Les Mirage D termineront leur carrière au sein de la « 3 », escadre de légende…
Avant la fin de la semaine, l’armée de l’Air sera structurée en onze escadres. C’est le retour en grâce d’un échelon opérationnel qui avait été supprimé à la fin du siècle dernier…
La semaine dernière , la 8ème escadre de chasse a été recréée sur la base aérienne 120 de Cazaux, avec dans son giron les escadrons 1/8 Saintonge, 2/8 Nice et 2/2 Côte d’Or, tous équipés d’Alphajet, et l’escadron de soutien technique aéronautique (ESTA) 15.008 « Pilat ». Cette renaissance de la « 8 » a été la première d’une série de sept résurrections, alleluia, qui s’égréneront jusqu’à la fin de cette semaine. Elle fait suite également à la mise sur pieds de quatre autres escadres en septembre de l’année dernière. Il s’agissait en 2014 de s’assurer que la formule fonctionnait bien. C’est apparemment le cas puisque l’armée de l’Air a décidé de tripler la mise.
« On crée une escadre quand le besoin existe d’une meilleure coordination entre unités navigantes, unités techniques et même éventuellement unités de formation » explique-t-on au sein de l’armée de l’Air. Corolaire : la création d’escadres n’est pas systématique et l’armée de l’Air s’en tiendra pour l’instant à ces onze grandes unités, même si la possibilité d’une escadre « force spéciale » est souvent évoquée…
Revenons maintenant en arrière de quelques années pour comprendre pourquoi on reparle aujourd’hui des escadres, alors que cet échelon de commandement avait été abandonné entre les années 1994 et 1998… A l’époque, la fin de la guerre Froide avait débouché sur le plan « armées 2000 » qui avait transformé les escadrons en unités autonomes, pour plus de flexibilité. Dans le même temps, les fonctions de soutien, et donc la maintenance des avions, leur était retirées pour être confiées aux bases aériennes ou à des unités spécialisées également organisées en escadrons : les ESTS puis les ESTA. Le mouvement de mutualisation des moyens s’est ensuite accélèré avec l’entrée en service du Rafale et les tours de vis budgétaires. « Les pistards dans les escadrons, c’était une solution riche, on avait plus les moyens de saucissonner les tâches… » se souvient un officier. « Le rassemblement de tous les mécaniciens au sein des ESTA a permis de réduire de 15 à 20% leur nombre, en accord avec la réduction du format des armées ».
Mais l’expérience a montré que cette organisation introduisait un hiatus entre l’activité opérationnelle et le travail de la maintenance, y compris pour le simple travail en piste. Les relations entre utilisateurs des avions et ESTA tournaient parfois au bras de fer. « En ce qui concerne l’intégration des soutiens, les processus sont parfois complexes au quotidien. Aujourd’hui il faut beaucoup d’énergie pour obtenir ce dont on a besoin » expliquait en termes soigneusement choisis le site du ministère de la défense en 2014.
Pour réduire la fracture et faire en sorte que l’activité opérationnelle commande la disponibilité des avions et non l’inverse, des bureaux de liaison rassemblant mécaniciens et navigants ont alors été montés. La création des escadres s’inscrit dans cette logique en rassemblant sous un même échelon de commandement unités navigantes et ESTA. A la clef, une meilleure cohérence et une plus grande cohésion des personnels espère l’armée de l’Air. L’escadre travaillera sur la planification à long terme, la préparation de l’engagement opérationnel, en cherchant une fois de plus à remettre la mission au cœur de l’organisation.
Derrière cette réorganisation se profile également un vaste chantier portant sur la numérotation des unités, l’immatriculation des aéronefs et le transfert du patrimoine historique qui débute. Les numéros de bases qui figuraient sur les avions laisseront par exemple la place aux numéros des escadres. Un Mirage 2000D codé jusqu’à présent 113 (BA 113 de Nancy Ochey) retrouvera sur son fuselage le « 3 » de la 3ème escadre. Voilà les spotters occupés jusqu’à la prochaine réforme…
Frédéric Lert
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Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
J'ai découvert il y a peu de temps votre site. Je suis inscrit à un MOOC organisé par l'Ecole de l'Air et intitulé "Compréhension de l'arme aérienne". Ce cours commence le 15/09 et je pense que les infos sur votre forum pourront avantageusement me servir pour compléter ma formation.
