Pour Catherine Maunoury, présidente de l’Aéro-Club de France, l’aviation « véhicule depuis son origine des valeurs dont nous allons avoir une fois encore besoin pour affronter l’avenir et bâtir notre futur.» La crise actuelle est une opportunité de se « lancer vers l’avenir, vers de nouvelles voies qui seront génératrices de développement économique et de nouveaux emplois. » L’Aéro-Club de France est « un lieu privilégié pour y réfléchir, y contribuer, y encourager.»
« Ce que la chenille appelle la fin du monde, le Maître l’appelle un papillon. »
L’auteur de cette sentence, qui semble si bien convenir à notre époque, n’est autre que Richard Bach, le « père » de Jonathan Livingstone le Goéland. Ah, Jonathan, capable de réaliser 32 facettes verticales suivies de quelques déclenchés, comment ne pas penser à lui, alors que nous sommes cloués au sol ! Quand pourrons-nous reprendre la route de l’azur ? Était-ce seulement hier ou il y a déjà plus d’un siècle ? En ce début du XXe siècle, les foules se rassemblaient à Reims ou à Brescia pour découvrir ces merveilleux fous volants sur leurs drôles machines qui réalisaient l’un des plus incroyables, l’un des plus anciens rêves de l’humanité : voler ! Grâce à la science, grâce à la technique, grâce au génie et à l’audace de quelques-uns d’entre eux, les hommes possédaient désormais le ciel à portée d’ailes.
L’histoire de l’Aéro-Club de France s’identifie complètement à cette fascinante conquête de l’air, en soutenant ses pionniers, en leur lançant des défis, en ouvrant les portes d’un futur auquel l’avion apporterait une troisième dimension. Les pas franchis sont ceux de géants : soixante années seulement séparent l’exploit de Louis Blériot au-dessus de la Manche et, en la même année 1969, le premier vol de Concorde, celui du Boeing 747 et les premiers pas d’un homme sur la Lune ! À peine née, l’aviation a pris une allure olympique : toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus loin. Et, avec l’assurance d’héritiers bien nantis, nous parlions, il y a quelques semaines encore, d’une augmentation du transport aérien à hauteur de 5% par an, pour atteindre 8 milliards de passagers en 2037 et mener à l’achat par les compagnies de plus de 40 000 appareils. D’ici là, nous retournerions sur la Lune et viserions Mars…
Mais un virus a stoppé brutalement notre élan et, peut-être, nos rêves. Non pas un virus qui aurait attaqué nos systèmes informatiques, technologiques, économiques ; ni même une gigantesque catastrophe naturelle ; mais un virus, inconnu et mutant, qui s’en prend à nous les humains. La finance elle-même, jusqu’alors impérieuse, a dû se taire pour entrer, comme le reste du monde, dans le silence et la réclusion volontaire afin de sauver le plus grand nombre possible de vies humaines. Désormais, nous ne pourrons plus prétendre qu’il soit impossible de stopper l’économie en place, sa boulimie, sa folie…
Nous sommes encore en pleine tourmente, peut-être, nous l’espérons, au milieu du gué ; mais déjà nous nous interrogeons. Saurons-nous tirer tous les enseignements de cette crise ? Saurons-nous changer de cap ? Déciderons-nous de remettre l’humain au centre de nos soucis, de nos « investissements » ? Après avoir accordé une accalmie à notre environnement, continuerons-nous à agir de même dans le respect du vivant, de sa diversité, de sa fragilité ? Quelle économie choisirons-nous demain, nous qui avons su nous rendre si rapidement sourds aux sirènes de celle qui régnait jusqu’au mois dernier ? Comment produirons-nous, consommerons-nous désormais ?
