Le spectacle aérien, et plus particulièrement les meetings, sont non seulement une occasion de mettre en valeur le patrimoine aéronautique mais ce sont aussi des moyens économiques de maintenir en état de vol des monuments historiques. L’annulation de la quasi totalité des manifestations aériennes, en France et en Europe, en 2020, est une réelle catastrophe pour un pan entier de l’aéronautique.
Un à un, les meetings aériens positionnés de mai à juillet 2020 ont été annulés, ou reportés en seconde partie de la saison. Le calendrier se vidait d’un côté et les dates s’entrechoquaient de l’autre. Chaque jour, de nouvelles mesures restrictives venaient s’ajouter aux obligations de sécurité et de sûreté déjà existantes. Les uns après les autres, les organisateurs ont jeté l’éponge, sans auparavant avoir tout imaginé pour s’adapter.
Sur les 98 événements programmés début janvier 2020 en France, quatre seulement, qui, semble-t-il, ont satisfait aux exigences des autorités préfectorales, ont obtenu le feu vert attendu de leurs organisateurs. Ironie du sort, l’un d’eux, positionné en montagne le dernier week-end du mois d’Août a dû être annulé la vielle de son déroulement… pour cause météo !
A moins d’appartenir à des propriétaires particulièrement aisés, qui en France se comptent sur les doigts de la main, les collections de warbirds ou de chasseurs à réaction sont généralement mis en œuvre par des associations. Celles-ci vivent de subventions qui se font de plus en plus rares, et surtout du produit des engagements en meetings. La plupart de ces collectifs associatifs parviennent à maintenir leur flotte en bon état de préservation grâce aux participations aux frais demandées aux organisateurs pour la prestation lors du meeting, et au bénévolat.
Si les avions modernes ne nécessitent annuellement qu’une visite approfondie et une maintenance classique généralement réalisée dans un atelier spécialisé, ce n’est pas le cas des avions de collection qui, compte tenu de leur âge, de leur fragilité, de leur spécificité, vont employer bien souvent toute une équipe de bénévoles à quasi temps-plein, pendant toute la période hivernale. Cette lourde tâche, pour les « opérateurs » d’avions de collection attachés à la préservation du patrimoine aéronautique, est nécessaire mais pas toujours suffisante pour avoir la chance de pouvoir déclarer sa flotte en situation « V », dès les premières manifestations venues…
Les musées régionaux, autres hauts-lieux de sauvegarde de l’histoire aéronautique, ont également connu de grandes difficultés à traverser cette crise. La période de réouverture post-premier confinement a été de courte durée. Elle est néanmoins survenue au moment de plus forte affluence. Cela n’a pas toujours suffi pour autant à maintenir les comptes au seuil limite et nous avons vu apparaître, pour la première fois, des appels à dons ou des demandes de financements participatifs.
Aérorétro, l’une des plus anciennes collections ayant « pignon sur hangar » à Saint-Rambert-d’Albon, en Vallée du Rhône, tente de faire face aux charges qui, en 2020, ont complètement asséché la caisse : « N’ayant plus de revenus des meetings, nous avons eu beaucoup de difficulté à faire face aux charges fixes et surtout à l’assurance des avions et des bâtiments, qui est de loin notre dépense la plus importante. », explique Jacques Bourret qui fut de nombreuses années à la tête de l’association.
L’annulation du meeting de La Ferté Alais, événement qui génère la plus grande partie des dividendes permettant à l’Amicale Jean-Baptiste Salis (AJBS) de vivre et d’entretenir sa flotte, est une véritable catastrophe économique. Il a obligé ses dirigeants à contracter un emprunt : « Nous avons heureusement bénéficié des aides des collectivités locales et départementales qui nous ont bien aidé dans cette épreuve mais cette manne ne suffit pas à combler la dette. Nous avons même pensé vendre un, voire des avions pour rembourser notre emprunt » précise Cyrille Valente Président de l’AJBS.
D’autres initiatives ont également vu le jour pour pallier à cette situation particulière et tenter de maintenir le lien avec le public, obligeant les organisateurs à s’adapter et faire preuve d’imagination en utilisant les technologies actuelles de diffusion des images. Le meeting virtuel est né de cette situation et, dans les traces de ceux diffusés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, deux enseignes françaises se sont lancées dans l’aventure.
Une constatation s’impose : le public aimera toujours se tremper dans l’ambiance particulière des grandes fêtes aériennes, mêlant le son des Merlin et autres Pratt et Whitney, aux odeurs de kérosène et de frites mélangées.
D’autres événements survivants ont été réalisés dans des conditions difficiles, aux tristes airs de distanciation sociale et convivialité limitée. Ainsi, le Grand Prix du Patrimoine Aéronautique remis par l’Aéro-Club de France a pu, hors période de confinement, être remis à cinq collectionneurs méritants.
Philippe Chetail
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Juste pour réponse à Mr JPD, c'est bien "LA Covid"...
"Co" comme Corona - "Vi" comme virus - "d" comme disease (maladie, pandémie) = la Maladie du Virus Corona.
Quelqu'un a peut-être une autre explication ?
Meilleurs voeux à toutes et tous... et que 2021 soit porteuse d'espoirs...
Tout ça provient d'une confusion entre le virus et la maladie.
Il faudrait dire LE virus SRAS-COV-2 et LA maladie Covid-19 pour être précis.
Par abus de langage bien compréhensible nous nous sommes habitués à dire LA (maladie) Covid-19 et LE (virus de la maladie) Covid-19 selon ce dont on parle.
Pour moi comme pour la majorité des français, c'est LE covid et basta.
Le reste c'est du baratin
Merci Philippe pour la photo....elle m'a ramené loin en arrière !! Une super période aéronautique....
Bonne fête de fin d'année à tous et une bien meilleur année 2021
Xtian
Bonjour
Egoïsme quand tu nous tiens ! Pour venir à bout de la COVID 19 il n’y a que 2 solutions
1- Réduire le flux des déplacements inutiles
2- La vaccination
Après cela si certains n’en sont pas convaincu, qu’ils continuent dans leur égoïsme. L’économie se redressera tôt ou tard. Ne mettons pas la charrue avant les bœufs
Cordialement
Michel BOUR
Soigné correctement ?
Cela mérite explications car, nous sommes en France et pour avoir voyagé je peux faire quelques comparaisons.
@Joel : il faudrait argumenter pour comprendre le fond de votre remarque évaluation, (pour ne pas dire jugement).
Bonsoir
Désolant la mentalité des pleurnichards français toujours en train de se plaindre mais de profiter et de ruiner la SECU avec leur bobologie. Avec ces comportements irresponsables et égoïstes nous ne sommes pas sortis de l'auberge. Le dialogue "café du commerce" vol de plus en plus bas voir ne décolle pas. La COVID est une bonne chose pour les visionnaires. La vie n'est pas le long fleuve tranquille qu’espéraient les nantis installés dans leur petit confort égoïste.
Cordialement
Michel BOUR
Ma remarque, c'est pour contredire celle de BOUR qui affirme que : "Pour venir à bout de la COVID 19 il n’y a que 2 solutions
1- Réduire le flux des déplacements inutiles
2- La vaccination"
Et donc, pour moi, il y a une troisième voie qui est "être soigné correctement.". Mais développer ce sujet c'est sortir du cadre d'Aérobuzz. et ça risque de partir dans tous les sens. Il y a beaucoup d'autres sites qui développent ce sujet.
Merci Joel !
Et la voie alternative alors ? C'est à dire être soigné correctement.
Le covid.