Une coalition de onze pays, pas nécessairement utilisateurs du F-16, est mise en place pour fournir des F-16 à l’Ukraine et préparer pilotes et mécaniciens. Mais pour l’instant, aucun chasseur-bombardier n’a été formellement cédé.
Au cours du sommet de Vilnius, les 31 pays de l’OTAN ont donc entériné la fourniture de chasseur-bombardiers F-16 à l’Ukraine, celle-ci étant donc bien partie pour devenir le dixième pays européen (on ne compte pas la Turquie) à utiliser le célèbre avion de combat. Sous la houlette de la Hollande et du Danemark, une coalition de 11 pays s’est mise en place pour mettre en musique l’environnement technique et humain propre à l’utilisation des avions.
Parmi les 11 états figurent le Royaume-Uni, le Canada et la Suède, autant de pays qui ne sont pas utilisateurs du F-16. Il est donc possible que ces pays participent d’une manière ou d’une autre aux différentes étapes de la formation des pilotes Ukrainiens : accoutumance aux usages de l’OTAN pour des pilotes déjà formés, formation initiale et perfectionnement pour une nouvelle génération de pilotes. Un centre de formation sera également créé en Roumanie.
Après avoir demandé des avions de combat dès les premières semaines de la guerre, les Ukrainiens peuvent avoir des regrets d’avoir attendu si longtemps pour obtenir gain de cause. La présence de F-16 n’aurait certes pas été révolutionnaire sur un champ de bataille toujours dominé par l’artillerie. Mais une flotte de F-16 équipée de nacelles de désignation laser et de munitions guidées aurait sans doute pu contribuer à réduire la létalité de l’artillerie ennemie tout en faisant peser une importante menace sur les opérations aériennes russes. Et en particulier contre les hélicoptères de combat qui frappent durement les troupes ukrainiennes. Kiev ne parviendrait à lancer ces jours-ci qu’une quinzaine de sorties quotidiennes avec son aviation de combat, ce qui est dérisoire et ne permet pas de stopper les assauts héliportés sur un front de plusieurs centaines de kilomètres…
Les F-16 ont pour eux d’être nombreux en Europe, offrant l’opportunité à l’Ukraine de mettre en place une flotte relativement homogène. Tous les avions cédés devraient en bonne logique être au niveau MLU (rénovés à mi-vie), c’est à dire avec des équipements de communication et de contre-mesures électroniques modernes et la capacité d’utiliser une très large gamme de munitions de précision de l’OTAN. Un constat rafraichissant pour les logisticiens de Kiev qui doivent aujourd’hui jongler avec une variété insensée de matériels terrestres. Et si pour l’heure aucun pays n’a encore formellement annoncé la fourniture des avions, ceux-ci ne devraient pas manquer le moment venu.
L’élément dimensionnant dans cette affaire n’est pas de trouver les avions et de les préparer, mais bien de former les pilotes et les mécaniciens. Si le pilotage proprement dit n’est pas un souci, l’apprentissage du système d’arme reste en revanche un bel écueil…
De manière plus prosaïque, il faudra également préparer l’infrastructure à l’arrivée de ces avions bien moins rustiques que les actuels MiG29. En plus des avions, Kiev aura tout intérêt à demander des balayeuses pour garantir la dépollution des pistes et chemins de roulement, le F-16 faisant un excellent aspirateur avec son entrée d’air ventrale !
Le F-16 avait été conçu pour faire face aux avions soviétiques. Il sera donc à pied d’oeuvre dans ce rôle au début de l’année 2024, un demi-siècle tout juste après son premier vol ! Aux âmes bien nées, la valeur ne craint pas le nombre des années ? © Frédéric Lert/Aerobuzz.fr
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Ne pas aider mieux l'Ukraine revient à faire triompher à terme V.Poutine.
Après canons, chars, missiles, voici le F16. Un pas de plus dans l'escalade
Et après ?...
Vous le savez je ne partage pas votre position sur ce conflit.
Voilà deux chef d'états classés côte à côte comme dirigeant les pays les plus corrompus, eux-mêmes les mains dans les pots de confiture, et qui dressent leurs peuples dans un conflit sanglant.(https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/economie-parallele-le-president-ukrainien-zelensky-dans-la-tourmente-des-pandora )
Et après ?
Poutine va réagir. Comment ? Si la défense aérienne et l'aviation russe ne font pas le poids, si l'armée russe est débordée par l'intervention des F16 que fera le Tsar Vladimir 1er ?
Une bobinette ?