Évidemment, l’aviation n’apportera pas à elle seule les réponses à toutes ces incontournables questions ; toutefois, j’en suis convaincue, elle véhicule depuis son origine des valeurs dont nous allons avoir une fois encore besoin pour affronter l’avenir et bâtir notre futur. J’en ai déjà cité plusieurs (le génie, le courage, l’audace) ; j’ajouterai ici l’esprit d’équipage qui, à l’échelle de notre planète, s’exprime dans une expression chère à nos amis astronautes : « Nous sommes tous embarqués dans le même vaisseau spatial, la Terre ! » Un vaisseau que nous savons unique, fragile et même menacé. Nous avons donc impérativement besoin de mettre en œuvre ces valeurs pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui et même qu’hier ! Nous avons impérativement besoin de l’aviation !
Oui, je n’ai pas honte de l’écrire : nous avons besoin de l’aviation pour aborder le futur. Je ne suis pas sourde aux rumeurs du flygskam, j’entends ces invitations à avoir « honte de prendre l’avion », mais je les trouve erronées, trop réductrices, trop faciles. Nous devons prendre garde de ne pas laisser les réseaux sociaux et les scories qu’ils véhiculent dans l’inconscient collectif mondial influencer notre bon sens, nous faire oublier de quoi est faite l’aviation, elle qui a toujours su repousser ses limites et relever d’incroyables défis. Hier, la sécurité a été l’un des principaux enjeux de l’aviation ; aujourd’hui, elle est devenue le mode de transport le plus sûr au monde. Aujourd’hui (je devrais plutôt depuis de nombreuses années déjà), le souci environnemental est devenu primordial pour le milieu aéronautique ; et c’est même une préoccupation prioritaire de la Direction Générale de l’Aviation Civile. Mais il nous faut d’abord dire ce que la chaire Pégase et les scientifiques constatent : que le transport aérien est un contributeur modéré aux émissions polluantes. 2 à 3% de dioxyde de carbone pour l’aérien et seulement 14 % de la filière transport, pour lesquels, bien entendu, l’aéronautique doit prendre sa part dans la lutte contre la pollution. À côté du programme Clean Sky, (l’industrie s’est engagée à diminuer de 75% ses émissions de CO2, de 90% celles des NOx et du bruit à horizon 2050), à côté des évolutions apportées aux moteurs afin de diminuer drastiquement les consommations (30% de moins pour un A320 par rapport aux années 90), de multiples et importantes et initiatives étatiques, industrielles et privées voient le jour. Je ne citerai que quelques exemples : le programme de compensation Corsia, la propulsion électrique, solaire et à hydrogène pour en doter des appareils de plus en plus lourds, les bio-carburants, l’optimisation des routes aériennes, les matériaux composites et plus légers. Les regards, les recherches, les intentions sont déjà en route vers le prochain défi de l’aéronautique.
Richard Bach a raison : vivre une mue, une métamorphose ne manque jamais d’apparaître tragique ; comment la chenille peut-elle s’imaginer papillon ? Où allons-nous trouver le courage, la patience de nous projeter dans le futur, dans des lendemains dont nous ne savons guère à quoi ils pourraient ressembler ? Ce n’est pas facile d’innover réellement, d’avancer pas à pas, sans être assurés de trouver, de réussir à aller au-delà des innovations en cours, de continuer à nous transformer. Mais croyez-vous que les pionniers de l’aviation, il y a plus d’un siècle, ceux qui fréquentaient le tout jeune Aéro-Club de France, avaient la moindre idée que bientôt il serait possible de traverser l’Atlantique en quelques heures et de fouler le sol lunaire ? Il faut retrouver l’esprit de ces pionniers, croire à un progrès qui ne se contente pas d’innovations technologiques ; cela est nécessaire mais reste insuffisant. Mais un progrès qui soit effectivement au service de l’humain et cette crise inattendue, nouvelle, nous donne l’opportunité, non de nous arrêter et de revenir en arrière, mais de nous lancer vers l’avenir, vers de nouvelles voies qui seront génératrices de développement économique et de nouveaux emplois.
