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Défense

Dans un contexte géopolitique instable, la France est-elle en capacité de projeter sa puissance ?

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Frédéric Lert

Un nombre insuffisant d’A400M, l’hypothèse ATASM pour remplacer les C-130H et les CASA 235 et la relève des derniers Puma : voici les grands chantiers à venir pour le transport militaire.

Alors que le contrat conclu avec Airbus stipulait la livraison de 50 A400M, la LPM  (Loi de programmation militaire) 2024-2030 n’en prévoit plus « qu’au moins 35 ». Un A400M a été livré en juin 2024 portant la flotte de l’armée de l’Air et de l’Espace à 24 avions et un autre devrait l’être en 2025. « L’A400M a été une des grandes victimes de la LPM 2024-2030 » résume Franck Giletti, avant de rappeler les bonnes performances de l’avion dans les grandes opérations de cette année : Nouvelle-Calédonie, Liban, mission Pégase 2024 etc..

« Dans un contexte géopolitique instable où la France doit être en capacité de projeter sa puissance, l’augmentation de la cible finale semble plus que jamais nécessaire » insiste-t-il, avant de préciser que « dans le cadre d’un global deal (sic), des négociations avec Airbus ont prévu une augmentation de la flotte à 37 voire 38 avions d’ici la fin de la décennie. La cible finale et le rythme des livraisons feront l’objet de nouvelles négociations avec l’industriel au cours de l’année 2025 ».

Une cible qui est liée également au « programme à effet majeur » ATASM (avion de transport et d’assaut du segment médian). Un programme dont on n’a pas fini d’entendre parler et qui vise au remplacement à l’horizon 2035-2040 des C-130H et des CASA 235. « Les études en cours devraient permettre de statuer en 2025 sur le format tactique futur du couple A400M/ATASM » explique Franck Giletti, tout en rappelant que « l’acquisition d’A400M supplémentaires pourrait être contrainte par un arrêt prématuré de la chaîne de production de l’A400M dès 2028. La  concrétisation d’exports et l’anticipation rapide de nouvelles commandes revêtent ainsi une importance majeure afin de préserver cette chaîne de production ».

Pour ce qui est de la flotte d’Airbus MRTT, douze avions sont actuellement livrés et en service.  La conversion en MRTT des deux premiers A330-200 « Avion de Transport Stratégique » acquis d’occasion dans le cadre du plan de soutien à l’aéronautique doit avoir lieu en 2025. Le troisième A330-200 ATS converti en MRTT devrait être reçu en 2028.

Pour ce qui concerne le segment des hélicoptères de manoeuvre (HM) et d’hélicoptères légers (HL) de l’armée de l’Air et de l’Espace, la LPM 2024-2030 prévoit une réduction de la flotte des premiers entre 2024 et 2030 (de 36 à 32). « Un des enjeux majeurs sur ce segment est le passage rapide au tout H225M Caracal afin de retirer du service les derniers Puma (NDA âgés de plus de 50 ans en moyenne) » pointe Franck Giletti. « Envisagé initialement dès 2025, ce retrait sera partiellement compensé par l’arrivée, entre 2024 et 2026, des huit H225M Caracal du plan de soutien à l’aéronautique (PSA). Les deux premiers de ces huit aéronefs doivent être livrés en 2024, tandis que cinq nouveaux H225M également issus du PSA doivent être livrés en 2025 ». Ces appareils relèveront en priorité les Puma sur les sites de Cayenne, Djibouti et Nouméa.

L’élu renouvelle par ailleurs son souhait de voir lancées au plus vite les études relatives à la modernisation à mi-vie du Caracal et de lever l’option pour la commande de quatre autres Caracal de la tranche optionnelle du PSA avant la fin de l’année, afin de ne pas réduire le format de la flotte d’hélicoptères de manoeuvre de l’armée de l’Air et de l’Espace. Par ailleurs, aucune livraison d’hélicoptère léger n’est prévue avant 2032, date prévue pour l’arrivée du premier hélicoptère de la flotte H160M Guépard qui viendra remplacer progressivement les Fennec.

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Frédéric Lert

Journaliste et photographe, Frédéric Lert est spécialisé dans les questions aéronautiques et de défense. Il a signé une trentaine de livres sous son nom ou en collaboration. Il a rejoint Aerobuzz en juin 2011. Au sein de la rédaction, Frédéric Lert est le spécialiste Défense et voilures tournantes.

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  • Alors que l'A400M semble avoir résolu ses défauts de jeunesse, et que les chaînes de production du C17 sont fermées, l'incapacité d'Airbus à exporter cet appareil interroge ( hormis 10 à la Turquie et 4 à la Malaisie).

    L'atlas devait allier les capacités d'un avion de transport tactique et stratégique, ce qu'il parvient à faire en volant loin et vite, tout en empruntant des terrains sommaire.

    Mais ne serait-il pas trop gros pour remplacer les Transal et les Hercul C-130, et trop petit pour remplacer les C17, C5 et An-124 ?

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