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Bonjour,
Pour info, avant la 8, la 3è Escadre de chasse est ressuscitée à Ochey depuis le printemps dernier.
Amicalement
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Je voudrais abonder dans le sens de la réponse de "Laurent", car je suis moi aussi un de ces mécaniciens. Cela dure depuis 31 ans et je suis parfaitement conscient de la mission qui nous anime. Il faut être conscient que le moyen-âge est terminé depuis 1492 et que la notion de vassalité aussi.
L'intérêt de ces escadres qui sont loin des anciennes en termes d'organisation est bien de recentrer autour des missions l'ensemble des soutiens et d'améliorer la planification dite "technico-opérationnelle" et non de "pouvoir enfin donner des ordres" aux mécaniciens.
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Il n'y a pas que la facture, comme vous le dîtes, qui nous intéresse, mais aussi, et presque surtout (sinon on ne dépenserait rien) l'efficacité. Quelque chose qui coûte peu, mais ne sert à rien, et extrêmement coûteux en fait. C'est même un gaspillage.
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Réduire la FACTURE c'est tout ce qui importe aux contribuables Français, le reste ne les concerne pas.
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Il n'y a pas de Chevaliers sans Ecuyers ;
Au sens médiéval strict, un écuyer est celui qui accompagne un chevalier et porte son écu, c'est à dire son bouclier destiné à le protéger dans les batailles ou les tournois. Le rôle de l'écuyer, la plupart du temps, ne se bornait pas à cette besogne obscure, il formait avec son chevalier un duo inséparable, et il était le garant, pour une bonne part de son efficacité au combat.
Sans les écuyers, sans cette équipe de rampants solidaires et orfèvres en leur art nos "Chevaliers du Ciel" seraient bien démunis.
Tous les pilotes le savent bien: leur mission, leur vie sont entre les mains des techniciens qui entretiennent leurs avions
José Maigre et Michel Ribot (Les Ecuyers du Ciel)
Les rampants
Race admirable! et devant qui il faut s'incliner très bas. Eléments de base de l'Aviation, ces hommes infatigables n'ont pas pour les soutenir les joies exaltantes du vol.
Ce sont des" rampants" et leur seule récompense est celle du devoir accompli, celle de voir leur matériel toujours disponible et aussi le sourire éclatant de l'équipage, le pouce du pilote relevé vers le ciel.
Il faut les avoir vus, sans installation sanitaire d'aucune sorte, travailler inlassablement dans des hangars de toile souvent déchiquetés par le vent, torse nu, le chapeau de brousse sur la tête, de grosses gouttes de sueur perlant de leur poitrine velue, toujours de bonne humeur et toujours débrouillards.
Avec eux, aucun problème n'est insoluble. Ils feraient pousser des clefs anglaises et des carburateurs au sein du Sahara.
Si la journée ne suffit pas à leur travail, ils reviennent la nuit, après avoir avalé rapidement leur repas dans un mess en planches, remontent sur leur escabeau et à la lueur d'une baladeuse, les voilà de nouveau, dans la nuit des tropiques, étripant le moteur de ses organes malades, remplaçant les pièces, boulonnant, vissant. nettoyant...
Enfin la tâche est terminée...
C'est grâce à ces hommes que nous avons pu tenir là-bas. Ils ont droit à notre salut fraternel tous ces "rampants" glorieux, mécaniciens moteur, radios mécaniciens d'équipement, armuriers, artificiers, soutiers et tous les autres, car il faut n'en oublier aucun et les réunir tous dans la même admiration.
Ils la méritent! »
Général Chassin
AVIATION INDOCHINE
Moi je suis particulièrement fier d'avoir été de ceux-la,en Indochine, à Chypre, en Algérie où encore en Allemagne pendant le Guerre Froide;
Alors revoir des Escadres celà me fait chaud au coeur. Aves les OPEX, c'est le retour du bon sens et de l'esprit de corps.
Et puis, des années après, si vous saviez comme c'est bon d'entretenir des relations (vive Internet), avec les Chevaliers que vous avez servi.
Paul CREPIN Ancien mécano de l'Armée de l'Air
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
À Paul, que je ne connais pas, mais qui comme moi fait partie de cette fraternité de l'Armée de l'Air, de l'aéronavale, de l'ALAT.