J’ose rappeler que les énergies fossiles, dont nous devons aujourd’hui trouver un usage plus raisonnable, ont libéré l’homme, permis à la marine d’oublier définitivement le mode de propulsion extrêmement efficace qu’étaient les galériens ! Nul doute que nous réussirons à rendre au monde aérien tout son sens, en même temps que nous nous souviendrons que voler ne sera jamais banal mais bien une des plus belles, enthousiasmantes et utiles réussites humaines. Nous aimons et avons besoin de l’aviation commerciale, et militaire, des avionneurs, des plus petits aux plus grands, de la conquête de l’espace, de l’aviation générale, de ses champions, de ses meetings, de l’aviation d’affaires, des hélicoptères et de tous ceux qui poursuivent aujourd’hui une activité non rentable et solidaire pour notre santé, notre protection et notre économie, de ceux qui volent pour importer d’urgence des masques ou transporter en toute urgence nos malades en grande détresse … lorsque nous n’avons pas décidé de supprimer les héliports dans nos villes et sur les toits de nos hôpitaux.
Aucune technologie n’est sans danger, sans conséquence négative, pour les humains ou pour leur environnement ; à nous d’en apprendre l’usage le plus raisonné, le plus juste en fonction de la santé, de la solidarité, de l’équité. C’est cela que nous sommes peut-être en train de (re)découvrir, sous la contrainte d’un virus et dans les conditions d’un confinement.
J’ai confiance en nous. Je veux dire en cet esprit qui a prévalu à la naissance de l’aviation, à son développement : à côté de tant d’erreurs, d’échecs, de fautes, combien de succès, d’exploits, de dépassements, bref de vrais progrès. Pourquoi ? Parce que voler est une passion et doit le rester. Voler n’est jamais donné, mais toujours reçu, appris (et même conquis, mais d’abord sur soi-même). C’est ce que je ressens chaque fois que je regarde les portraits de celles et ceux qui m’ont précédée à l’Aéro-Club de France : de véritables pionniers de l’avenir. C’est le moment de redevenir ces visionnaires à l’imaginaire puissant que nous avons été, car nous ne pouvons inventer que ce que nous sommes capables d’imaginer… et l’Aéro-Club de France sera fier d’être un lieu privilégié pour y réfléchir, y contribuer, y encourager. Il a d’ailleurs commencé à le faire très concrètement, par exemple dans son implication à l’organisation de meetings aériens éco-responsables ; et il est à l’écoute du monde aéronautique pour vivre son rôle de rassembler toutes les formes d’aviation.
Je souhaite que notre Aéro-Club aborde le temps à venir dans le même esprit, le même enthousiasme, le même esprit d’équipe que celui dont nous avons hérité et dont nous sommes si fiers. Redevenons des pionniers de l’avenir !
Catherine Maunoury
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Bon, les coucous qui sont des jouets de riches, passe encore. Mais un Londres-Barcelone à 55 € pour aller se bourrer la gueule sur les Ramblas, est-ce bien raisonnable ?
Génie,courage, audace, et j'ajouterais ténacité pour traverser ce drôle de temps en suspend et continuer à être convaincu que la chenille deviendra bien un papillon.
De ces périodes difficiles peuvent sortir des belles promesses pour peu que suffisamment de gens de bonne volonté mettent leur intelligence et leurs savoirs faire au service des Hommes et de notre planète avant que les égoïsmes de quelques uns n'aient tout gâché - oubliant trop vite la fragilité de toute condition humaine sans ségrégation cette fois!
Cet arrêt du temps ordinaire fera-t-il naître un autre regard sur notre environnement humain, social et matériel? Servira-t-il à prendre le temps de réaliser que les individualismes, voire les égoïsmes ne mènent qu'à des voies au final souvent sans issue, ou bien au contraire le repli sur soi l'emportera-t-il et fera-t-il aller droit dans le mur? Difficile de savoir.
Dans la traversée des crises, ou bien on les subit en faisant le dos rond sous sa carapace, ou on les affronte en sachant qu'on prend le risque d'y laisser quelques plumes ou plus...
Moi, je préfère la deuxième version avec toutes les incertitudes que cela va comporter - il faut rester réaliste en parallèle d'un peu d'utopie (ou d'optimisme?) !
Merci Catherine d'avoir la volonté de ne surtout pas baisser les bras devant les difficultés !
