Boeing modernise les AWACS français

Le programme de rénovation à mi-vie des AWACS français réalisé dans les ateliers d’Air France Industries sous maîtrise d’oeuvre Boeing porte sur la mise au standard Block 40/45. Le premier des quatre avions de surveillance radar de l’Armée de l’Air a été livré cet été. Les trois autres appareils français en cours de chantier seront à nouveau opérationnels en 2016.

En ces temps d’austérité budgétaire, le ministère de la Défense ne relâche pas son effort lorsqu’il s’agit de renforcer les capacités de renseignement et de surveillance. Dernier exemple en date, la livraison à l’Armée de l’Air d’un avion AWACS rénové sous maîtrise d’oeuvre Boeing. Le programme de rénovation à mi-vie réalisé dans les ateliers d’Air France Industries concerne la mise au standard Block 40/45 des quatre avions de surveillance français. Les travaux, les plus importants jamais effectués sur cette flotte à ce jour, portent sur la refonte de tout le système de mission de l’appareil. L’objectif est triple. Il s’agit, dans un premier temps, de traiter les obsolescences d’un système conçu dans les années 80 afin de le rendre plus évolutif. Il faut également améliorer les performances en matière de détection, de traitement des informations, de navigation et de communication. Il faut enfin assurer un minimum de standardisation avec les autres appareils AWACS de l’OTAN au nom de la sacro sainte interopérabilité.

Ainsi les 14 consoles d’opérateurs sont remplacées par des pupitres plus intuitifs munis d’écrans couleur rappelant l’environnement Windows. Du coup, de nombreuses fonctions auparavant activées à l’aide de boutons seront mises en œuvre grâce à des menus déroulants ou des clicks de souris. Le dispositif d’identification ami/ennemi IFF est modernisé pour permettre d’identifier des appareils à plus longue distance tout en intégrant les modes 5 et S. Au passage les moyens de navigation et de communication sont remis à niveau pour être pleinement compatibles avec la réglementation aérienne en vigueur en matière de circulation aérienne.

La modernisation porte aussi sur l’installation de nouveaux calculateurs et d’une meilleure intégration des différents systèmes du bord. Les améliorations au niveau du radar et du traitement de l’information lui permettront de mieux détecter et identifier les cibles les plus ténues telles que les missiles de croisière, les appareils évoluant en formation serrée ou des avions à la signature radar réduite par exemple. Les trois autres appareils français en cours de rénovation seront à nouveau opérationnels en 2016. Les appareils français seront alors au même standard que leurs homologues américains E3G.

Pour mémoire l’AWACS est un centre nodal aéroporté capable de surveiller une vaste portion d’espace aérien, il dispose pour cela d’un radar multimode à longue portée et d’un ensemble d’écoute électronique très performant. Son système de mission et de communication lui permet d’interagir avec les différents acteurs présents dans sa zone de travail par l’intermédiaire de liaisons de données telle que la Liaison 16. Ainsi l’appareil peut établir en temps réel la situation tactique autour de lui à partir de ses informations et des capteurs d’avions de combat de drones ou d’autres avions de renseignement. Il est un maillon essentiel de l’arsenal de l’OTAN car il est un véritable gage de supériorité aérienne.

Les avions de guet aérien avancé tels que l’E3 Sentry AWACS américain qui équipe plusieurs pays dont les USA, la France, le Royaume Uni, l’Arabie Saoudite, en plus de la flotte Otan ne sont pas un cas isolé. Ainsi la Russie rénove son parc d’A50 Mainstay (basés sur une cellule d’IL76) tandis que l’Inde et la Chine mettent en service des clones de l’A50 ou des dérivés de l’ERIEYE Suédois. Israel de son côté a remplacé ses Hawkeye par des Gulfstream G550 munis d’un radar à antenne active.

Aerobuzz.fr