il vaut mieux avoir déjà volé en monomoteur (comme passager ou comme pilote) pour apprécier tout le côté « exceptionnel » de ces récits des longs survols océaniques ou des escapades au-dessus de régions inhospitalières.
Mais surtout, ce livre pose une fois de plus la question de la sécurité des vols. Notre pilote est assurément quelqu’un de particulièrement responsable, rigoureux et méticuleux : ses récits le prouvent. Pourtant, avec franchise et honnêteté, Alain Roellinger reconnaît qu’il lui est arrivé de voler parfois avec un facteur « chance » incroyable. Par exemple en Islande : « l’avion m’est inconnu, les aérodromes me sont inconnus, les procédures en langue anglaise me sont inconnues, les régions survolées sont inhospitalières… ».
Enfin, au fil des vols, on découvre des événements rares : panne électrique totale de nuit avec un 172 au-dessus du Manitoba ; atterrissage sur un chemin, de nuit, sans moteur, dans le Labrador ; collision en plein vol entre le Rockwell Commander 114 de l’auteur et un Cessna 172 (bilan : deux morts du 172) ; crash au décollage avec un Piper Cub…
Et puis reste une question, à laquelle l’auteur ne répond que très partiellement… à la dernière page du livre. Comment financer autant de voyages autour du monde : billets d’avions, location d’avions, convoyages, taxes, entretien, hébergements… ? D’autant qu’Alain Roellinger le répète sans cesse : il vole seul à bord. Certes, un convoyage en Cessna 182 de Pontivy jusqu’à N’Djamena (Tchad) a bien été financé par une ONG sponsorisée. Mais quel pilote privé peut-il se permettre des vols, seul à bord, aussi nombreux que longs comme les traversées transatlantiques de l’auteur ?
Quoi qu’il en soit, le livre « De l’Alaska à l’Oural, les aventures extraordinaires d’un pilote ordinaire » a permis au pilote que j’ai été (et qui a aussi tutoyé de près la chance !) de rêver un excellent moment…
Bruno Rivière
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Un pilote privé de l’Alaska à l’Oural
Bonjour,
J'ai eu la primeure du manuscrit lorsqu'il était chez "Volez !" où il a failli être édité avant que Méglioli ne mette la clé sous la porte (au fait, quelqu'un a-t-il de ses nouvelles ?). J'ai aussi rencontré l'auteur. Un homme original. Un vrai passionné de l'aventure. En fait, on retrouve chez lui un esprit pionnier qu'on ne peut pas recommander à tout le monde, mais qu'il n'est pas désagréable de trouver encore... Il a en effet volé en prenant des risques, surtout pour quelqu'un qui a commencé à voler tard. Mais toujours seul à bord, comme vous le remarquez. Donc des risques individuels, surtout au-dessus de zones inhabitées. Si ce n'est pas forcément un exemple à suivre, on devine quand même, à la lecture de ses récits mais aussi en lisant d'autres livres, que cette pratique doit être assez courante dans ces régions où l'on se déplace en avion comme nous en voiture.
Sa carrière professionnelle lui a permis de s'offrir ce luxe (voyager, oui, mais déjà acheter ses avions !). Un homme très agréable au demeurant...
Je recommande la lecture !
Un pilote privé de l’Alaska à l’Oural
J'ai eu le plaisir de connaître et de partager durant 3ans, dans les années 95,;ma vie professionnelle avec Alain qui déjà avait quelques heures de vol à son compteur et aussi quelques frasques avec les autorités civiles et militaires de l 'aviation, pour non dépôt de plan de vol et non identification de l'appareil et aussi partager des moments à terre assez rocambolesques que de bons souvenirs malgré parfois un tempérament assez autoritaire
Un pilote privé de l’Alaska à l’Oural
Un livre au titre modeste et qui donne envie de rever...