Bonjour Catherine,
Je suis d'accord avec le titre de votre article et avec certaines idées force qu'il contient. Le fait par exemple (parce que c'est un fait) que l'aviation civile est un facteur de rapprochement entre les peuples. On ne peut pas vouloir que les peuples se rapprochent en leur faisant honte quand ils prétendent monter dans un avion, il y a là un paradoxe que les ayatollahs du flygskam ont beaucoup de mal à justifier. Par contre éduquer les voyageurs pour les empêcher de détruire les lieux de visite serait une action utile, surtout pour les visités (mais pas que). Voyez vous ce qui est le plus difficile là dedans c'est de faire évoluer les mentalités, je trouve que c'est ce qui devrait le plus ressortir de votre propos. Parce que les pistes technologiques existent depuis pas mal de temps en fait. L'architecture de nos avions de ligne est gelée depuis la fin des années 40 (RB47) sur la foi d'études démarrées avant guerre et capturées par la mission Alsos en 1945. Un siècle dans pas très longtemps. Et ce parce que le standard de vitesse de déplacement des avions civils est M0,8. (j'ignore volontairement la folie du supersonique). Si on considère froidement les chiffres, les routes à grande fréquentation devraient être desservies par des maglev sous vide partiel genre Hyperloop. Vitesse de cadencement 12000 km/h, capacité de chaque module 1000 PAX+. Et un dixième ou moins d'énergie dépensée au siège/km par rapport à la technologie actuelle. Il reste aussi l'immense quantité des routes à moyenne ou faible fréquentation qui ne peuvent justifier d'investissement aussi lourds en matière d'infrastructure. Est-ce vraiment indispensable de les parcourir à 900 km/h? Ne pourrait-on pas se rendre compte que, à 4-500 km/h c'est tout de même beaucoup plus rapide qu' à pied, en barque ou en bourricot? Les gens qui volaient en Constell' étaient -ils à l'article de la mort en descendant l'échelle de coupée? C'est ce genre de question qu'il s'agit de se poser si l'on veut que ça bouge, car au prix de faibles sacrifices en terme de vitesse c'est 100% des émissions "in situ" qu'on pourra économiser. Et pas dans cent ans.
Remarquez que je suis globalement d'accord avec votre propos, il faut que ça bouge. j'ai toujours été un grand fan de l'AN01, eh bien, contraints et forcés ou pas, on y est. Il s'agit de ne pas louper le coche car il n'est pas sûr (et il faut l'espérer) que l'occasion se représente de sitôt.
Jean-Luc Soullier
Il faudrait mettre fin à l'activité des compagnies aériennes "bas-coûts/bas-prix" prédatrices et destructrices de la planète. Que seules puissent voler les compagnies dont les tarifs correspondent à la réalité des coûts (très élevés pour cette activité) afin qu'elles puissent gagner de l'argent, traiter correctement leurs salariés et leurs passagers, réduire leurs vols et ainsi moins polluer. Concrètement un aller-retour Paris/Pékin doit passer de 550€ (janvier) à au moins le double. Il n'y a pas nécessité à cumuler les voyages. Il faudrait moins mais mieux ! Qu'arrêtent ceux qui mettent des punaises sur leur mappemonde pour montrer tous les endroits "qu'ils ont fait". Quelqu'un de réfléchi n'est plus très emballé à voyager quand il fait le constat de tous les lieux détruits ou abîmes par des hordes de touristes mal-léchés. Pourquoi un quota de kilomètres aérien et un permis de voyager seraient une hérésie. ?! Mais en lisant la majorité des commentaires on peut craindre que de cette épidémie ne ressorte rien de bon. Beaucoup veulent reprendre leur vie telle qu'elle était avant. Et tant pis pour les conséquences ! 14/18 n'a pas empêché 39/45, Three Miles Island n'a pas évité Tchernobyl qui n'a pas évité Fukushima... l'être humain fait tout pour sa destruction !
Nous sommes décidément entêtés, (est-ce en France seulement ?) :
Les entrepreneurs proposent et les clients disposent !
