14 juillet 2013 : avant de rejoindre les Invalides, les appareils se retrouvent quelques minutes à Issy les Moulineaux. Au premier plan un Tigre HAD, suivi d’un NH90 Caïman et d’un H225M Caracal « Air »
Les armées renoncent à présenter au public leurs équipements, et en particulier leurs hélicoptères, sur l’esplanade des Invalides. Raison invoquée : le manque de disponibilité des militaires.
Les Parisiens s’y étaient habitués et semblaient apprécier l’initiative : depuis 2007, une sélection des matériels ayant défilé sur les Champs Elysées empruntait le pont Alexandre III et venait se ranger sur l’esplanade des Invalides. Les hélicoptères étaient bien entendu associés à l’opération : à l’issue du défilé, quelques appareils se regroupaient à Issy les Moulineaux avant de remonter la Seine au ras des ponts, ce qui était déjà un beau spectacle en soi… Ils allaient ensuite se poser sur les pelouses de l’esplanade, aux ordres d’un contrôleur opérant depuis une tour mobile installée au débouché de la station de métro Invalides. Les équipages étaient ensuite disponibles tout le reste de la journée pour répondre aux questions et faire monter les gamins dans les soutes. Tout le monde était content et l’opération ne coûtait rien, sinon un peu de temps.
On s’en doute, les choses n’étaient pas aussi simples en coulisses. Pour poser des hélicoptères en plein Paris, il avait fallu rassurer la préfecture de police, la DGAC, définir des trajectoires préservées de tout public, obtenir aussi de la direction des espaces verts du 7ème arrondissement de Paris l’autorisation de transformer quelques ares de pelouses en DZ improvisées. La mairie du 7ème était sans doute la plus facile à convaincre : la présence des hélicoptères et la mise en place d’espace réservés autour d’eux permettaient paradoxalement de préserver l’herbe du piétinement des foules… Jusqu’à dix appareils se posèrent simultanément aux Invalides.
« On avait tout fait en transparence, et ça se passait très bien avec les différentes autorités concernées… » se souvient un jeune officier qui suivait de près le dossier. L’opération prit du badin au fil des ans et en 2013, après six éditions parfaitement réussies, l’Alat suggéra d’intégrer une scénographie à l’arrivée des appareils. « Il ne s’agissait pas de faire un meeting aérien en plein Paris, mais simplement de mettre en scène l’arrivée des appareils » explique un pilote. Là aussi, le résultat avait été à la hauteur des attentes. L’an dernier une demi-douzaine d’hélicoptères des trois armées et de la Gendarmerie se posèrent sur l’esplanade, avec une retransmission en direct à la télévision.
L’opération ne sera donc pas renouvelée le 14 juillet prochain. La raison invoquée n’est pas économique (l’opération coûte finalement très peu) ni sécuritaire puisque « la menace terroriste avait déjà été prise en compte avec la préfecture de police de Paris et on avait trouver des moyens de sécuriser la manifestation » explique-t-on au service communication du gouverneur militaire de Paris.
Officiellement, la seule et vraie raison de l’abandon de cette opération, c’est le surengagement des soldats. Car la France est en guerre : 10.000 soldats français sont en « opex » (opérations extérieures, principalement en Afrique) et 7000 autres sont en « opint » (opérations intérieures) dans le cadre de l’opération Sentinelle. « Les armées sont donc en surchauffe et le CEMA (Chef d’Etat-Major des Armées) a souhaité que les soldats puissent regagner au plus vite leurs casernes après le défilé ».
Tout cela est bien dommage, parce que les occasions de rencontrer et d’échanger avec les militaires sont inexistantes à Paris. La seule vision qu’ont les parisiens de l’armée est celle offerte par de jeunes engagés patrouillant le Famas à la main, supplétifs de la police nationale, aussi à leur place dans les couloirs du métro qu’un contrôleur de la SNCF dans l’Adrar des Ifoghas. Dommage aussi parce qu’on ne comprend pas bien comment l’implication de 100 ou 200 militaires, qui pour certains auraient eu de toutes façons quartier libre dans Paris, met en péril l’équilibre des forces en France. Est-on tombé si bas ?
Dommage enfin pour les hélicoptères, car ce qui est pénalisant et coûte cher, c’est bien l’engagement des vecteurs dans le défilé. Entre les vols d’entrainement, les répétitions et le défilé proprement dit, mais sans compter les vols de mise en place, environ 70 heures de vol seront consommées dans la grand messe élyséenne. Cette année, 24 voilures tournantes seront engagées, dont 15 de l’Alat, avec pas moins de quatre Tigre. Les appareils passeront donc à 800 ft des pavés parisiens mais sans les toucher.
