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Défense

Comment la Chine construit sa force aéronavale

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Aerobuzz

En procédant le 25 novembre 2012 au premier appontage d’un avion de combat J15 sur son porte avions national Liaoning, la Chine affirme sa volonté de devenir une puissance aéronavale de premier plan. Un outil militaire en rapport avec son ambition de devenir la première puissance économique du globe.

Le pas est franchi, Pékin est désormais entré dans le club très fermé des puissances aéronavales. Deux mois après la mise en service de son premier porte-avions, la Chine faisait apponter pour la première fois, un appareil de combat de type J-15.
Cette étape illustre la minutie et la détermination de Pékin dans sa volonté de se doter d’un outil de projection de puissance et de force cohérent, capable de peser sur toutes les mers du globe.

L’histoire a commencé en 1985… en Union Soviétique, alors que la Chine, dépourvue de savoir-faire en matière de constructions de navires modernes, murissait sa future doctrine navale. L’URSS lançait la construction d’une nouvelle classe de croiseurs lourds porte-aéronefs de classe Kouznetsov. Des navires impressionnants de 300 m de long capables d’atteindre une vitesse de 32 nœuds et destinés à mettre en œuvre des avions, des hélicoptères et des missiles de tous types.

La chute de l’Union Soviétique entraina la fin de ce plan audacieux et de nombreux projets furent stoppés net par le manque de financement. Une aubaine pour Pékin qui acheta à l’Ukraine la coque du Varyag, (précédemment nommé Riga). Le navire était achevé à 70% mais il était dépourvu de son système d’arme et de sa propulsion. Qu’importe ! Officiellement, cette transaction, évaluée à 20 M$, était destinée à faire de ce navire un casino flottant pour touristes fortunés à Macao…
Après un périple de 28.200 km, le navire rejoint la base de Dalian où des travaux d’achèvement sont lancés.

Pendant ce temps, les ingénieurs chinois qui maitrisent la construction sous licence des avions de combat SU-27 et SU-30 achètent en Ukraine un prototype de la version navale du Flanker (le SU-33) qui trainait au fond d’un hangar… tout en négociant avec la Russie la possible acquisition d’avions de combat embarqués SU-33.
L’appareil récupéré en Ukraine est jugé bon pour la ferraille par de nombreux experts car il n’est pas représentatif de la version définitive du SU-33. Il sera pourtant étudié, remis en état et amélioré par les ingénieurs de Shenyang.

Aujourd’hui Pékin dispose d’une copie de SU-33, caractérisé par sa crosse d’appontage, ses plans canards mobiles et sa voilure de grandes dimensions repliable.
Mieux, la Chine affirme que l’appareil chinois dispose d’un système d’arme plus perfectionné que son ancêtre russe. Il se veut capable de mettre en œuvre des missiles air-air longue portée et courte portée, des armes anti navires et des armements air-sol de précision.

Cet avion de combat très agile et puissant décolle sans catapulte par la seule puissance de ses moteurs de 12.500 KG de poussée et avec l’aide d’un tremplin installé à l’extrémité du pont.
L’appontage se déroule à base vitesse. Il s’achève avec l’accrochage de la crosse avec un câble tendu sur le pont. Le J-15 se veut le pendant des F/A 18 Super Hornet américains et du Rafale Marine français.

Pékin, dispose en parallèle d’importantes installations d’entrainement au sol avec notamment un porte-avions factice recréé au sol, et des simulateurs perfectionnés.
Il reste à présent à développer la mise au point d’appareils d’entrainement embarqués, une étape indispensable pour assurer au mieux la formation des pilotes. Une étape menée de pair avec la construction de porte-avions supplémentaires, de navires de soutien et de protection et le perfectionnement de leur doctrine d’emploi. On le voit bien, derrière ce premier appontage c’est toute une longue chaine technico militaire qui est mise en place par le gouvernement chinois.

Elle est destinée à doter d’ici peu le pays d’une force aéronavale crédible capable d’intervenir sur toutes les mers du globe, à commencer par celles de ses voisins. Un message compris fort et clair par le Japon et Taiwan qui ne relâchent pas leur effort de modernisation de leurs forces armées…

La rédaction

Le J-15 chinois extrapolé du Su-33 ukrainien
L'avion de combat chinois J-15 sur le porte-avions Liaoning
Le porte-avions chinois de construction soviétique
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  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    N'oublions pas que la Chine est désormais le 1er constrcteur mondial de navire de commerce en volume (devant la corée du sud).
    Le chantier Dalian, où le porte avion a été refondé, est un des plus gros chantiers de construction navale.

