© Gil Roy / Aerobuzz.fr
Dans cette tribune, Gilles Rosenberger démontre les limites de la politique de compensation des émissions de CO2 : « Nous émettons collectivement environ 40 milliards de tonnes de CO2 chaque année et il faudrait l’équivalent d’au moins trois Terres pour planter tous les arbres. » Selon lui, la solution passe par « l’évitement et la réduction » des émissions. Il focalise ici son propos, plus spécifiquement sur l’aviation de loisir.
En 2020 plusieurs compagnies aériennes majors nous ont proposé de « compenser 100% des vols » par une démarche volontaire et un choix, entre planter des arbres et contribuer à acheter un carburant bas carbone (qui n’existait déjà pas en quantité adaptée). Rappelés à l’ordre par les associations de protection de l’environnement, nombre d’acteurs européens avaient revu leurs copies et ont sorti de leurs offres ce scénario de greenwashing. Parce qu’il s’agit bien de greenwashing.
7 commentaires
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⮑
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L’UL91 n’est pas plombé : notre DR 400 et nos 3 ULM n’utilise que ça.
Pouvez-vous préciser votre différent avec les dirigeants de votre aéroclub ? Pour voir si chez nous c’est pareil ?
Merci.⮑ -
Bonjour,
Il est vrai que l’empreinte carbone de l’aviation de loisir est quantité négligeable. Mais il faut que tout le monde s’y mette.
Par contre, elle n’est pas négligeable loin s’en faut, pour l’aviation commerciale.À part diminuer notre nombre d’heures de vol, je ne vois pas comment faire pour diminuer l’empreinte carbone.
À part un saut technologique considérable pour diminuer le poids des batteries, on oublie la propulsion électrique pour l’aviation : la quantité d’énergie contenue dans 1 kg d’essence correspond à celle contenue dans 15 kg de batteries à l’heure actuelle pour la meilleure technologie. Le poids des batteries diminue progressivement depuis 10 ans mais les kg restants à enlever pour arriver à l’équilibre avec l’essence seront très difficiles à gagner en l’état actuel de la technologie.
Quant à l’hydrogène… Il faut aussi un saut technologique considérable pour diminuer le poids des réservoirs. Et abandonner l’extraction de l’hydrogène à partir de méthane qui produit plus de CO2 qu’un moteur essence pour la même quantité d’énergie mécanique restituée.
Le moteur thermique n’est donc malheureusement pas encore dépassé malgré son faible rendement : 25 % dans le meilleur des cas.
Dans mon aéroclub, parmi les appareils privés, tous sont biplaces et volent à 99 % de leur temps avec 1 seule personne à bord. Là, oui, on peut gagner un peu en partageant les vols.
⮑ -
Santos Dumont a toujours volé léger, et cette approche reste d’actualité. Nous avons un gros potentiel de sobriété en nous tournant vers les avions les plus légers issus de la mouvance ULM pour nos vols courts à 2 ou vols plus long en solo.
⮑ -
Il faut peut-être remettre l’église au milieu du village. La consommation annuelle de 100ll correspond en gros au débit d’une journée d’une grande station d’autoroute. Ce qui signifie que l’impact carbone de la totalité de nos petits avions d’aéro-clubs n’est même pas quantifiable dans la vraie vie…
⮑
Voilà ce que j’aurais aimé entendre de l’équipe dirigeante de mon aéroclub. J’ai arrêté de voler l’année dernière. Carburant plombé, prise de conscience limitée sur les transformations à mener pour l’aviation de loisir, état d’esprit trop éloigné du mien …