Zeppelin IV, une visite historique

Retour sur un fait divers insolite, un an avant le déclenchement de la Première guerre mondiale.

Voilà un fait divers qui méritait un livre. Surtout si on le replace comme il se doit dans le contexte de l’époque. L’auteur en a fait un récit vivant – il a inventé des héros pour charpenter sa narration, car, près d’un siècle plus tard, ne subsistent que des articles de presse à exhumer des archives…

Ce 3 avril 1913, un dirigeable Zeppelin, symbole de la toute puissance de l’Allemagne, se pose en France, en terre lorraine, à quelques dizaines de kilomètres trop à l’ouest de la frontière (souvenons-nous que l’Alsace-Lorraine est alors annexée, depuis 40 ans…). Perdu dans « les nuées », malmené par un vent d’est, le LZ-16 (Z-IV) est parti à l’aube de Friedrichshafen à destination de Metz via Baden-Baden. Victime d’avaries, il se retrouve vers Vesoul, et son pilote (civil, c’est un vol d’essais constructeur) décide de se poser là où il aurait de l’aide. En l’occurrence celle de la 2e division de cavalerie, à Lunéville…

Il fut bien difficile pour les Français de ne pas voir là une provocation dans un climat politique revanchard ; pourtant, après un examen sous toutes les coutures par nombre d’officiels, le grand cigare volant, allégé d’un de ses moteurs en panne, regonflé de 1 200 m3 d’hydrogène venus des rives du lac de Constance en urgence, eut l’autorisation de repartir pour Frescaty.

On assiste donc à ces « 24 heures chrono » minute par minute, et ce témoignage sympathique emprunt de régionalisme est naturellement complété de nombreuses cartes postales anciennes et documents annexés.

Jean Molveau