Lockheed Martin a livré les deux premiers KC-130J commandés par l’Arabie Saoudite en 2016. Difficile d’y voir la conséquence de la visite de Donald Trump en début de semaine… © Lockheed Martin
110 milliards de dollars de contrats d’armement décrochés en Arabie Saoudite par l’industrie américaine. C’est plus de trois fois le montant des exportations américaines d’armement pour l’année 2016. Surestimation, promesses d’achats, lettres d’intention, contrats en cours, et même délocalisation de l’assemblage final de 150 S-70 Blackhawk ! Donald Trump a-t-il fait aussi fort qu’il le clame ? Une chose est sûre maintenant : l’industrie d’armement américaine et l’Arabie Saoudite possèdent à nouveau leurs entrées à la Maison Blanche.
Donald Trump, président des Etats-Unis, est donc rentré de sa première visite officielle à l’étranger avec 110 milliards de Dollars de contrats en poche. Voilà pour la version officielle de la chose. Parce que 110 milliards, c’est tout de même un peu plus de trois fois le montant des exportations américaines d’armement pour l’année 2016.
Le chiffre a de quoi faire tiquer : c’est vraiment beaucoup pour une seule poignée de mains avec le roi Salman bin Abdelaziz. Dans le même ordre idée, Paris avait claironné en octobre 2015 avoir signé pour 10 milliards d’Euros de contrats avec ce même royaume. Si un lecteur sait combien de milliards sont effectivement arrivés dans les caisses françaises à ce jour, qu’il n’hésite pas à nous écrire…
72 Typhoon, 232 F-15 de différents modèles et donc sans doute bientôt quelques dizaines de F-16 supplémentaires : l’Arabie Saoudite n’est pas à plaindre… © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
Selon les journaux économiques qui suivent l’affaire de près, il y a en fait dans les 110 milliards annoncés deux choses distinctes : d’une part une grossière surestimation du montant final (vendeurs et acheteurs se font passer pour plus riches qu’ils ne sont…) et d’autre part une salade niçoise faite de promesses d’achats, d’accords préliminaires, de lettres d’intentions. Mais au final peu de commandes fermes. Et parmi ces dernières, on trouve même des contrats déjà signés et partiellement honorés.
Il n’en reste pas moins que les Saoudiens ont fait leur marché auprès des sociétés américaines avec sans doute, au bout du compte, une concurrence française qui doit avaler des couleuvres. Lockheed Martin, premier marchand d’armes mondial, décroche le jackpot avec une liste de commissions (attention, jeu de mots) impressionnante : depuis des systèmes de défense anti balistique, jusqu’aux navires de combat, radars et autres aérostats de surveillance, en passant par les avions et les hélicoptères.
L’Arabie Saoudite a obtenu que ses futurs 150 S-70 Blackhawk soient construits sur place. © Sikorsky
C’est sur dernier point que les choses sont les plus précises : l’Arabie Saoudite s’engage sur 150 S-70 Blackhawk qui seront assemblés localement par une co-entreprise formée par Sikorsky et un partenaire local. Il s’agira de la troisième chaine d’assemblage du Blackhawk en dehors des Etats-Unis. Donald Trump, champion du « made in america », a signé des deux mains en faveur de cette délocalisation qui devrait créer 900 emplois.
Il a bien compris que 450 emplois en Arabie Saoudite et 450 autres aux Etats-Unis, ça valait toujours mieux que 450 en France, 450 en Arabie Saoudite et 0 aux Etats-Unis… On trouve également derrière la création de cette co-entreprise la volonté des Saoudiens de se bâtir un savoir-faire technique. Le pays de 33 millions d’habitants songe enfin à produire autre chose que des étudiants en théologie et des banquiers.
La vente de 72 Eurofighter Typhoon en 2006 a représenté un succès majeur pour l’industrie britannique qui avait réussi à placer quelques années auparavant, et avec beaucoup de talents, le Tornado en Arabie Saoudite. © BAE Systems
Un autre contrat porterait sur 25 C-130J et 5 KC-130J. Mais il semblerait que ce contrat ait déjà été dans les tuyaux depuis plusieurs années, avec même, la livraison des deux premiers KC-130J courant 2016. Pour ce qui est des avions de combat, on ne sait pas grand chose, sauf qu’il ne s’agira pas de F-35. Israël ayant l’exclusivité du petit prodige dans la région. Il pourrait alors s’agir d’une énième version de l’inoxydable F-16. Voilà l’Arabie Saoudite, qui dispose déjà de Typhoon et de F-15SA, à l’abri du besoin. Il lui reste à trouver les hommes pour entretenir et faire voler ses jouets.
Boeing se frotte les mains également avec la commande de P-8 Poseidon et de CH-47 Chinook (on parle de 48 appareils !), la vente s’accompagnant d’accords sur le développement d’installations de maintenance pour les hélicoptères civils et militaires. La vente de long courriers commerciaux est également dans la balance. Du côté des munitions, Raytheon placerait également quelques centaines de kits de guidages pour les bombes. Ca tombe bien, il y a une guerre en cours au Yémen…
On le savait déjà, une vente d’arme traduit très souvent un choix géopolitique qui s’accompagne parfois d’un raisonnement technique. La visite de Donald Trump à Riyad souligne deux autres points : en premier lieu le retour en grâce de la monarchie saoudienne à la Maison Blanche après une certaine froideur des relations du temps de Barak Obama. Une fenêtre d’opportunité se ferme pour les autres pays… Et puis également la bonne entente entre le nouveau président américain et les géants que sont Boeing et Lockheed Martin, dont les dirigeants sont, dit-on, souvent reçus dans le bureau Ovale. Pendant que les tweet enflammés contre le F-35 et le futur Air Force One amusent la galerie, le business continue comme avant. C’est d’ailleurs à se demander qui gouverne qui…
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