Le ministère des armées annonce la création de deux escadrons de Rafale sur la BA 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur d’ici 2032. L’Armée de l’air et de l’espace fait d’une pierre deux coups en assurant le remplacement des Mirage 2000-5 et en pérennisant l’activité d’une base aérienne.
L’histoire s’accélère en Haute Saône… L’annonce de la cession de Mirage 2000-5 avait pu laisser craindre une fin de l’histoire pour la BA116 qui n’héberge aujourd’hui qu’un seul escadron, le Groupe de Chasse 1/ 2 « Cigognes » et les fameux Mirage. Une situation anormale qui aurait pu déboucher sur la fermeture de la base une fois ces avions retirés du service.
Mais dans un courrier adressé au sénateur Cédric Perrin, président de la commission sénatoriale des affaires étrangères et de la défense, et qui a fait le tour des réseaux sociaux, le ministre des Armées annonce la création de deux escadrons de Rafale avec l’arrivée des premiers avions en 2032. Sébastien Lecornu, qui ne sera d’ailleurs vraisemblablement plus ministre d’ici quelques jours, n’a toutefois pas précisé la taille des escadrons. Et la valeur à accorder à sa décision est d’autant plus fluctuante que 2032, ça reste bien loin…
Toujours est-il que cette décision vient en fait confirmer ce qui avait été annoncé il y a cinq ans pratiquement jour pour jour par Florence Parly, alors ministre des Armées, lors de son déplacement à Luxeuil. Elle avait alors expliqué que « d’importants travaux seront entrepris pour moderniser la base 116 et en améliorer la sécurité », avant d’ajouter que « le déploiement d’un premier escadron (de Rafale) est prévu à compter de 2032 ». Le courrier de l’actuel ministre dit donc la même chose, en précisant que les avions « participeront aux contrats opérationnels des forces aériennes stratégiques ».
Cette participation sera à priori identique à celle des actuels Mirage 2000-5, c’est à dire en fournissant une escorte aux bombardiers nucléaires. Les Rafale apporteront toutefois une plus-value avec leur capacité à mettre en œuvre le missile air-air Meteor et le missile de croisière SCALP-EG pour ouvrir un couloir aux avions de bombardement. Selon l’armée de l’Air et de l’Espace, il est à ce jour hors de question que l’un ou les deux futurs escadrons de Luxeuil soient eux-mêmes utilisés pour porter l’arme nucléaire.
En préalable à l’arrivée des Rafale, l’armée de l’Air et de l’Espace prévoit également de rénover en profondeur l’infrastructure de la base aérienne. Comme il s’agira d’une première rénovation d’envergure sur une base aérienne depuis le début de la guerre en Ukraine, il sera intéressant de mesurer comment les nouvelles menaces (portées par les drones en particulier) seront ou ne seront pas prises en compte pour la protection.
Avec les deux escadrons de Luxeuil, l’armée de l’Air devrait donc disposer dans une douzaine d’années de 160 Rafale répartis en huit escadrons sur quatre bases : Saint Dizier, Mont-de-Marsan, Orange et Luxeuil. Ce nombre sera atteint 30 ans après l’arrivée des premiers avions dans les forces, soit une moyenne inférieure à six avions par an ! Un résultat qui n’est pas flamboyant… D’autant qu’au même moment, à l’horizon 2035, se posera la question du remplacement des Mirage 2000D et de futur de la base de Nancy. L’armée de l’Air et de l’Espace se bat sur la crête des 185 avions de combat en dotation.
Par la voix de son chef d’état-major, le général Stéphane Mille, l’AAE souligne qu’il faudra compenser la cession des Mirage 2000-5 par des Rafale « le plus vite possible ». Sans donner de chiffres précis, le général Mille a d’ailleurs évoqué la cession de « quelques unités » en parlant des Mirage. Ajouter donc « quelques unités » de Rafale en plus des appareils actuellement en commande devrait être à la portée de l’outil industriel, si les finances suivent. Ne soyons pas sectaire, et rappelons que dans le même temps les Rafale Marine commenceront à bien fatiguer eux aussi…
Les élus locaux se félicitent de cette décision qui n’est bien entendu pas uniquement militaire. En prolongeant Luxeuil, l’armée de l’Air et de l’Espace verse son écot à la survie du territoire sur lequel la base est implantée. Si la base ne fut pas fermée en 2010-2011, lors du départ des escadrons de Mirage 2000N 1/4 Dauphiné et 2/4 La Fayette, ce fut bien pour ne pas plomber excessivement l’activité économique de la région. En lot de consolation, les Mirage 2000-5 des Cigognes vinrent donc s’y installer.
La base aérienne est le troisième employeur du département de Haute-Saône avec plus de 1.200 emplois directs. Mais ce serait sans doute une erreur de ne voir dans les investissements consentis qu’un sacrifice sur l’autel de l’aménagement du territoire. Garder une base aérienne active est aujourd’hui une décision de bon sens, après la fermeture successive ces dernières années des bases chasse de Colmar-Meyenheim, Cambrai-Epinoy, Reims-Champagne, Dijon-Longvic, Toul-Rozières… L’exemple ukrainien, encore lui, montre que la capacité de dispersion des aéronefs est essentielle pour la survie d’une force aérienne.
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More