La guerre d’Ukraine offre des débouchés inattendus aux start up françaises de l’aéronautique et du spatial qui leurs permettent d’accélérer le développement de leurs technologies innovantes. Ascendance et Delair en sont un nouvel exemple. © Delair
La start up Ascendance et le fabricant de drone Delair mettent au point un démonstrateur de drone d’observation hybride-électrique à voilure fixe au profit de « DGA Essais de missiles ». L’Agence Innovation Défense (AID) est à la manoeuvre.
La guerre d’Ukraine est un électrochoc pour beaucoup de nations européennes qui, du point de vue de la défense nationale, apparaissent en décalage, voire démunies, face aux nouvelles menaces. En France, la prise de conscience est encore limitée aux cercles militaires et industriels. Elle se concrétise de diverses manières, dans un contexte de tensions budgétaires qui contraignent forcément, à la fois les ambitions, et la montée en puissance. Cette prise de conscience tardive se matérialise par de nombreux projets qui reposent sur des start up.
C’est le cas du récent appel à manifestation d’intérêt lancé par DGA Essais de missiles, auquel ont répondu conjointement Ascendance et Delair. Delair fait figure de pionnier sur le marché du drone. Depuis 2011, cette société toulousaine a développé une gamme complète de drones aériens et sous-marins pour des applications civiles et militaires. Elle compte aujourd’hui plus de 150 collaborateurs pour un chiffre d’affaires 2024 de 30 Millions d’€. Son modèle emblématique est le drone électrique DT46.
Pour sa part, Ascendance crée en 2018, peut être encore considérée comme une start up. Elle a pour objectif de développer un avion à décollage et atterrissage vertical (VTOL) équipé de son système de propulsion hybride-électrique.
Les deux sociétés travaillent sur un démonstrateur de drone d’observation hybride-électrique, conçu et fabriqué entièrement en France, basé sur le modèle phare de Delair, le drone DT46, et sur le système de propulsion hybride-électrique développé par Ascendance. Le projet est financé par l’Agence Innovation Défense. Il est piloté par le pôle d’innovation Alienor qui est l’un des neuf pôles d’innovation de défense créés par la Direction générale de l’armement (DGA) en lien avec l’Agence de l’innovation de défense (AID) pour capter et accélérer les innovations civiles au bénéfice des forces armées ou des programmes d’armement.
L’objectif d’Alienor est de détecter, orienter et expérimenter les innovations portées par les acteurs industriels et académiques principalement régionaux (PME/TPE, ETI, start-up, universités), afin de faire émerger de nouvelles solutions susceptibles d’apporter des gains de performances et des ruptures technologiques aux systèmes d’armes dans les domaines de l’aéronautique et du spatial. De ce point de vue, le projet porté par Ascendance et Delair coche toutes les cases. La mission du drone DT46 Hybride sera la surveillance des essais menés par DGA Essais de missiles, mais également la surveillance de zones maritimes étendues. Les premiers vols qualifiants effectués à Biscarrosse seront réalisés au printemps avec l’accord de DGA Techniques Terrestres (autorité technique déléguée pour les mini-drones de l’aéronautique d’Etat).
Equipé du système de propulsion hybride d’Ascendance, le drone DT46 de Dealer en version hybride offre un endurance de plus de 5h30 en mode VTOL (décollage et atterrissage vertical). La capacité de recharge de la batterie en vol vient renforcer cette performance, en ouvrant de nouvelles possibilités pour les missions de longue durée. La capacité de basculer, plusieurs fois au cours du vol, entre les modes de vol stationnaires et avion, offre une très grande flexibilité pour différents usages à la fois civils et militaires. La technologie hybride permet également au drone de basculer plusieurs fois entre le mode thermique (en phase de transit) et le mode électrique, pour assurer des phases d’observation en toute discrétion (notamment acoustique). Grâce à ce système, le drone peut aussi alterner entre des phases d’observation à vitesse lente et des phases de transit rapides (100 km/h).
L’ingéniosité et la souplesse des nombreuses start up françaises de l’aéronautique et du spatial sont un atout pour la France. Les projets militaires auxquels ces jeunes entreprises sont associés constituent un accélérateur pour le développement de leurs technologies innovantes, et dans une certaine mesure un recours sur investissement.
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Mon Cher Gil, l'usage intempestif de termes anglais m'a toujours irrité. Au vu de ce que nous réservent nos "amis" américains cette irritation tourne aujourd'hui à la crise d'urticaire chronique. Aussi, pardon pour ce commentaire peu constructif quant au fond du sujet :
un sportif, un otage, un naufragé, ... peuvent faire preuve d'endurance : ils peuvent endurer de gros efforts, des mauvais traitements, des privations, etc.
Un drone, ... je ne vois pas ce qu'il peut endurer à part des tirs ennemis.
En revanche, il peut avoir une grande autonomie et éventuellement un long rayon d'action (de préférence à un long range).
Bien amicalement
Si je ne me suis pas trompé je compte 5 ou 6 entités (entreprises, organismes) impliquées dans ce projet . Cela va faire beaucoup de réunions stériles pour tenir au courant tous ces acteurs. Et comme ces réunions sont faites par des cadres dirigeants, cela va faire beaucoup d'argent gaspillé pour réaliser somme toute un avion plus ou moins comme ceux qui volent dans nos aéro-clubs mais évidemment un avion infiniment plus couteux que ceux-là.
Je ne pense pas qu'en Ukraine le processus de conception de leurs drones soit aussi lord.et compliqué