  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    Il nous aura fallu près de cinquante ans pour disposer d’une force aéronavale pleinement opérationnelle, capable de mener, voire conduire, des opérations dans un contexte international, et plus particulièrement avec l’U.S. Navy, comme cela a été brillamment démontré lors des interventions du Charles de Gaulle en Afghanistan.
    Cette progression au fil des décennies m’a longtemps conduit à émettre les plus sérieux doutes sur la capacité opérationnelle des « porte-avions » soviétiques qui n’ont servi que d’excuse à une augmentation, ou au moins un maintien, des budgets américains. Pour les Chinois, on a le temps de voir venir... pour les mêmes raisons. Tel est mon témoignage d'ancien pilote de porte-avions ayant atteint les plus hautes responsabilités dans l'aviation embarquée.

    • Comment la Chine construit sa force aéronavale
      moi je pense que les chinois avancent à marche forcée....comme les japonais en 1930...une démarche de fourmis ou seul compte le but à atteindre....les specifications de la flotte chinoise ont été définies dans les années 80 pour se réaliser aujourd'hui avec un embryon de porte avions pour le moment et demain plusieurs navires en construction avec une catapulte ....surement.
      Je ne pense pas pour ma part que les chinois recherchent une interoperabilité quelconque avec l'US NAvy mais plutôt une "voie chinoise" un peu comme le fit la France en son temps. pour ce qui est des concepts d'emploi comme de la technique Pékin avance rapidement et surement. L'objectif? faire entendre sa voix en se dotant à terme d'une capacité de projection de forces.... je pense qu'on a dix ou quinze ans devant nous . ensuite.... avant de voir pékin disposer d'un outil naval imposant et crédible. Le porte avions ? 80 000T de diplomatie !

  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    Bonjour,
    Si je me souviens bien c'étaient des anglais qui installaient la catapulte du Clémenceau il y a plus de 50 ans!!!!!!

  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    L catapulte est bien pratique dans la mesure ou elle permet de lancer des avions à une masse plus importante qu'avec un tremplin, je pense aux missions de bombardement par exemple. Un avion catapulté emportera au décollage plus de carburant et d'armements aucun doute la dessus. La catapulte à vapeur est cependant relativement délicate et elle puise beaucoup sur les ressources du navire, il reste la catapulte electromagnétique en cours de tests
    au fait, seul un pays détient la technologie de la catapulte pour porte avions ....les USA.
    Eh oui celle de notre bon vieux charles de gaulle (le porte avions ) est made in USA.
    Les autres pays comptent sur des appareils surmotorisés ou des appareils à décollage court et atterissage vertical type JSF ou AV8B ....sans parler des défunts YAK38 et YAK141 ....bref je ne serais pas surpris que les chinois réfléchissent à un navire conçu dès le départ pour mettre en oeuvre une catapulte....on en reparle dans cinq/dix ans?

    • Comment la Chine construit sa force aéronavale
      Les Etats-Unis travaillent activement au développement de catapultes basées sur la technologie des moteurs linéaires. Et la Chine... aussi :
      http://defencedog.blogspot.fr/2012/04/chinese-prototype-for-electromagnetic.html
      Il a déjà été démontré la capacité d'arrêter des avions embarqués avec de simples freins passifs à courants de Foucault (Eddy Currents) du type de ceux qui sont mis en œuvre dans les grandes attractions de type montagnes russes ou tour de chute
      La Chine domine le marché des terres rares... justement...

  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    encore une fois, un grand plaisir à lire ta jolie plume, mais au plaisir habituel, s'ajoute un sentiment de crainte. C'est bête, mais cette nouvelle aujourd'hui va à l'encontre de l'idée que je me fais de notre "futur", tu viens de semer un doute dans mon esprit ou plutôt une prise de conscience, quelque peu déstabilisante. Allez, comme le disait enzo, mon article préféré ? le prochain ! tchuss

  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    La Chine est passée du moyen-âge au monde moderne en seulement quelques décennies ce qui est exceptionnel.
    Rappelons nous du livre de Mr Peyrefitte "Quand la Chine s'éveillera".
    Déjà l'auteur à l'époque prévoyait un éveil fulgurant pour cette grande nation...Il avait vu juste et cela n'est que le commencement....Préparons nous à rire jaune.

  • Comment la Chine construit sa force aéronavale
    Quel exploit! Ils ont réussi à faire ce que les aéronavales américaines ou françaises font quotidiennement...et en plus, ils ne maîtrisent pas la technique de la catapulte. Pas de quoi s'extasier.

    • Comment la Chine construit sa force aéronavale
      la catapulte est dépassée et les chinois comme les anglais l'ont bien compris , les 2 PA en construction en UK n'ont pas de catapulte, donc plus d'ennuis et de maintenance, CQFD !

      • Comment la Chine construit sa force aéronavale
        Tien donc. En êtes vous bien sur.
        Avez vous déjà vus un SU33 décoller à charge maximal sur porte avion STOBAR.

        Quand un porte avion Américain lance 4 avions, ( Chasseur bombardier à pleine charge, E2C hawkeyes ou C2 greyhound ) en même temps, un porte avion russe (du même type que les chinois) arrive péniblement à lancer 2 chasseurs avec quelque munitions.

        La catapulte coute cher. Mais ci on s'en sert, c'est qu'il y une bonne raison.

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