A Eurosatory (Villepinte, 13-17 juin 2016), les constructeurs présentent des applications inédites de leurs drones légers dans les domaines de la défense et de la sécurité. Ces start up viennent chercher du chiffre d’affaires pour pallier au tassement du marché civil qui, à l’évidence, ne tient pas ses promesses. Les militaires s’intéressent aussi à cette nouvelle offre.
Le drone a d’abord été militaire avant de devenir la coqueluche des producteurs de documentaires pour la télévision et de commencer à intéresser géomètres et agriculteurs. Depuis peu, la filière civile se tourne du côté des militaires et des forces de l’ordre, en proposant des applications ciblées de plates-formes volantes légères, simple de mise en œuvre, mais aussi économiques. Autant d’arguments qui ne laissent pas indifférents les états-majors, souvent enlisés dans des appels d’offres à rebondissement et des programmes de développement interminables. Avec ces nouveaux venus qui proposent des produits sur étagère, tout est en apparence plus simple.
Au salon Eurosatory de l’armement terrestre et aéroterrestre qui a ouvert ses portes le 13 juin 2016 à Paris-Villepinte, les start up du drone civil sont présentes en nombre, avec des déclinaisons ciblées. Pour la plupart d’entre elles, il ne s’agit évidemment pas d’un retour aux sources. Très peu viennent en effet du militaire. Dans leur grande majorité, elles ont été créées récemment sur le marché civil. Le militaire, mais aussi la sécurité et le maintien de l’ordre, sont de nouveaux débouchés pour ces start up des années 2010, une nouvelle opportunité qui s’apparente à une bouée de secours, alors que le marché civil tarde à répondre à leurs attentes.
Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, explique que le marché des drones civils professionnels en France a été évalué en 2015 entre 40 et 50M€2, soit deux fois moins que les prévisions établies l’année précédente. « Les acteurs du secteur ont communiqué massivement, notamment sur les réseaux sociaux, sur l’ensemble des opérations menées, et ont pu donner l’impression que le marché était en train d’exploser. Cependant, ces entreprises se rendent compte aujourd’hui que les perspectives de marché n’étaient pas celles escomptées et certaines doivent revoir leur positionnement. » précise Marjorie Lefort, Responsable de Mission chez Alcimed
Le drone a fait ses preuves et s’impose sur deux marchés civils aujourd’hui qui sont d’une part l’agriculture de précision, et d’autre part, les mines et carrières. En revanche, sur celui qui apparaît comme le plus porteur de tous, la surveillance de réseaux, il est entravé par la réglementation et par son manque d’autonomie. Avec l’aide des grands donneurs d’ordres que sont ERDF, GRT ou encore la SNCF, la filière œuvre pour lever ces freins. Mais en attendant qu’elle y parvienne, les entreprises pionnières se battent pour leur survie en ouvrant de nouveaux fronts sur le marché de la défense et la sécurité.
« Nous pouvons apporter des solutions à des prix abordables », explique Francis Durufle, responsable commercial aéroterrestre d’ECA. Les militaires et les forces de l’ordre qui semblent en être convaincus, n’ont pas attendu d’être démarchés, pour solliciter ces start-up. Le drone IT-180 d’ECA, développé à l’origine pour des applications civiles, fait désormais partie de la panoplie du 13ème Régiment du génie qui a prévu de l’utiliser au Mali. « On est venu nous chercher », affirme le constructeur. « Nous développons des plates-formes dont l’usage final dépend de la charge utile ».
ECA s’est rapproché de Delair-Tech afin de développer une solution de mini-drone tactique dédiée au secteur de la défense. « Notre plate-forme était déjà un drone assez durci, mais la marche pour en faire un produit militaire a été néanmoins très haute », admet Benjamin Benharrosh, co-fondateur de Delair-Tech. Même son de cloche du côté d’Aero Surveillance où Philippe Roy, le président de la société, souligne que les militaires recherchent l’ « agilité » des start up en tant qu’intégrateurs. « Il faut être rapide, agile, réactif et innovant. C’est la définition même d’une start up » confirme-t-on chez Delair-Tech.
Cette réactivité et ce sens de l’innovation se retrouvent aussi chez Drone Volt qui transforme ses drones multirotors en diffuseur de gaz lacrymogènes, tout en sachant qu’en Europe et plus particulièrement en France, cette utilisation du drone par les forces de l’ordre est loin d’être acceptée par les opinions publiques. Il s’agit néanmoins d’une réponse à une demande d’un client étranger potentiel. Aero Surveillance en partenariat avec Lacroix propose également à Eurosatory, un lanceur multi-usage (notamment disperseur de gaz lacrymogènes) monté sur son drone à voilure tournante ASU-100.
Les débouchés que laissent entrevoir les marchés militaires et de sécurité civile peuvent aider certains fabricants de drones à patienter économiquement, dans l’attente d’une nouvelle réglementation qui permettra de véritablement libérer le marché civil. Le militaire et la sécurité sont aussi un remarquable terrain d’expérimentation et de développement pour ces entreprises bouillant d’idées.
Gil Roy
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