L’US Air Force a fixé la date de fin des opérations pour son célèbre avion de reconnaissance : septembre 2025. Place aux engins spatiaux et, qui sait, à quelques autres appareils exotiques…
C’est un nouvel avion emblématique de la Guerre Froide qui fera ses adieux dans moins de trois ans. Sous les couleurs de l’US Air Force du moins, puisque la NASA devrait poursuivre l’exploitation de ses deux ER-2, version « civile » de l’avion de reconnaissance, au-delà de cette date.
Le U-2 est né en pleine en guerre froide, avec un tour de force de Lockheed et en particulier du patron de son bureau d’études, Clarence « Kelly » Johnson. Il avait fallu une bonne dose de culot et de génie pour développer en quelques mois seulement un avion capable de voler en très haute altitude, en obtenant un équilibre précaire entre la poussée de son réacteur, la portance de sa voilure et l’air raréfié du niveau 700…
C’était chaud, mais ça passait et la CIA se régala pendant les quelques mois passés à sillonner en toute impunité l’espace aérien soviétique. C’était avant les satellites et chaque vol ramenait son lot de surprises merveilleusement imprimées sur des films photographiques à la précision époustouflante. Jusqu’au 1er mai 1960 où un missile SA-2 finit par avoir la peau du planeur motorisé…
La perte de l’avion de Gary Powers fut une terrible humiliation pour les Américains, mais bizarrement elle n’entama en rien la carrière de l’avion, bien au contraire. Depuis 1960, le U-2 n’a cessé de grandir, gagner en performances et en capacités de renseignement. Tout l’alphabet est pratiquement passé dans les évolutions et les modernisations de l’avion, depuis les premiers U-2A jusqu’aux actuels U-2S.
En 2001, la mise en service du drone RQ-4 Global Hawk aurait du porter un coup fatal à l’avion, mais il n’en fut rien : le U-2 tira son épingle du jeu grâce à son coût d’opération moins élevé ainsi qu’à sa plus grande flexibilité d’emploi, la présence d’un pilote à bord n’y étant d’ailleurs pas étrangère. L’ancêtre était toujours dans le coup.
Sur les 104 appareils de tous types mis en service par l’Air Force, 31 (dont quatre biplaces) sont encore en service au sein du 9th Reconnaissance Wing sur la base aérienne de Beale en Californie. Pour leurs missions de reconnaissance, ils sont régulièrement mis en place sur des terrains d’accueil dans d’autres pays, y compris en France : la base aérienne d’Istres accueilli plusieurs appareils entre 1995 et 1999 à l’occasion des opérations sur l’ex-Yougoslavie
Ironiquement, les drones de reconnaissance RQ-4 Global Hawk seront eux aussi retirés du service à l’horizon 2027. Ils ne survivront que quelques semaines aux appareils qu’ils auraient du remplacer. Les Américains se préparent à un virage stratégique en confiant l’essentiel de leurs missions de reconnaissances à des moyens spatiaux.
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
View Comments
Bonjour Matt, si vous avez un bon contact au sein de l'US Space Command, je suis preneur ! Frédéric
Préparez-vous un article sur ces moyens spatiaux et autres engins exotiques qui prendront la relève ?
Le regard d'Aerobuzz sur le sujet serait sans doute intéressant ;-)