L'armée ukrainienne a utilisé à plusieurs reprises des ULM tant comme drone porteur de charges explosives que pour la chasse aux drones russes. © X
L’attaque de drones ukrainiens, le 15 décembre 2024, sur Grozny (Russie), n’a pas seulement surpris l’état-major russe, mais également les commentateurs et experts militaires des chaines d’info en continu françaises. Le drones sont en fait des ULM A22 construits par Aeroprakt à Kiev, comme ceux que l’on peut voir en nombre dans les aérodromes d’aviation générale, un peu partout en France.
Des ULM transformés en drone avaient déjà été utilisés en avril 2024, lancés sur usine de drones à 800 km à l’est de Moscou. A nouveau, le 15 décembre 2024, plusieurs ULM dronisés ont été envoyés sur des cibles en territoire russe. La Russie affirme en avoir abattu deux, mais le troisième s’est écrasé sur une base des forces spéciales russes à Grozny, en Tchétchénie, à plus de 900 km de la ligne de front. La vidéo du crash et l’explosion qui a suivi ont fait le tour des réseaux sociaux et des chaînes d’info en continu françaises.
A la vue de ces images, tout porte à croire que ces ULM sont des Aeroprakt A-22 Foxbat modifiés. La silhouette caractéristique de l’ULM, ailes hautes, empennage, train d’atterrissage et la fenêtre caractéristique sur le fuselage, laissent penser qu’il s’agit d’un modèle « standard » de l’ULM, dont les parties vitrées sont opacifiées.
A l’origine, l’ULM d’Aeroprakt n’avait aucune vocation militaire. Il connaît depuis plusieurs années un grand succès commercial en France, en Europe et dans le monde entier. Il est apprécié par les pilotes privées occidentaux pour sa robustesse et ses qualités de vol. Le A-22 est utilisé dans une grande diversité de missions : voyage aérien, remorquage de planeur, formation… Les nombreuses options et versions en font un véritable « couteau suisse de l’ULM » comme aime à le rappeler le constructeur ukrainien.
Pierre Pelletier (ATA by Pelletier), importateur à Avignon des A-22 et A-32 d’Aeroprakt, se dit impressionné par les équipes d’Aeroprakt, qui continuent malgré les bombardements à fabriquer les ULM dans l’atelier de Kiev.
« En 2023, Aeroprakt a livré 88 ULM » rappelle Pierre Pelletier. « Le marché français représente 20 appareils par an en moyenne et nous avons 10 ULM en commande pour le début 2025. Mais Aeroprakt parvient également à livrer aussi en Australie et aux États-Unis par exemple. »
Au début de la guerre, il fallait 15 jours pour livrer un ULM. « Aujourd’hui, nous recevons l’ULM par camion en 4 jours » s’étonne encore Pierre Pelletier qui poursuit : « les équipes d’Aeroprakt se sont organisées et ils parviennent à se fournir en pièces sans problème : la toile Diatex utilisée pour l’entoilage des gouvernes provient de Lyon, les pneus et les roues proviennent des États-Unis, Aeroprakt ne semble pas avoir non plus de problème à se fournir en avionique Garmin, ni en moteurs Rotax, c’est littéralement bluffant. »
A l’automne 2024, les équipes de Pierre Pelletier ont également procédé à des tests, à Avignon. « Un client souhaitait équiper son A-32 du moteur Zongshen CA520T, équivalent chinois du Rotax 914. Évidemment, les tests en vol ne peuvent plus avoir lieu en Ukraine, donc nous avons effectué des mesures de performances et de bruit depuis Avignon. Malgré la guerre et la situation très complexe à Kiev, nous continuons à travailler ensemble. »
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