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Cazaux, capitale européenne de la Resco

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Frédéric Lert

Pendant un peu moins de trois semaines, la base aérienne 120 de Cazaux accueille le CJPRSC (Combined Joint Personnel Recovery Standardisation Course) : un « cours » organisé par le Groupe Aérien Européen, qui vise à harmoniser et à transmettre les enseignements en matière de sauvetage au combat entre toutes les forces aériennes du vieux continent. Le cours est itinérant : il se tenait l’an dernier à Albacete (Espagne) et il est donc cette année de retour en terre française.


Quatorze nations et peu plus de 400 militaires participent cette année au CJPRSC : aux sept pays du GAE (France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Espagne, Italie et Pays Bas) se sont associés sept autres pays (Suède, Hongrie, Etats-Unis, Canada, Danemark et Pologne). Et cette année, ce sont bien les Polonais venus avec un contingent de 30 personnes qui créent l’événement avec leur hélicoptère W-3PL, produit par l’hélicoptériste local PZL.

Cet appareil, optimisé pour la mission de sauvetage au combat, est une évolution du W-3WA, déjà en service au sein des forces polonaises. Le W-3PL est équipé d’une mitrailleuse de 12,7mm en tourelle dans le nez alimentée à 350 coups. Les munitions sont placées dans un carénage qui court le long du fuselage. L’arme est asservie à la boule optronique « Toplite » de l’israélien Rafael et qui emporte un Flir, une caméra jour et un télémètre laser. Le pilote en place droite contrôle la « Toplite » grâce à un minimanche latéral placée à droite de la planche de bord. Le pilote en place gauche dispose d’un viseur tête haute pour un tir dans l’axe. Cette capacité offensive est augmentée par des paniers roquettes emportés sous les bras d’armement. Le W-3PL conserve également la possibilité d’embarquer quelques hommes armés dans son compartiment cargo. Ce mélange des genres, armement offensif et soldats en soute, en fait une sorte de Mi-24 « Hind » en réduction, avec une mase maximale au décollage de 6700 kg. Le Hind, bien plus massif et alourdi par de nombreux blindages, pèse environ deux fois plus. Selon ses équipages, le W-3PL dispose d’une autonomie de 3h20 avec une vitesse de croisière de 110 kt.


La Pologne ne dispose pour l’instant que de quatre exemplaires de cet appareil. Quatre autres devraient être livrés en 2014 et tous seront mis en œuvre par le 2nd Helicopter Squadron basé à Inowroclaw, une centaine de kilomètres au nord ouest de Varsovie. Il s’agit à priori d’appareils intérimaires, développés rapidement et à moindre frais, en attendant la mise en service d’un appareil plus puissant. Une compétition est en cours en Pologne portant sur 70 appareils de moyens tonnage et pour laquelle s’affrontent Eurocopter, AgustaWestland et Sikorsky.


Les deux W-3PL sont venus en France par leurs propres moyens, avalant les 2000 kilomètres du trajet en deux jours et une douzaine d’heures de vol. C’était là leur première participation à un exercice international en dehors des frontières du pays. Un bel effort logistique, qui témoigne de la motivation polonaise pour une meilleure intégration de ses forces armées en Europe.

Frédéric Lert

Le W-3PL est la réponse polonaise au besoin exprimé pour un appareil de combat léger doté d'une avionique moderne
W-3PL polonais et Apaches néerlandais : deux machines qui ne boxent pas dans la même catégorie...
Le W-3PL est de la taille d'un Puma
Une planche de bord moderne avec, sur la droite, le minimanche de contrôle de la tourelle Flir
Le W-3PL a tout d'un grand : armement en tourelle, soute, treuil et armement sous voilure...
La mitrailleuse de 12,7mm est asservie à la tourelle optronique
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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

View Comments

  • Cazaux, capitale européenne de la Resco
    Petite correction si vous me le permettez,
    Cazaux est situé en Gironde et non dans les Landes, j'y ai assez usé mes plumes.
    Un ancien du CEV, lecteur assidu de votre excellent journal.

    • pan sur le bec...
      Comme Johan, vous avez bien évidemment raison et l'article va être corrigé ! Je n'ai aucune excuse, habitant moi même en Gironde. La seule explication rationnelle que je trouve à ce lapsus calami est que je devais penser à Mont-de-Marsan au moment où j'écrivais Cazaux...

  • Cazaux, capitale européenne de la Resco
    La base aérienne 120 de Cazaux se situe en Gironde. Les Landes avec les villes de Biscarrosse et Sanguinet ne sont guère très loin à environ 30km plus au sud.

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