Même si le jeu consiste à rechercher une vague parenté avec le Gripen suédois, le biplace monoréacteur T-X dévoilé par Boeing et Saab, apparaît, pour le moment, comme la plus inédite des quatre réponses à l’appel d’offres lancé par l’US Air Force pour remplacer son avion d’entrainement T-38 Talon. Le « T-X » américano suédois s’inscrit au cœur d’une offre de formation globale et évolutive qui renvoie au chasseur de 6ème génération à inventer.Concevoir aujourd’hui un avion école pour les décennies futures relève par certains côtés, moins du défi technologie que de la prospective. Au moment où entre en service le chasseur de 5ème génération, incarné aux USA par le F-35, se pose en effet la question de savoir si il y aura encore des pilotes à bord des chasseurs de 6ème génération. La réponse ne sera pas tranchée avant 2025/2030, autrement dit, juste après l’entrée en service du nouvel avion d’entrainement américain T-X prévue en 2024. Militaires et industriels en ont évidemment conscience…
Dans cette logique, en présentant leur réponse à l’appel d’offres « T-X » de l’US Air Force relatif à son futur avion d’entrainement, c’est donc plus un concept qu’un avion que Boeing et SAAB, ont dévoilé, le 14 septembre 2016 à Saint-Louis. Il n’en demeure pas moins que pour convaincre l’état-major de l’armée de l’air américaine, cet avion école devra être démonstratif, recéler de qualités manœuvrières exceptionnelles et de performances élevées. D’où l’option retenue par Boeing et Saab d’un double empennage offrant, selon Boeing, une parfaite manoeuvrabilité aux grands angles d’attaque. L’US Air Force vise 25°.
Face à ses trois concurrents, il apparaît comme le plus inédit. Lockheed Martin associé à KAI propose une évolution du T-50 coréen et ne s’en cache pas. De même que Raytheon et Leonardo (ex Finmecannica) qui se sont orientés vers un dérivé du M346 Master italien. Northrop Grumann et BAE Systems qui n’ont pas encore dévoilé officiellement leur projet, semble, comme Boeing et Saab partis d’une page blanche. Toutefois, leur avion qui a été aperçu en août dernier sur l’aéroport de Mojave, s’apparente singulièrement au T-38.
Le défi pour les industriels est de fournir à l’US Air Force une solution de formation qui, au-delà du vecteur aérien, comprend des moyens au sol et un support. Cette offre ne doit pas être figée. Elle doit, au contraire, pouvoir s’adapter aux besoins qui pourraient apparaître dans le futur, en fonction des caractéristiques des chasseurs de 6ème génération, mais aussi des doctrines qui auront cours à cette époque. Le T-X que les quatre challengers s’apprêtent à livrer aux militaires à fin d’évaluation, ne doit pas être fondu dans le plomb.
Sur les cinq exemplaires qu’a prévu d’assembler Boeing à Saint-Louis, deux sont déjà construits. Il ne s’agit pas de prototypes, mais d’appareils conformes à la série, tant dans leurs spécificités que dans leur processus de fabrication. C’est un des passages obligés du cahier des charges de l’US Air Force, un moyen de se prémunir contre des dérives budgétaires.
L’armée de l’air américaine a prévu un contrat initial de 350 appareils. Au-delà des besoins propres de l’US Air Force évalués à 400 unités, c’est le marché mondial des avions d’entrainement militaire que visent les industriels engagés dans l’appel d’offres du T-X. Il ne se mesure plus en centaines, mais en milliers d’exemplaires.
Gil Roy
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Ça va être difficile de remplacer le Talon