A moins d'être schyzophrène, tout un chacun peut le comprendre en faisant les courses.
Avec ses partenaires, Airbus partent du marché avant de décider des thèmes de recherche. L'abaissement des couts d'exploitation des machines répond aux consommateurs qui préfèrent un prix de billet le plus serré et la réduction de l'usage du pétrole. Les équipements de cabine également...
Je suis, nous sommes, tous des individus libres de choix qui influençons le marché, c'est pas plus futé que ça.
Et il me semble difficile de juger de la consommation de mon voisin, hormis si celle ci atteint au bien collectif... mais c'est un autre débat, qui mérite davantage de lignes ! (Mais que fait la Police ?!?)
Au global, la question actuelle, en période de crash test économique, se situe dans la recherche de nouveaux équilibres et comment les trouver, avec le minimum de casse éco, sociale et sanitaire (car emploi et santé vont de pair) et par la recherche de la meilleure façon de prendre ce sujet dans toute sa globalité. Il s'agit d'avoir le courage, l'envie d'entrer dans la complexité.
Chacun aujourd'hui devrait prendre part au débat, en exprimant ses conviction mais surtout en choisissant mieux ses consommations.
Sinon nous gachons une belle occasion de revoir nos approches (Merci Mme Maunoury) : la simplification, la révolte et le repli sur soi ne servent donc à rien, à part à accroitre la difficulté de l'excercice et embrouiller le débat.
@Bellonte :"Il faudrait mettre fin à l’activité des compagnies aériennes « bas-coûts/bas-prix prédatrices et destructrices de la planète.» ". Ca vient des lois de libéralisation du traffic aérien. C'est donc simple à faire:il suffirait de supprimer ces lois.
J'abonde dans votre sens !!!
Réponse à Morbier;
Je ne connais pas ZéroAvia (Mais ZéroAvia ; c'est une blague ?)
Par ailleurs , Il ne faut pas croire tous les contenus d'internet (même Wikipédia).
Savez-vous que des voitures fonctionnent à l'hydrogène (taxis Berlinois) mais aussi en Savoie ou il y a une station de distribution d'hydrogène .
Êtes vous sûr que le seul moyen d'avoir de l'hydrogène liquide est de le refroidir à – 252° ?
En vous souhaitant
Christian Brondel
Non, ce n'est pas une blague : https://www.zeroavia.com/
Merci Catherine. Et foin de polémiques...
Belle dissertation Catherine ; Bravo !
Nous devons baser l'activité humaine sur des fondamentaux or nous vivons sur ce vaisseau spatial en distorsion avec les besoins primordiaux de notre vie.
Nous oublions que la terre et ses ressources ne sont pas infinies et à l'heure du télétravail et des vidéoconférences prendre l'avion, (comme il est conçu actuellement), pour se déplacer est une erreur fondamentale.
Le problème est anthropologique et faire de la sociologie à la place est une méprise.
Comme il est méprisable de croire aux statistiques de dangerosité basées sur le nombre de morts par kilomètre parcouru. Ce qui est le cas des transports .
Eh ! Oui , La dangerosité se mesure au temps d'exposition au danger . La bonne preuve est que le moyen de transport le plus dangereux au kilomètre parcouru est le lit à roulette des hôpitaux. Un autre exemple ; pour traverser une autoroute à pied il vaut mieux courir que marcher doucement. Nous voyons que le temps d'exposition au danger est le facteur dominant non utilisé par les statisticiens à la solde des commerciaux.
Les phéniciens qui étaient de redoutable ingénieurs avaient un sport pitoyable ; " le sophisme" qui est ni plus ni moins le mensonge . Ils ont appliqué cette doctrine au mercantilisme ; ça les a anéanti .
Il serait intéressant de connaître des statistiques non sophistiquées en aéronautique .
Par ailleurs il faut arrêter de brûler du pétrole .
