Helibras, filiale brésilienne d’Airbus Helicopters, a présenté à Itajuba (Brésil), la version anti-navire du H225M Caracal équipée du célèbre missile Exocet de MBDA. L’essentiel du développement a porté sur la mise au point du système d’arme, l’intégration des capteurs et du missile. Le Caracal équipé de l’Exocet entrera en service, dans la marine brésilienne, en 2018. Tirs réels à suivre…
Certains pays aiment le Caracal plus que d’autres. Le 23 décembre 2008, le Brésil a clairement fait le choix du bimoteur de 11 tonnes d’Airbus Helicopters en signant pour 50 appareils dans le cadre du programme H-XBR. Les premiers appareils ont été livrés par Marignane en décembre 2010, puis très vite l’assemblage est devenu local sous la houlette d’Helibras, filiale locale d’Airbus Helicopters.
Le Caracal multifonction
26 H225M sont aujourd’hui en service au Brésil et les derniers appareils seront livrés en 2022. La crise économique locale a fait prendre quelques années de retard au programme, sans toutefois que le volume global d’appareils soit modifié. Sur les 50 hélicoptères, 16 seront destinés à chacune des trois armées : marine, armée de terre et armée de l’air.
Les deux derniers H225M seront en configuration VIP et mis à la disposition du gouvernement. Et parmi les 16 destinés à la marine, cinq seront équipés pour les missions de surveillance maritime et de lutte anti surface, avec radar et missile Exocet block 2 mode 2 (AM39-B2M2).
Le développement de cette version a été lancé en 2011 par le bureau d’études d’Helibras, fort d’une trentaine d’ingénieurs. Il a fallu redessiner les sponsons pour loger de chaque côté du fuselage le missile long de 4m70 et son support. Mais l’essentiel du travail a porté sur la mise au point du système d’arme, l’intégration des capteurs et du missile.
Equipage à quatre
Dans sa version anti-navire, le H225M est équipé d’un puissant radar APS-143 « OceanEye » de Telephonics (qui équipe également le MH-60R SeaHawk), d’une tourelle optronique StarSafire et de contremesures électroniques signées Saab. L’appareil fonctionne avec un équipage de quatre personnes : pilote en place droite, « Mission commander » en place gauche, mécanicien navigant entre les deux et opérateur de la console tactique de mise en œuvre du missile, installé à l’arrière du compartiment cargo.
Ce n’est pas la première fois que l’Exocet embarque sur un hélicoptère : le Super Frelon avait inauguré le concept et, plus près de nous, des AS332 Super Puma avaient également hérité de l’arme. Mais il s’agissait à chaque fois d’installations lourdes et très complexes, avec par exemple l’installation de quatre consoles dans la soute des AS332 anti-navires de la marine chilienne. Le H225M brésilien simplifie l’exécution de la mission tout en apportant un niveau de performances très supérieur.
800 kg de chaque côté du fuselage
Un premier chantier a consisté à faire dialoguer tous les équipements embarqués avec le système de navigation de l’hélicoptère et le missile. Plusieurs tirs d’Exocet ont été simulés sur banc d’essais pour valider l’intégration de tous les capteurs et de l’armement, mais aucun tir réel n’a eu lieu jusqu’à présent. La phase de tir sera placée sous la responsabilité sous la responsabilité du client, la marine brésilienne, à la livraison du premier appareil.
Gérer les performances de vol du H225M avec des emports d’un peu moins de 800 kg de chaque côté du fuselage a été un autre défi. L’équipage d’essais d’Helibras affirme que l’hélicoptère encaisse bien les variations du centre de gravité vers l’avant lorsque deux missiles sont installés. La configuration dissymétrique, avec un seul missile accroché, a également été validée.
« Avec deux missiles, cinq personnes à bord et les pleins complets, le H225M est à la masse de 10,5 tonnes » explique-t-on chez Helibras. « Il garde encore de la marge par rapport à la masse maximale au décollage de onze tonnes ». A noter que les appareils de la marine brésilienne ne sont pas équipés du réservoir de mille litres installé sur les autres versions dans la « niche » qui dépasse à l’arrière du fuselage.
Outil de dissuasion
La marine brésilienne a la lourde tache de protéger l’immense espace maritime du pays et elle va trouver avec ses Caracal ainsi armés un solide outil de dissuasion. A noter que le pays utilisait déjà dans le passé des Exocet block1 montés sur une poignée d’hélicoptères SeaKing.
Les H225M pourront opérer de la terre ou bien à partir des quelques navires taillés pour les recevoir (dont notamment le porte-avions Sao Paulo, ex Foch français). Ils seront également équipés pour se ravitailler à la mer et en vol à partir de navires trop petits pour leur permettre d’apponter.
La force aérienne brésilienne a de son côté l’ambition de se lancer dans le ravitaillement en vol avec ses H225M, comme le fait déjà l’escadron Pyrénées en France. Le Brésil dispose déjà de Hercules ravitailleurs utilisés pour le ravitaillement de ses chasseurs. Il lui faudra toutefois s’équiper des nacelles compatibles avec le ravitaillement des hélicoptères.
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Frédéric Lert
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