J'ai eu l'immense privilège de faire partie de ceux que vous appelez amicalement les chevaliers.
J'ai aussi eu le grand honneur de voler sur un glorieux destrier qui nous a quitté il y a un peu plus d'un an, je veux parler de Monsieur Mirage F1.
Alors à vous, Paul , mais aussi à mes amis, ou plutôt à mes frères, Jacques, Claude et à tous les mécanos que j'ai côtoyé pendant toutes ces années, un grand merci et une grande admiration pour votre travail et votre abnégation devant la tâche qui vous incombait.
Un pilote de chasse qui n'a plus confiance dans les mécanos de l'escadron ne monte plus dans l'avion....je suis toujours monté dans les avions que vous aviez sous votre responsabilité, et ça, cela ne se décrète pas.
Mon amitié fraternelle vous est acquise pour toujours.
Vive la graisse, et à la chasse bordel !
Bruno " mosquito"
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Il y avait eu bien sûr la disparition des escadres, avec l'apparition des escadrons autonomes, mais qui avaient encore une centaine de mécanos. Puis on leur avait retiré, ce qui faisait qu'un lieutenant-colonel breveté Ecole de Guerre commandait sa vingtaine de pilotes et une quinzaine de secrétaires et d'officiers de renseignement... un peu léger ensuite au Ministère de la Défense, face à des Marins qui ont commandé des frégates ou des Terriens qui ont commandé des régiments ! (mais ce n'est qu'un aspect du problème)
Alors on repart en arrière - pourquoi pas (c'est vrai que les mécanos ont parfois tendance à oublier au service de qui ils sont) On a vu l'Ecole de l'Air commandée par un mécano - il serait inenvisageable que St Cyr soit un jour commandée par un officier issu de l'Arme du Train ou du Matériel ... si on lit les mémoires du général Fleury (CEMAA il y a plus de 20 ans) on y voit qu'il initia exactement la même réforme à la charnière des années 60/70, à Reims où il commandait l'escadre de Vautours, au motif que l'unité d'entretien (Germas ou autre, peu importe son nom..) oubliait un peu la finalité de l'opérationnel et travaillait à ses horaires. Moralité : quand on a besoin, il faut commander !
Les numéros d'escadrons (avec les "zéros" qui vont bien, style 0X/0YZ et non X/YZ, histoire de faire bien pailleux) vont encore valser, de même que les insignes et les "traditions" (sans transfert de personnels !) - certains aiment ça, voire les historiques d'unités - et tout ça avec une somme nulle d'aéronefs bien sûr ...
Moralité : ça occupe, et ça permet de différencier ceux qui sont à jour des changements des autres ...
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
... et pour les occuper aussi ... création de zit où le pauvre malheureux VFR inattentif est aussitôt arraisonné en vol par des avions d'armes ... ils ont de beaux jours devant eux les officiers supérieurs ... je rigole
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
C'est pas faux. Des tas de grosses têtes nous pondent des réglementations a la pelle (civil ou militaire) puis s’étonnent qu'il y ait des gens pour les appliquer ce qui ralenti évidement le coté opérationnel nécessaire a ces activités! A qui la faute?
Retour des escadres? Un coup dans le zig, un coup dans le zag ... ça doit surement occuper des gens ;)
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Bonjour
Etant un de ces "mecanos qui oublie au service de qui ils sont" depuis pres de 20 ans, je me demande si toute cette culture que vous semblez étaler vous a appris les mots " navigabilité, reglementation aerienne, procedure etatique, HSCT ou environnement controlé". Si tel n'est pas le cas, je suis fier de pouvoir vous eclairer. Ces mots sont les carcans qui entoure la maintenance aeronautique moderne, qu'elle soit militaire ou civile. Pour rappel, cette voie a été dictée par ces " breveté de l'Ecole de Guerre" , comme vous dites. Il est facile de mettre des batons dans les roues des autres et leur reprocher la chute.
P.S.: Les mecanos sont au service de la France et non celui de certains seigneurs...
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
BA 113 = St-DIZIER
BA 133 = NANCY-OCHEY
Armée de l’Air : les escadres contre-attaquent !
Merci pour cette mise au point, je plaide le lapsus calami et la fatigue post-vacances.