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Défense

Babcok France rachète les onze L-39 d’Apache Aviation

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Frédéric Lert

Après 22 années au service des patrouilles acrobatiques d’Apache Aviation, les L-39 vont à présent servir à l’entrainement des pilotes militaires. Une bonne affaire pour Babcock et un soulagement pour Apache Aviation qui avait perdu le soutien de Breitling en 2019, après 17 ans de collaboration.

Babcok France a non seulement racheté les avions, mais elle a également repris le bail d’Apache Aviation pour le stationnement des avions sur l’ancienne base aérienne  102 « Capitaine Georges Guynemer » de Dijon-Longvic. La BA 102, qui hébergeait la célèbre 2ème escadre de chasse popularisée par Tanguy et Laverdure avait fermé ses portes en 2016, année de son centenaire. L’activité s’était alors recentrée du côté civil de la plateforme.

Outre les L-39 d’Apache Aviation, Babcock prévoit de reprendre une partie des mécaniciens et des pilotes. © Gil Roy / Aerobuzz.fr

« Outre les avions, nous avons également repris deux employés d’Apache Aviation » explique Thierry Caspar-Fille-Lambie, directeur général de Babcock France. « Nous travaillerons également avec d’anciens pilotes d’Apache Aviation qui nous accompagneront dans cette phase de transition et notre montée en puissance. Par la suite, nous recruterons progressivement nos pilotes et des mécaniciens, au gré des contrats que nous décrocherons ».

Avec sa flotte nouvellement acquise, Babcock France vise la formation des pilotes de forces aériennes étrangères, particulièrement du continent africain où les L-39 en service sont nombreux.

Avec onze L-39 en ligne, Babcock France devrait être capable de fournir de 2.000 à 2.500 heures de vol par an. © Gil Roy / Aerobuzz.fr

« Nous sommes en contact avec certains pays africains, notamment ceux déjà équipés de L-39 poursuit Thierry Caspar-Fille-Lambie, mais rien n’est encore fait ». A la question de savoir si la formation de pilotes ukrainiens serait également envisageable, Thierry Caspar-Fille-Lambie rappelle que Babcock est déjà impliqué d’une certaine manière dans cette activité puisque les Grob utilisés par la Royal Air Force pour la formation ab initio des jeunes  pilotes ukrainiens lui appartiennent déjà. « On a effectivement fait savoir que les L-39 pourraient servir aux Ukrainiens, mais rien n’a été engagé pour l’instant » résume-t-il.

Dans le même temps, Babcock France cherche des opportunités dans le domaine du « red air », c’est à dire des activités de plastron au profit des armées françaises (escadrons de chasse, marine nationale ou armée de Terre) pour lesquelles un appel d’offre est en cours. Avec onze avions en ligne, Babcock  France devrait être capable de fournir de 2.000 à 2.500 heures de vol par an. Les avions sont aujourd’hui tous en état de vol et sont vendus avec un stock important de pièces patiemment accumulé par Apache Aviation. « Nous sommes très sereins, l’avion est fiable et consomme peu de rechanges » résume Thierry Caspar-Fille-Lambie.

Les L-39 de la patrouille Breitling ont tourné autour de la planète de 2003 à 2019. © M. Roy / Apache Aviation / Aerobuzz.fr

Ce que confirme Jacques Bothelin, créateur d’Apache Aviation, qui a débuté son activité en 1981 : « Le L-39 est un avion rustique qu’il est facile d’exploiter d’une façon rigoureuse et en toute sécurité. Ces dernières années, Breitling nous a toujours donné les moyens nécessaires  pour bien entrainer nos pilotes et entretenir rigoureusement nos avions. J’étais le patron de la patrouille mais j’étais aussi un de ses pilotes et je ne me serais jamais mis en danger… »

Apache aviation a d’abord évolué cinq ans sur SIAI Marchetti SF260 puis 17 ans sur Pilatus PC-7 avant de passer sur L-39 en 2002, devenant ainsi la seule patrouille acrobatique civile sur avion à réaction dans le monde.  Les avions avaient été achetés en Estonie, pays EASA. Ils bénéficiaient d’un certificat de navigabilité estonien qui permettait de voler et travailler en Europe.

Les L-39 de Babcok France seront basés sur l’ancienne base aérienne  102 « Capitaine Georges Guynemer » de Dijon-Longvic qui hébergeait la célèbre 2ème escadre de chasse.
© Gil Roy / Aerobuzz.fr

« Nous volions entre 100 et 110 heures par avion et par an poursuit Jacques Bothelin. Les vols étaient synchronisés avec le plan de maintenance, l’objectif n’étant pas de voler le plus possible mais de voler peu tout en offrant la meilleure visibilité possible à notre mécène ». Depuis leur entrée en service, les avions n’auraient accumulé que 2.000 à 2.500 heures de vol, ce qui laisse un très large potentiel pour les années à venir.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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