Frédéric Lert
Pour communiquer avec ses sous-marins, l'U.S. Navy a besoin d'avions capables d'établir la liaison grâce… Read More
2.000 recrutements en 2025, mais aussi 2.200 par an de 2026 à 2030 : les grands… Read More
Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
View Comments
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
Bonjour retraité de l armée de l air je regrette ce changement s il le fallait j aurais été à pied pour remplacer mes anciens collègues surchargés mais la retraite c est vraiment la mise à l écart heureusement qu a saint dizier les rafales font toujours du bruit
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
Bonjour,
Cet après-midi en sortant du métro pour déboucher aux Invalides j'ai été très étonnée de voir une esplanade complètement vide de militaires et d'engin.
Chaque année, après avoir regardé le défilé à la télévision ; j'avais prit l'habitude de venir à l'Esplanade des Invalides admirer les nombreux véhicules, assister à la desente d'hélicoptères et à des prestations diverses puis, de me rendre au Musée que j'aime visiter et dont la visite est gratuite ce jour là.
Cette année je n'ai donc visité que le musée puis suis rentrée à mon domicile .
Cette année avant de partir, je n'avais pas regardé sur internet le programme des diverses manifestations , étant habituée de me rendre aux Invalides et d'y passer quelques heures .
Alors : est -ce une question de budget ou autre ? Je ne sais pas , mais ... peu importe, c'est juste dommage de ne plus pouvoir discuter avec nos militaires et d'échanger en toute simplicité , que ce soit aux Invalides ou ailleurs dans Paris.
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
Bonjour,
Encore une décision probablement forcée par la pétition d'un groupuscule de riverains locaux dérangés par le ballet - incessant- des hélicoptères (deux journées sur un an !) Cette présentation des matériels offrait l'opportunité de voir ces appareils de près, et de les découvrir en détail avec les explications des professionnels qui les utilisent au quotidien. Cela occasionnait aussi des rencontres instructives entre militaires et civils nous faisant mieux connaître les hommes qui nous protègent et la manière dont ils le font.
Dommage encore une tradition perdue qui passe à la trappe sous un prétexte fallacieux et injustifié.
D. Liron (Conseiller et Historien des hélicoptères français)
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
"Messe, oeucuménisme..." la France a enfin compris le pourquoi du comment? Elle comprend vite mais il faut lui expliquer longtemps...
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
J'espère que si un jour un état belliqueux veut entrer en conflit avec nous qu'il aura l'obligeance et la courtoisie de vérifier d'abord la "disponibilité" de nos troupes !!!!
Je ne crois pas un seul instant au manque de disponibilité des hommes eux mêmes qui sont à notre service tous les jours 24/24.
Remercions les!.
N'y aurait il pas là plutôt une argumentation d'état major pour démontrer le manque de moyens.....
Je sais que les militaires sont friands de petites phrases:
"Quand on veut, on peut..."
"La où il il a la volonté, il y a un chemin." ou tout simplement "Faire face..."
Dommage pour l'image de nos armées.
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
zut, je ne verrai pas le ballet des hélicos à Issy les Moulineaux mardi.
Ça sera donc plus qu'un souvenir : http://www.gauthiernicolas.fr/?p=2319
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
Pourquoi, nos armées qui cherchent à recruter se privent elle de ce moyen publicitaire (au prix d'un petit effort) pour mieux se faire connaître ?
Les jeunes n'ont plus aucuns référents qui aient effectués un temps de service et donc plus d'interlocuteurs (sauf d'anciens engagés ou des familles militaires).
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
Si nous manquons de soldat pour présenter notre armée lors d'un défilé national, qu’aura t-on dans dix ans au défilé de l'an 2020, des robots peut être ?
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
Ce n'est pas la "grand'messe élyséenne", mais - doit-on le rappeler - l'hommage de la Nation à son Armée. Même si, il est vrai, tout ce déploiement et les répétitions qui précédent coûte très cher.
Par contre, le fait, pour un pays "en guerre", d'être "en surchauffe" avec seulement 17.000 hommes déployés devrait inquiéter bien au-delà du bureau du CEMA...
Défilé du 14 juillet : les hélicoptères aux Invalides, c’est fini !
C'est une surchauffe financière, puisque 17000 soldats c'est un budget dans le rouge, très très dans le rouge, en dépassement constant. Je vous rassure, en cas d'invasion du territoire, l'armée est extrêmement capable de se sustenir, et même plus.