Nous avons fait n'importe quoi sur notre planète depuis plusieurs décennie et nous n'avons pas les moyens de nous défendre car nous avons laissé les grands lobbies se partager les ressources terrestres . Il est quand même impensable que nous sommes depuis un siècle et demi en train de déterrer un poison que la nature a enfoui dans les profondeurs de la terre accompagné de Bacillus infernus de l'age des protozoaires. Et tout cela pour quelque barils de pétrole de future marée noire et enrichir quelques homo sapiens . Yves Paccalet (cousteau) l'avait dénoncé en 2005 dans un bouquin .
Ce covid 19 comme tous les virus et bactéries sont importés sur terre depuis l'espace dans les 30.000 tonnes de poussières interstellaires que reçoit la terre chaque année. Dans ces poussières il y a aussi des acides aminés (la glycine) c'est d'ailleurs comme cela que la vie est apparu sur terre.
Or la nature est bien faite ; elle a enterré jusqu’à plus de 3000 m sous terre les poisons dont les hydrocarbure que nous nous évertuons à déterrer ; quelle erreur ! Je rappel que dans le Kérosène il y a des bactéries qui produisent dans les réservoirs de nos avions des glaires et algues que l'on est obligé de nettoyer régulièrement ; tous les spécialistes en aéronautique le savent.
Nous devons changer notre façons de vivre sur ce paradis de planète Terre . Avez vous remarqué l’atmosphère de puis le confinement ? j'espère que ce manque de pollution mettra du plomb dans la tête de nos dirigeants responsables.
Et pour en revenir à l'aviation : Que brûlons nous dans le kérosène ? L'hydrogène et le reste est jeté dans la nature comme dans une poubelle, alors que notre science et nos technologies nous offrent aujourd'hui la possibilité de brûler que de hydrogène. Oui ! il existe des études d'avions avec des solutions hydrogène parfaitement réalisable aujourd'hui grâce aux composites. Il existe aussi des méthodes pour faire de l'hydrogène sans passer par le pétrole grâce aux photovoltaïques . Qu'attendons nous pour nous y mettre ?
Oui ! Ce COVID 19 est une opportunité.
En vous souhaitant
Christian BRONDEL
Auteur du référentiel de formation OCHP Opérateur Composite
Haute Performance agréé par Ministère du Travail J.O.juillet 2008 et 2013.
Licence DGAC LNMA-1030 et part 66 EASA N° FR.66.011872
STRALPES: aérodrome 73190 Challes les eaux
Agrément EASA AP to DOA 079. Code OTAN : F9989 Centre de formation
Christian est certes très connu pour son goût du débat (euphémisme)qui a largement dépassé la cantine de Challes mais bien davantage par ses compétences reconnues de concepteur aéronautique et plasturgiste idoine de longe date..
Le questionnement général dont il fait état a donc toute sa place à l’heure de ce grand questionnement général .
....et merci à Catherine qui me fait quelque peu regretter rétroactivement de ne point avoir pris conscience plus tôt des bienfaits du questionnement philosophique appliqué à l'aéronautique..
Merci
Bien à vous
L
Monsieur Brondel, je crois qu'il serait bon que vous vous abonniez à AEROBUZZ puisque vous utilisez ce média pour vous faire connaitre.
"il existe des études d’avions avec des solutions hydrogène parfaitement réalisable " Hola, ne vous emballez pas. Vous parlez du ZeroAvia ? Mais il faut refroidir l'hydrogène à -252°C pour pouvoir le stocker sous forme liquide.
Amis Aérophiles, quel beau texte qui donne envie de surpasser la crise actuelle qui nous coupent les ailes actuellement.
Ce n'est que partie remise, prenons soins de nous et de nos proches et nous pourrons à nouveau déployer nos ailes et assouvir notre passion commune pour les choses de l'air.
Bravo Catherine.
Bel article plein d'enthousiasme, l'aviation ne mourra pas mais muera.
Merci Madame.
Très beau témoignage du passé, du présent et de l'avenir, ayons foi en l'avenir qui avance aussi grâce aux utopies, à l'humanisme que nous devons renforcer nous qui nous disons supérieurs aux animaux....Catherine nous donne des pistes dans sa dissertation.
Merci Catherine.
G.B