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Défense

20 ans de service pour le Rafale Marine

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Frédéric Lert

L’aéronautique navale célébre les 20 ans de la mise en service opérationnelle du Rafale M. Un avion qui a révolutionné la chasse embarquée française et qui promet d’en faire autant en Inde, premier client export de cette version du Rafale.

Le 19 avril 1993, le premier prototype (M01) du Rafale Marine apponte pour la première fois sur le porte-avions Foch. Six ans et quelques centaines de vols de développement plus tard, c’est au tour du M02, deuxième prototype, de prendre contact avec cette fois le pont du Charles de Gaulle, le nouveau porte-avions de la marine française. On est alors en juillet 1999 et la mise en service de l’avion se rapproche enfin à grand pas.

La flottille 12F est désignée pour être la première à recevoir le nouvel avion, ce qui est fait en mai 2001. La marine nationale devient du même coup la première armée au monde à mettre en oeuvre le Rafale. Les reports de crédits des années précédentes ont toutefois ralenti le programme et pour tenter de compenser cette attente, les premiers avions livrés sont encore en expérimentation !

Faute de financement, les étapes intermédiaires se sont multipliées, notamment dans les logiciels de commande du radar RBE2 et du système SPECTRA de contre-mesures électroniques. Les avions qui arrivent à Landivisiau en 2001 sont dans un standard intermédiaire et provisoire appelé LF1 et leurs capacité opérationnelles se limitent au domaine air-air. En outre, ils n’ont pas encore reçu leur canon et ne peuvent tirer que des missiles à courte portée et guidage infrarouge Magic 2 qui équipaient déjà les Super Etendard et les Crusader…

Après trois années de prise en main, de maturation et de déverminage, la mise en service opérationnelle est finalement prononcée le 24 juin 2004. Les avions sont alors au standard F1 et il faudra attendre 2008 pour obtenir le standard F2 qui apportera cette fois une capacité air-sol.

La mise en service du Rafale M coïncide par ailleurs avec celle du Grumman E-2C Hawkeye qui forme avec le nouveau chasseur un couple moderne et redoutable. Un signe ne trompe pas : une fois le Rafale bien en main, la Marine multiplie les échanges avec l’US Navy, allant jusque’à faire embarquer une dizaine d’avions sur l’USS Georges H.W. Bush en 2018 dans le cadre de la mission Chesapeake. Le Rafale est d’ailleurs le seul avion étranger que l’US Navy accepte d’accueillir sur ses porte-avions.

La marine dispose aujourd’hui de 41 avions mis en oeuvre par les flottilles 11F, 12F et 17F, toutes trois implantées sur la base d’aéronautique navale de Landivisiau. Après la 12F en 2001, la 11F est passé sur Rafale Marine en septembre 2011 et la 17F a troqué ses derniers Super Etendard Modernisés cinq ans plus tard, en juillet 2016.

Le Rafale M est aujourd’hui un avion pleinement polyvalent, qualifié pour un large éventail de missions : défense aérienne avec les missiles MICA IR, MICA EM et Meteor, lutte anti-navire avec le missile Exocet, bombardement avec les munitions guidées GBU et AASM et le missile de croisière SCALP-EG, reconnaissance avec la nacelle recco NG, ravitaillement en vol avec la nacelle NARANG et même bombardement nucléaire avec le missile ASMPA. De l’Afghanistan à la Libye, en passant par la lutte contre l’État islamique au Levant, le Rafale Marine a participé aux principaux engagements militaires français des deux dernières décennies. À ce jour, les aéronefs cumulent 150.000 heures de vol et ont été catapultés près de 30.000 fois.

Et dans le sillage de la réussite commerciale de la version « Air », le Rafale Marine a connu également une réussite spectaculaire à l’export avec sa sélection par la marine indienne. En réponse au programme Multirole Carrier Borne Fighter (MRCBF). La marine indienne ambitionne de mettre en service 26 avions capables d’opérer indifféremment depuis un porte-avions doté d’un tremplin ou bien de catapultes et de brins d’arrêts. Opposé au F/A-18 Super Hornet de Boeing, le Rafale a remporté officiellement la compétition en juillet 2023, ouvrant la voie à des négociations exclusives franco-indiennes qui se poursuivent à l’heure actuelle.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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