Les appareils de l’Armée de Terre et de l’Armée de l’Air sont à présent engagés régulièrement dans des transferts de malades dans le cadre de l’opération « Résilience ». NH90 et Caracal ont été très rapidement préparés pour ces missions spécifiques qui impliquent également des procédures particulières.
Pour désengorger les services de réanimation d’Ile de France, une centaine de patients devraient être transférés ces jours-ci par hélicoptères du SAMU, de la Sécurité Civile et de l’Armée de l’air vers le Centre-Val de Loire, la Normandie et les Pays de la Loire. Dans le Grand-Est, les appareils de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT) continuent les transferts vers l’Allemagne et la Suisse. C’est d’ailleurs l’ALAT qui a ouvert le bal le 28 mars 2020 avec le transfert par NH90 Caïman du 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat (RHC) de deux patients de Metz vers Essen, environ 200 km plus au nord.
« La procédure de transfert de patients en réanimation a été définie après une phase d’expérimentation et de certification exécutée dans des délais restreints par l’aviation légère de l’armée de terre, appuyée par le 2e Régiment de Dragons (NDR : spécialisé dans les opérations de décontamination), et en coordination avec le SAMU et les autorités sanitaires », explique le ministère des Armées. L’idée était d’adapter le NH90 au matériel du SAMU pour éviter les manipulations des malades et des équipements.
Deux malades et leurs systèmes de réanimation peuvent être emportés simultanément dans la soute d’un Caïman. Le personnel médical participant aux vols a été rapidement briefé sur les particularités de l’appareil, l’ALAT gardant tout de même un sous-officier en soute pour assurer la sécurité des passagers.
Une bâche plastique transparente a été mise en place pour isoler le cockpit et ne pas avoir à le décontaminer à l’issue de chaque vol. Comme pour toute expérimentation au sein de l’ALAT, le GAMSTAT (groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de terre) de Valence était à la manœuvre. Un Caïman et un équipage du GAMSTAT ont d’ailleurs rejoint Phalsbourg et ont pris part à au moins une mission opérationnelle.
Une première mission a donc été réalisée le samedi 28 mars 2020 en matinée vers Essen, suivie d’une deuxième de Mulhouse vers Genève dans l’après-midi et enfin d’une troisième en soirée de Vesoul vers Clermont-Ferrand. A l’issue de chaque vol, l’appareil du 1er RHC revenait à chaque fois à sa base de Phalsbourg pour y être décontaminé.
Les transferts se sont poursuivis le lundi 30 mars, avec cette fois trois rotations et le transfert de quatre personnes vers la Suisse et de deux autres vers l’Allemagne. Mardi 31 mars, deux nouveaux patients de Metz ont été transférés vers Essen. Proximité géographie oblige, c’est donc le 1er RHC de Phalsbourg qui est lourdement engagé dans ces opérations, avec une moyenne actuellement de trois vols quotidiens. Mais le régiment est déjà aussi très engagé dans l’opération Barkhane dans le Sahel et l’Alat se tient prête à le renforcer à Phalsbourg avec d’autres Caïmans (en provenance du 5ème RHC de Pau ou de l’école du Luc en Provence) ou bien avec des Puma, Cougar ou Caracal.
L’Armée de l’air est à son tour entrée en scène en milieu de semaine avec la mise en place sur la base de Villacoublay, en région parisienne, de trois Caracal de l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/67 Pyrénées et de deux Puma de l’EH 1/44 Solenzara venus de Corse, avec des équipages en nombre suffisants pour tenir des alertes H24.
Les premières évacuations ont débuté le jeudi 1er avril avec le transfert, depuis l’aéroport d’Orly, de 2 patients vers Caen et de deux autres vers Angers. Le Pyrénées et le Solenzara peuvent se prévaloir d’une grande expérience en matière de sauvetage et d’évacuations sanitaires, mais une fois de plus, le transport de patients contagieux est un tout autre business…
La préparation des appareils s’est faite cette fois avec l’aide de l’antenne du CEAM basée à Cazaux, spécialisée dans la gestion des risques NRBC. Après avoir semble-t-il envisagé l’emploi de sarcophages étanches pour les patients, l’Armée de l’air est revenue à une solution plus simple semblable à celle de l’Alat, utilisant les équipements des SAMU.
Comme sur les Caïman, une bâche transparente a été mise en place pour isoler le poste de pilotage de la soute. Un vol d’expérimentation conduit sous la houlette du CEAM a permis de valider sa bonne tenue pendant le vol malgré les courants d’air pendant le vol. Le Pyrénées a choisi par ailleurs d’engager l’unique H225 dont il dispose, en location auprès d’Airtelis pour les missions d’entrainement, pour assurer des liaisons directes entre les bases de Cazaux et Villacoublay.
Frédéric Lert
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