Au Mali, la France compte sur les moyens opérationnels de ses alliés

L’Opération Serval monte en puissance. Pour pallier à ses carences en matière de transport, de ravitaillement en vol et de drones, la France a besoin de l’aide de la Grande-Bretagne, des USA et de l’Allemagne. Les alliés répondent présents…

L’opération Serval a d’ores et déjà atteint un de ses buts : fixer les terroristes et leur envoyer un message clair : la France ne laissera pas tomber le Mali. Depuis plusieurs jours maintenant, l’Armée de l’Air et l’ALAT « font face » avec courage et détermination et mettent la pression sur les agresseurs depuis les airs, le temps que les blindés arrivent pour consolider les positions acquises et achever de libérer le pays.
La partie ne s’annonce pas facile.

Les adversaires disposent d’une motivation élevée, d’une volonté fanatique et de matériels performants issus des arsenaux libyens. On pense aux redoutables canons ZSU 23mm, aux roquettes RPG et aux missiles sol-air SA7 et SA14. Ces hommes et ces matériels sont menés par des stratèges très mobiles et bien coordonnés. On le voit l’ennemi est loin d’être un amateur ; une donnée prise en compte par les forces françaises qui savent qu’il va falloir jouer serré pour gagner. Elles comptent dans leurs rangs des personnels motivés, aguerris et surentrainés, maitrisant parfaitement leur art et leurs matériels.

Pour autant, cette guerre au terrorisme, loin de la métropole tombe mal.
Elle survient au moment où la France souffre temporairement d’un déficit en matière de transport militaire, de drones tandis que les avions ravitailleurs KC135FR très sollicités eux aussi arrivent en fin de vie eux aussi. Or ces moyens sont indispensables à l’acheminement rapide des troupes et des matériels requis pour assurer le succès de Serval. Ces moyens existent, mais chez nos alliés et partenaires.

Un constat fait par la France qui peut compter sur l’aide d’un avion cargo C-17 britannique pour acheminer des troupes et des matériels de toute sorte. Cet avion arrivé à Evreux est à l’heure actuelle en train de préparer sa première mission vers l’Afrique.
Les moyens français de transport pourraient, aussi, être complétés sous peu par la location de très gros porteurs AN-124 russes ou ukrainiens. L’Allemagne dispose elle aussi de C160 Transall avec du potentiel tandis que les USA pourraient mettre à disposition des ravitailleurs aériens et des avions de transport.

Pendant que les moyens aériens effectuent leurs premières rotations, chargés d’hommes et de matériels de toutes sortes, les premiers blindés français entrent au Mali.
Dans le même temps, les premiers contingents de pays africains se préparent à renforcer nos troupes sur le terrain. Pour la suite des opérations, nos alliés pourraient là encore être utiles.

On pense par exemple aux drones de reconnaissance britanniques Watchkeeper et autres Predator américains. Ces engins à la pointe de la technologie sont conçus pour détecter, localiser et surveiller pendant des dizaines d’heures les troupes les mieux camouflées sur le terrain grâce à leurs capteurs radar et optiques. Autant d’informations indispensables aux pilotes de l’ALAT et de l’Armée de l’Air. Enfin, l’aide la plus bienvenue, correspond à la capacité qui nous fait cruellement défaut actuellement, celle du drone armé.

Un tel matériel existe aux USA et au Royaume-Uni. Il s’agit du drone MQ9 Reaper, véritable complément de l’hélicoptère de combat. Il représente l’allié indispensable pour maitriser le combat asymétrique. Ces engins, tout en restant à distance de sécurité sont capables de jour comme de nuit, de décocher des missiles Hellfire sur les terroristes qu’ils soient retranchés dans des abris ou dans des véhicules en mouvement.

Et cette liste n’est pas exhaustive bien sûr. Car cette guerre, qui sera plus longue que prévu, a valeur de double test. Elle a permis de mettre à l’épreuve la capacité de la France à soutenir ses pays amis dans leur combat contre l’obscurantisme. Gageons qu’elle permettra aussi de vérifier à quel point la solidarité militaire européenne et transatlantique est solide et pérenne.

La rédaction