La passion de Jean Ponsignon pour Concorde l’amena un jour à faire un détour, dont il parle, encore aujourd’hui, avec émotion. A l’occasion du cinquantième anniversaire du 1er vol de Concorde, le 2 mars 1969, les journaliste d’Aerobuzz.fr se souviennent.
Comme tous les passionnés d’aviation je rêvais de voler une fois en Concorde. En 1977, je prenais l’avion à peu près chaque semaine pour me rendre à titre de consultant dans les mines en Afrique, mais aussi au Mexique. Or, la COMUF (Compagnie des Mines d’Uranium de Franceville) me remboursant les voyages en « First » je me rendis compte que pour gagner Libreville, je pouvais, dans le budget imparti, prendre Concorde jusqu’à Dakar (où il faisait escale en se rendant à Rio) et continuer en « Eco » sur le vol côtier (dit de « la laitière » en Caravelle) jusqu’à Libreville, et revenir en France comme d’habitude par Air Gabon.
Le problème était que, sur ce vol, seules quatre places étaient affectées aux passagers pour Dakar et qu’il y avait toujours des ministres et des ambassadeurs qui étaient prioritaires.
Heureusement, après trois mois d’attente, un beau dimanche, il y eut une place pour moi. Des recommandations d’un ami pilote me permirent de m’asseoir deux fois dans le poste de pilotage derrière le Cdt. Caillat : lors du franchissement du mur du son et lors de l’atterrissage.
Pour le passage du mur du son, je me souviens, les pilotes ont allumé la postcombustion pour deux moteurs d’abord et pour les deux autres ensuite pour éviter de secouer les passagers. Puis ils contrôlèrent la vitesse, non pas avec le machmètre, mais avec un thermomètre qui indiquait la température du revêtement du fuselage. Quand celle-ci atteignait 120 degrés à la pointe de l’appareil, on arrêtait d’accélérer. L’avion volait alors à Mach 2,02. Les parois étaient réfrigérées par le kérosène qui circule dans des petits tuyaux ; par dilatation l’avion s’allongeait de 20 cm.
Sur Paris-Dakar, le vol durait environ 2 heures trente. J’étais plus intéressé par mon séjour dans le poste que par le déjeuner sublime qui était servi en cabine. Mais je n’apprécie pas beaucoup le caviar ; je le gardais pour mon beau-frère que je retrouvais à Dakar.
L’atterrissage était impressionnant, car à cause de la position fortement cadrée de l’appareil on ne voyait pas la piste depuis le jump seat. On entendait le mécanicien qui égrène les altitudes jusqu’au toucher des roues.
A l’arrivée, j’étais le seul à descendre et une voiture m’attendait pour m’emmener où je voulais et pour venir me rechercher le lendemain matin pour continuer le vol côtier vers Libreville.
Jean Ponsignon
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Bonjour Jean,
Lire ce genre de souvenir depuis le musée Aéroscopia où je tiens un stand… C'est un pur bonheur en ce jour anniversaire du 1er vol du supersonique.
Au plaisir de se retrouver et de partager de nouveau notre passion et nos souvenirs.
Amitiés.
Jean-Pierre CONDAT
Bonsoir
Quels souvenirs que tant auraient aimé vivre.
1 remarque pour un mot de l'avant dernier § qui dénote pour quelqu'un qui est censé connaître l'aéronautique et que personne de la rédaction n'a relevé !!!!
«... la position fortement "cadrée"... »
Allons c'est "CABRÉE" qu'il faut lire.